Nous venons d’entendre la suite immédiate du texte entendu hier, au premier chapitre de l’Evangile de Jean.
Avez-vous remarqué ? Il est question de baptêmes,
mais cet évangile de Jean ne nous raconte jamais le baptême de Jésus ;
mais c’est tout comme. Et puis nous en avons le récit dans les 3
autres évangiles.
Aujourd’hui, Jean-Baptiste nous en dit un peu plus
qu’hier sur lui-même. D’abord, il nous apprend qu’il a été envoyé par
Dieu pour baptiser dans l’eau. Et que Jésus, lui, baptise dans
l’Esprit. Il ne s’agit donc pas du même baptême. Si Jean-Baptiste a
baptisé Jésus, c’est d’un baptême dans l’eau seulement. Tandis que le
baptême que Jésus va pratiquer - et à sa suite, l’Eglise - c’est
un baptême dans l’Esprit. Et le baptême que nous-mêmes avons reçu,
c’est ce même baptême dans l’Esprit, car le ministre qui baptise le
fait non pas en son nom, mais « au nom du Père, du Fils et du St
Esprit ». Son geste, verser l’eau ou plonger le baptisé dans l’eau,
s’accompagne toujours de sa parole : « je te baptise au nom du Père, du
Fils, et du St Esprit ». Ainsi donc, l’Eglise, depuis son origine, a
gardé le geste de l’eau pour pratiquer les baptêmes dans l’Esprit. Car
il s’agit de rendre visible une grâce invisible, c’est la définition
d’un sacrement. Et comme l’Esprit n’est pas visible, c’est l’eau versée
qui nous rend visible l’action de l’Esprit Saint.
Action de l’Esprit Saint au moment de notre baptême,
oui, mais pas seulement ! C’est à chaque instant de notre vie que
l’Esprit Saint peut agir en nous, si nous le laissons faire.
Jean-Baptiste accomplissait un geste de purification. Il signifiait par
là, en quelque sorte, l’effacement pour la personne de ses péchés
passés, pour marquer son intention de changer, de s’améliorer, à partir
d’un certain moment. Le baptême que nous avons reçu, lui, est
permanent. l’Esprit Saint nous est donné pour toute notre vie, et toute
notre vie peut en être transformée. À condition que nous le laissions
agir. Car le baptême n’a rien de magique, et le don de l’Esprit Saint
est à accueillir, chaque jour, à accepter au quotidien pour qu’il
puisse agir en nous. Il n’est pas un dû, ni un honneur, car tout être
humain est appelé à recevoir ce don. Mais il est si précieux et si
fragile !
Alors, ne laissons pas notre routine, nos
occupations ou préoccupations quotidiennes l’étouffer. Il nous faut au
contraire entretenir ce don, le cultiver, lui permettre de s’épanouir
dans nos vies en entretenant notre relation à Dieu et en nous donnant
aux autres.