Commentaire d'évangile

Évangile selon St Jean
 Jn 3, 22-30

Temps de Noël   
Samedi 11 Janvier 2014
Année A

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    « Jésus se rendit en Judée, accompagné de ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait » nous dit le verset de l’évangile de Jean.
    Jean l’évangéliste nous apprend donc que Jésus baptisait ! C’est d’ailleurs la seule fois dans tous les évangiles que l’on nous dit que Jésus baptisait. Alors, attention à la confusion. Jésus baptisait comme Jean le baptiste, d’un baptême de conversion. Rien à voir avec le baptême chrétien, que le prêtre ou le diacre pratique « au nom du Père, du Fils et du St Esprit », formule qui était évidemment impossible à l’époque de Jésus, le Fils n’étant pas encore entré dans sa Gloire.
    Ce baptême dont il est question, c’est un rite d’immersion connu depuis bien longtemps, et dont la signification principale était la repentance, le désir profond de changer de vie : passer par la mort,  signifiée par l’apnée de l’immersion, pour revenir à la vie en reprenant souffle au sortir de l’eau. Et c’est tout naturellement que ce rite a été perpétué par les premiers chrétiens en lui donnant le sens de l’abandon de notre vie de péché pour entrer dans cette nouvelle vie du Christ ressuscité.
    En réalité, cette allusion au baptême pratiqué par Jésus sert de prétexte à l’évangéliste pour mettre en scène un double message : signifier à la fois la mission de Jean-Baptiste comme véritable prophète et celle de Jésus comme véritable Messie. Jean-Baptiste annonce la venue de Jésus, le Messie, comme imminente, et il se reconnaît humblement comme son serviteur, son précurseur. « Lui, il faut qu’il grandisse, moi, que je diminue ». Cette célèbre phrase qui marque une transition, l’Eglise la signifie jusque dans son calendrier liturgique : La nativité de Jean est célébrée au solstice d’été, quand les jours les plus longs commencent à décliner, et, à l’opposé, celle de Jésus est placée au solstice d’hiver, au moment où la durée de la nuit commence à diminuer pour laisser le jour prendre une place de plus en plus importante. «  Lui, il faut qu’il grandisse, moi, que je diminue ».
    Mais cette belle phrase n’a pas qu’une valeur symbolique. Je vous propose de la choisir aujourd’hui comme devise pour chaque jour. Comme une feuille de route, un idéal de vie, que l’on peut d’ailleurs mettre en œuvre selon deux axes, horizontal et vertical. Moi qui suis chrétien, ma façon d’être doit s’attacher à permettre à chacun de mes frères de grandir, de s’épanouir dans la vie avec Dieu, tandis que moi je tâche de rester aussi humble que possible pour être plus disponible au service. Ce serait l’axe horizontal. Selon l’axe vertical, mon témoignage en tant que chrétien doit faire en sorte qu’il permette au règne de Dieu de grandir,  de s’étendre sur le monde, au lieu de me mettre moi-même en valeur aux yeux du monde. C’est à ces deux conditions que je participerai pleinement à la nouvelle évangélisation que l’Eglise désire ardemment, et dont le pape François nous rappelle fréquemment l’urgence.
    Chers auditeurs, mettons en actes dès ce matin cette devise : « Lui, il faut qu’il grandisse, moi, que je diminue » et à la fin de notre journée, certainement nous pourrons dire avec Jean-Baptiste : « C'est ma joie, et j'en suis comblé. »

    Bonne journée à vous.


    Daniel BICHET, diacre permanent
    Commentaire radiophonique enregistré pour Fidélité, Nantes.


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