Lc 10, 1-9Carême jeudi 14 février 2103
Jeudi après les cendres Année C
Soixante-douze disciples
supplémentaires ! et le texte nous dit : « soixante-douze parmi ces
disciples ». Il faut donc comprendre que ces soixante-douze-là ne sont
qu’une partie des disciples de Jésus ! Alors, combien étaient-ils, au
total ? Certainement plus d’une centaine, à suivre Jésus sur les routes
de Palestine. Ils ne devaient pas passer inaperçus ! Et Jésus dit
pourtant que les ouvriers sont peu nombreux !
Il envoie donc deux par deux ses disciples. Trente-six binômes pour
évangéliser la région, en passant de ville en ville. Ces chiffres ne
sont évidemment pas dus au hasard : trente-six, c’est trois fois douze.
Trois, le chiffre parfait de l’unité, et douze, nombre chargé de sens
dans la tradition biblique : les douze fils de Jacob qui ont fondé les
douze tribus d’Israël, les douze apôtres… On trouve dans la Bible de
nombreuses autres affectations, toutes positives, de ce nombre douze.
Il faut donc comprendre l’envoi
des ces soixante-douze comme une mission donnée à un grand nombre de
personnes, au-delà du cercle restreint des proches de Jésus. Par
extension, on peut donc se sentir soi-même concerné par cet envoi en
mission ! C’est nous que Jésus envoie ! C’est vous, c’est moi ! « priez
donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Personne n’est de trop ! c’est un appel à toutes les bonnes volontés.
Cependant, avant de les laisser partir, il les envoie en formation.
Formation accélérée et rudimentaire, mais formation tout de même. On ne
part pas en mission comme ça, sans savoir. Tiens, au fait : et moi ?
Quelle est ma formation ? Quelle part de mon emploi du temps est-ce que
je consacre à ma formation ? Comment suis-je armé pour résister aux
pressions du monde dans lequel je suis envoyé ? N’ai-je pas à
m’interroger sérieusement sur ce point ?
Jésus, donc, précise à ses
soixante-douze missionnaires ce qu’il attend d’eux. Et qu’est-ce qu’il
attend d’eux, justement ? qu’est-ce qu’il attend de nous, ce Jésus qui
nous envoie nous aussi en mission ?
En premier lieu, annoncer la
paix, et demeurer chez les gens ; manger et boire avec eux ce qu’ils
nous offriront. Vivre avec eux, vivre parmi eux. Mais pas comme eux !
notre mission ne consiste pas à imiter le monde dans lequel nous
sommes. C’est la grande tentation, et beaucoup nous sollicitent dans ce
sens. Mais Jésus lui-même le dit ailleurs dans l’Évangile : nous sommes
dans le monde, mais pas du monde. Nous devons garder notre identité de
chrétien pour pouvoir être signe au cœur du monde. Ensuite, Jésus
demande à ses soixante-douze envoyés de guérir les malades ! Nous
n’avons certes pas ce pouvoir, mais nous avons mission de nous mettre à
l’écoute des souffrances de chacun, et de les confier dans nos prières
à Dieu qui prend soin de tous. Et enfin, annoncer la venue du règne de
Dieu ! Et nous savons bien comme c’est difficile d’annoncer Dieu dans
ce monde qui fait tant d’efforts pour l’évacuer. Mais, il nous a
prévenus, nous sommes envoyés « comme des agneaux au milieu des loups
». c’est souvent le sentiment que j’ai, quand je regarde mon milieu de
vie, ma familles, mon bureau, mon entreprise, mon atelier.
Alors, mission impossible ? je ne
crois pas. Au risque de vous étonner vous-mêmes, je vous propose
d’expérimenter cette phrase d’un croyant : « quand Dieu demande, il
donne de pouvoir ».
Bonne mission à chacun.
Daniel BICHET, diacre permanent.
Commentaire diffusé sur Fidélité, radio chrétienne de Nantes
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