Lc 23, 35-43Temps Ordinaire
34ème semaineDimanche 21 novembre 2010 Année C
L’extrait de l’Évangile de ce dimanche est l’un des plus beaux écrits
de saint Luc. La beauté et la grandeur spirituelles de ce texte sont
mis en valeur par deux circonstances : d’une part il est écrit de la
main d’un païen devenu par la suite compagnon de saint Paul, d’autre
part ce texte est précédé dans l’Évangile de la plus profonde et
splendide déclaration de Jésus “ Père, pardonne-leur : ils ne savent
pas ce qu’ils font. ” (Lc 23, 34).
Nous sommes face à un événement atroce de la vie de Jésus : sa
crucifixion puis sa mort. Mais saint Luc va en faire un récit de vie,
d’amour et d’espoir. Le verbe sauver est utilisé souvent dans cette
lecture, cela montre le don d’humilité et d’acceptation de Jésus envers
son Père éternel. L’étymologie du mot Jésus est également mise en avant
: Jésus vient du grec Iesous signifiant Dieu sauve. Remarquons les
trois tentations successives que subit Jésus et leur niveau de langage.
Tout d’abord les chefs du Temple, c’est-à-dire les prêtres, l’appellent
le Messie de Dieu tout en ricanant. Ensuite les soldats s’adressent à
Jésus de manière ordinaire avec un ton moqueur. Enfin l’un des bandits
crucifiés l’injurie lui aussi en lui disant : “ Sauve-toi toi-même et
nous avec ! ” (Lc 23, 39). Ces trois tentations ne sont pas sans nous
rappeler le temps du Carême au cours duquel Jésus se retire dans le
désert et y rencontre trois fois le démon (Lc 4, 1-13 ; Mt 4, 1-11).
Les versets 40 et 41 révèlent un malfaiteur pécheur, reconnaissant son
erreur et réalisant l’innocence de Jésus. Au verset 42, le malfaiteur
effectue un acte de confiance et de foi, il laisse son cœur parler non
pas au roi des Juifs comme le dit le soldat, mais au Roi de l’univers
que nous fêtons aujourd’hui, le Seigneur, le Très-Haut (cf. Gloria,
cantique F 156).
Nous devons être à l’image de ce bon larron qui aspire au geste
salvateur de Jésus. “ Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et
des premiers qui seront derniers. ” (Lc 13, 30). Cette Parole de Jésus
résume parfaitement les tendances de l’être humain. La miséricorde du
Seigneur est sans délai pour celui qui ouvre son cœur “ Amen, je te le
déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. ” (Lc 23,
43). J’aimerais citer ici un très bel extrait d’homélie de frère
Dominique, membre de la Famille de saint Joseph une communauté
catholique du diocèse de l’Hérault : “ Les textes de la liturgie
dressent de cette royauté une fresque impressionnante. Chacune des
lectures souligne la place centrale du Christ. Il est le Messie,
l’homme qui reçoit l’onction, selon la première lecture (2 S 5, 1-3) ;
dans l’hymne de l’Épître aux Colossiens, il est l’unique Seigneur de
l’univers entier, devant qui nous sommes tous frères (Col 1, 12-20) ;
dans l’Évangile, il est le roi d’humilité qui se souvient du pécheur
dont il porte les souffrances. (Lc 23, 35-43) ”
David-Marie GESTALDER, catéchumène.
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