Jn 3, 31-36Temps pascal
2ème semaine
Jeudi 28 avril 2022,Année C
« Celui qui croit au Fils a
la vie éternelle ; celui qui refuse de croire ne verra pas la vie, mais
la colère de Dieu demeure sur lui ». C’est dit ! Voilà qui est
direct et sans appel.
Mais, qui donc parle dans ce
passage que nous venons d’entendre ? Jésus, comme ces derniers jours ?
Non, ici, c’est Jean le Baptiste ! ouf ! ça nous rassure. Parce qu’on
connaît le personnage de Jean-Baptiste, et on sait qu’il est capable
d’user d’un langage sans nuance pour dénoncer le mal. C’est d’ailleurs
ce qui déclenchera son arrestation.
Si je vous dis que c’est
Jean-Baptiste qui parle, il faut me croire sur parole, parce que, dans
l’extrait que venons d’entendre, on ne peut pas le deviner. On doit
pour cela ouvrir sa Bible. Le passage que nous propose la liturgie
d’aujourd’hui est au chapitre 3 de l’évangile selon Saint Jean, à
partir du verset 31. Au verset 30, Jean-Baptiste venait juste de
dire : « lui, il faut qu’il grandisse et moi, que je
diminue ». C’est donc de Jésus qu’il parle, quand il dit
« celui qui vient du ciel est au-dessus de tous ». Pour mieux
le comprendre, il est nécessaire de situer ce passage dans son
contexte. Des disciples de Jean-Baptiste viennent trouver leur maître
parce qu’ils s’inquiètent de la place grandissante de Jésus dans cette
région des bords du Jourdain. Jésus baptise à son tour, en Judée, et
beaucoup quittent Jean-Baptiste pour suivre Jésus. Ils interrogent donc
Jean-Baptiste pour savoir ce qu’il en est. Qui faut-il suivre ? Qui
donc est ce Jésus ? et qui est-il lui-même ? Jean-Baptiste leur
explique que lui-même n’est pas le Christ : « Celui qui est de la
terre est terrestre, il parle de façon terrestre. » Et
« Celui qui vient du Ciel », c’est donc Jésus. Il dit aussi
« celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui
donne l’Esprit sans mesure. » Jean-Baptiste nous parle ici d’une
manière implicite de la Trinité. Dieu en trois personnes intimement
liées : Dieu père ; son envoyé, le Fils ; et l’Esprit du Père donné au
Fils. Jean-Baptiste est donc seulement celui qui prépare le chemin du
seigneur, en annonçant ce Dieu Trinité qui vient, par Jésus qui est le
Fils.
Aujourd’hui encore, l’évangile de
Jean nous réaffirme la nécessité de la foi : « celui qui
croit au Fils a la vie éternelle ». On peut trouver chez
Saint Jean, pratiquement à chaque page, ce rappel incessant de la foi
qui apporte le salut. Et ici, il est très persuasif quand il ajoute :
« celui qui refuse de croire ne verra pas la vie, mais la colère
de Dieu demeure sur lui ».
Faut-il donc avoir peur de la
colère de Dieu pour croire ? Certainement pas. La foi n’est pas un
remède contre la peur, et celui qui devient croyant par peur ne demeure
pas croyant bien longtemps. Si sa foi ne s’appuie pas sur l’amour, elle
ne résistera pas aux premières épreuves que la vie se charge de nous
apporter. La foi ne peut demeurer que dans l’amour, et dans l’espérance
en l’avènement de Celui que les Ecritures nous annoncent : « Celui
qui vient du Ciel » nous indique le chemin… vers le Ciel !
Daniel BICHET, diacre permanent.
Commentaire diffusé sur Radio Fidélité, radio chrétienne de Nantes.
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