Jn 11, 1-45Carême
5ème semainedimanche 10 avril 2011 Année ANous
voici de nouveau plongé dans la grandeur spirituelle de saint Jean
l’évangéliste qui nous offre ici une belle réflexion sur la vie et la
mort, et la vraie vie au delà de la mort physique. Nous sommes en Judée
au village de Béthanie là où habite Marthe, Marie et Lazare tous trois
frère et sœurs (Béthanie vient de l’hébreu Beth ananiah signifiant
maison de l’affliction), ce sont des amis très proches de Jésus.
Jésus qui est avec ses disciples apprend que son ami Lazare est malade
(Lazare vient de l’hébreu El-azar signifiant Dieu a aidé). Dès le
quatrième verset Jésus vient nous mettre en confiance et dévoile
l’enjeu de sa Passion, cette épreuve qui “ … ne conduit pas à la mort,
elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle, le Fils de Dieu
soit glorifié. ” (Jn 11, 4). Aussitôt Jean nous entraîne vers la notion
d’amour en nous parlant de la relation affective entre Jésus et le trio
Marthe, Marie et Lazare. L’évangéliste nous dit que Jésus “ … demeura
pourtant deux jours à l’endroit où il se trouvait … ” (Jn 11, 6).
En effet, Jésus sait que la maladie qui affecte Lazare “ ne conduit pas
à la mort ” (Jn 11, 4), c’est pourquoi il ne se précipite pas tout de
suite vers lui pour le guérir car il sait que l’action de Dieu sera
beaucoup plus manifeste si Lazare est non pas guéri, mais ressuscité.
Ensuite, et malgré les risques que cela comporte, Jésus retourne en
Judée pour être auprès de son ami (Jn 11, 7). Les apôtres tentent de le
dissuader, mais la réponse du Seigneur est sans équivoque : “ Lazare
est mort, … allons auprès de lui. ” (Jn 11, 14-15). Voilà une parole
qui nous rappelle l’enseignement du Credo (Symbole des apôtres) disant
“ … est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième
jour est ressuscité des morts … ”. La réponse de Jésus annonce le
chemin sur lequel il s’engage courageusement. C’est en descendant
auprès de Lazare dans sa mort, qu’il pourra en triompher. C’est en se
rendant solidaire de notre humanité jusque dans cette ultime
conséquence du péché, que Jésus nous sauve de la mort et nous donne
part à sa vie. Thomas dit très judicieusement : “ Allons-y nous aussi,
pour mourir avec lui ! ” (Jn 11, 16).
Le cœur de la péricope se situe dans cette parole de Jésus disant à
Marthe : “ Moi je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en
moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi
ne mourra jamais. ” (Jn 11, 25-26). Marthe répond au Christ par une
magnifique profession de foi : “ Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le
crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. ” (Jn 11,
27).
Afin que la mort n’ait plus d’emprise sur nous mettons notre foi en
Jésus Christ, ainsi Dieu Notre Père déversera en nous son Esprit et
nous vivrons. Déjà dans le livre d’Ézéchiel, le Seigneur déclare qu’il
conduira son peuple au-delà de la mort vers la terre qui lui est
destinée (première lecture : Ez 37, 14).
Achevons ce commentaire avec les belles paroles du père Joseph-Marie de
la communauté Famille de Saint-Joseph : “ Telle est la Bonne Nouvelle :
les ténèbres mortelles n’ont plus aucune prise sur ceux qui se sont
laissés illuminer par le Verbe lumière qui donne la vie (Jn 1, 4-5). Si
l’évangéliste rapporte par deux fois la plainte que Marthe puis Marie
formulent dans leur souffrance : “ Seigneur, si tu avais été là, mon
frère ne serait pas mort. ” (Jn 11, 21 ; Jn 11, 32), n’est-ce pas pour
souligner que désormais, ce cri de détresse n’a plus lieu d’être ?
Jésus ressuscité est définitivement présent au cœur de nos vies comme
de notre mort, pour y faire régner sa vie divine immortelle, une fois
pour toutes. ”
Comme nous le rappelle si bien saint Paul dans son Épître aux Romains
(Rm 8, 8-11), la vie sous l’emprise de la chair n’est pas la vie mais
la mort, tandis que que celui qui meurt sous l’emprise de l’Esprit
Saint, ne meurt pas mais ressuscitera à la vraie Vie.
David-Marie GESTALDER, catéchumène.
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