Lc 2, 41-51
Temps Ordinaire
Le Coeur Immaculé de MarieSamedi 20 juin 2020
Année paire
Le Coeur Immaculé de Marie
Je vous disais hier que Jésus est déroutant… Que
devrais-je dire aujourd’hui ! C’est en tout cas certainement ce que ses
parents ont pensé, ce jour-là. Un gosse de 12 ans qui répond à ses
parents qui le cherchent depuis 3 jours, imaginez-vous, « comment se
fait-il que vous m’ayez cherché ? » Quel effronté ! Pas une excuse, pas
l’ombre d’un regret, mais seulement un reproche. Ça ne fait pas de
l’enfant Jésus un garnement, mais ça déroute un peu quand-même !
Heureusement que St Luc ajoute « il descendit avec eux pour se rendre à
Nazareth, et il leur était soumis. » Ah tout de même !
Déroutant ; oui, Jésus est toujours déroutant, et même depuis
l’enfance, semble-t-il ! Plus tard, il restera l’homme qui déroute,
celui qui, tout en observant ses coutumes et ses traditions, bouscule,
interpelle, interroge le peuple juif sur le sens de sa foi, sur sa
pratique quotidienne de la loi.
Aujourd’hui encore, Jésus reste l’homme qui étonne, qui perturbe, qui
dérange. Par sa propre existence, par les controverses qu’il suscite,
par les agissements de ses disciples d’aujourd’hui « qui sont dans le
monde mais pas du monde ». Car même si aujourd’hui aucune personne
sensée ne songe plus à écarter la vérité historique d’un Jésus en
Palestine il y a deux millénaires – à part bien-sûr Michel Onfray et
une poignée d’autres qui s’obstinent à nier l’évidence – la trace qu’il
a laissée n’a pas fini de susciter des questions déroutantes à notre
monde.
C’est d’ailleurs ce titre « Jésus, l’ami déroutant » que Francis Deniau
avait choisi pour son livre dans lequel il nous parle de sa relation
avec Jésus, à la fois un ami dans toute sa proximité, son intimité, et
un inconnu, un « inconnaissable » par sa proximité avec son Père. Il
faut dire que son message est tellement révolutionnaire ! Nous avons eu
l’occasion d’en faire l’expérience toute cette semaine, à travers les
différents passages d’évangile : « aimez vos ennemis » ; « rendez le
bien pour le mal » ; « qui mange ma chair et boit mon sang a la vie
éternelle » ; « que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite »
; « ce que mon père a caché aux sages et aux savants, il l’a révélé aux
tout-petits ». Chacune de ces phrases est à elle seule un vrai sujet de
réflexion, pour nous-mêmes et pour tous ceux qui cherchent à ajuster
leur vie à l’Évangile.
Mais si Jésus est déroutant, nous savons pourtant
que la route qu’il trace est la bonne. Nous ne voudrions pas nous
laisser « dé-router », nous tromper de chemin. Alors peut-être
avons-nous à faire un effort pour mieux comprendre les panneaux
indicateurs qui balisent cette route. Peut-être avons-bous besoin de
réfléchir un peu, de discerner, avant de prendre tel ou tel chemin qui
s’ouvre devant nous. Et même s’il nous arrive de nous égarer en
cherchant Jésus, nous savons où nous pourrons le trouver finalement.
Nous ignorons parfois le chemin, mais nous connaissons le but, Jésus
nous l’a redit aujourd’hui : « ne saviez-vous pas qu’il me faut être
chez mon Père ? ».
Daniel BICHET, diacre permanent
Commentaire diffusé sur Radio Fidélité, radio chrétienne de Nantes.
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