Lc 12, 35-38, 40Temps Ordinaire
31ème semaine, solennité des défuntsMardi 2 novembre 2010 Année ALe
mystère de la vie et de la mort, le mystère de l’éternité, quel profond
sujet de réflexion… Dans son Épître aux Romains, l’apôtre saint Paul
oriente instantanément notre esprit sur la voie ; une voie qui peut
sembler paradoxale, mais qui s’avère authentique : “ Frères, aucun
d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun d’entre nous ne meurt pour
soi-même … ” (Rm 14, 7). Nous pourrions ainsi reprocher à saint Paul
son énigmatisme. En effet, nous vivons ou mourons en général sur le
plan de notre condition physique sans nous préoccuper du Créateur situé
bien au-delà de cette condition périssable. Voici alors le paradoxe qui
vient nous éclairer : “ … si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur
; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. ” (Rm 14, 8a). C’est
ainsi que toute la profondeur philosophique et spirituelle de saint
Paul éclate au grand jour et nous révèle la nature ultime de l’être
humain. Le point culminant du verset 8b met définitivement en lumière
le devenir de l’homme : “ Dans notre vie comme dans notre mort, nous
appartenons au Seigneur. ” Le livre de la Genèse dit : “ Alors
l’Éternel Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans
ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant. ” (Gn
2, 7). Cette “ haleine de vie ” qui n’est autre que l’Esprit Saint
constitue l’essentiel de notre être que nous avons oublié et qu’il nous
faut redécouvrir afin d’accéder au Royaume de Dieu après que le corps
physique ait rendu l’âme. Et cette âme imprégnée du souffle de l’Esprit
Saint est rendue au Seigneur. Dans l’Évangile selon saint Jean, le
récit entre Jésus et le pharisien Nicodème est un magnifique
enseignement d’immortalité (Jn 3, 1-21).
L’acclamation de
l’Évangile de ce jour dit : “ Notre demeure est fixée dans le Ciel. Que
vienne le Seigneur Jésus, le Sauveur que nous attendons ! ” Que faut-il
comprendre de l’expression “ Notre demeure est fixée dans le Ciel ” ?
Cette demeure, qui n’est autre que le Royaume des Cieux, est l’objectif
que tout être humain ayant acquis l’humilité et la sagesse doit
atteindre afin d’obtenir la plénitude de Dieu qui est pur amour et pure
miséricorde. La deuxième phrase de l’acclamation pourrait être
rapprochée du Credo Symbole des apôtres professant “ … est assis à la
droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants
et les morts. ” Dans son Évangile lu ce mardi, saint Luc nous apporte
la richesse de la Parole de Jésus sous la forme d’un beau récit
comparatif. Jésus nous enseigne combien il est important de se préparer
à la venue du Fils de l’homme pour atteindre sa Demeure éternelle
auprès du Père (Lc 12, 40). Pour cela le Christ utilise l’anecdote du
maître et de ses serviteurs qui attendent son retour de manière sage et
respectueuse (Lc 12, 35-38). À l’instar de ces serviteurs, vivons
chaque instant de notre vie dans la ferveur intense de l’amour de Dieu
et soyons prêts à tout moment à un glorieux face à face avec lui.
David-Marie GESTALDER, catéchumène.
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