Homélie pour des baptêmes
texte de l'Évangile : la Samaritaine.
Première version :
« Si
tu savais le don de Dieu » dit Jésus à la samaritaine. Quel est
donc ce don que Dieu nous propose, quelle est cette eau qui fait que
nous n’aurons plus jamais soif ?
Au cours des rencontres de
préparation, vous, parents, avez pu réfléchir et échanger autour de ces
questions. Il en est sorti quelques certitudes, comme, par
exemple : « le don de Dieu est un don gratuit ». Dieu
donne son amour sans rien demander en retour. Il se donne lui-même, il
nous donne son fils Jésus, il nous donne l’Esprit Saint, c’est lui
l’eau vive dont il est question. Il nous donne chaque jour de cette eau
vive, qui deviendra source jaillissante. En venant faire baptiser votre
enfant, vous venez chercher pour eux de cette eau pour signifier –
c’est-à-dire pour faire signe, pour rendre visible – votre désir de lui
proposer ce qu’il y a de meilleur pour lui : l’Amour de Dieu, qui
dépasse tout amour humain. Mais cette eau que je vais tout-à-l’heure
verser sur son front, ce n’est pas une eau miraculeuse, ni magique.
Elle n’est pas une garantie, une assurance contre le Mal, ce mal qui
guette chacun d’entre nous. Cette eau qui, comme vous l’aviez noté, est
symbole de vie, deviendra source jaillissante, c’est-à-dire qu’elle
sera efficace dans la vie de votre enfant pour l’aider à lutter contre
le mal. Renoncer au mal, vous le savez bien, ça ne se déclare pas une
fois pour toutes ! Choisir le bien, c’est un combat de toute
une vie, combat qui commence par l’éducation que vous donnez à vos
enfants. Le baptême marque le début de ce combat. Mais vous avez choisi
pour ce combat d’armer votre enfant de la plus puissante des
armes : la force de l’amour de Dieu, et du plus efficace des
boucliers : la tendresse de Dieu. En l’éduquant dans cette
connaissance de Dieu, avec l’aide et le soutien du parrain et de la
marraine, car c’est bien cela leur rôle, c’est cette force que vous
donnez à votre enfant. Vous lui transmettez le don de Dieu. Eduquer
votre enfant selon la foi de l’Eglise, c’est d’abord lui apprendre
qu’il est aimé de Dieu, plus encore qu’il n’est aimé de ses parents.
Transmettre à cet enfant l’image de ce Dieu aimant, qui s’adresse à la
Samaritaine sans la juger, sans lui demander des comptes, mais avec le
regard bienveillant d’un père sur son enfant bien-aimé. Léa, Marie,
Jules, Rose, Téa, Louis, Axel, Anaïs, Landry, si tu savais le don de
Dieu !
deuxième version :
Selon les circonstances, j'ajoute un petit décryptage des symboles :
Juste
après avoir été baptisé, votre enfant sera marqué d’une croix sur le
front avec le Saint Chrême, cette huile parfumée et pénétrante, pour
signifier le caractère indélébile de son appartenance au peuple de
Dieu. A la ressemblance de Jésus, ils seront alors, comme tout
chrétien, « prêtre, prophète et roi ». Traduisons ces
trois mots, eux aussi symboliques :
Le baptisé est prêtre en ce
sens qu’il est tourné vers Dieu pour le louer, lui rendre gloire,
l’honorer et le remercier de tous les dons qu’il nous fait.
Il est prophète, car il est chargé d’annoncer à ses frères humains la bonne nouvelle de l’amour de Dieu.
Il
est roi, parce que le Chrétien a pour mission de veiller à la bonne
gestion du monde que Dieu nous confie, au bien-être des personnes qu’il
lui est donné de rencontrer, à vivre le partage des biens de ce monde
qui sont aussi des dons de Dieu, à être attentif aux plus pauvres, aux
plus petits, aux plus nécessiteux.
A la fin de cette célébration,
les parrains et marraines viendront chercher la lumière du Christ, qui
nous a dit « je suis la lumière du monde », et la
transmettront symboliquement à leur filleul en leur remettant le
cierge. Ce dernier geste des parrain et marraine signifie leur devoir
d’ouvrir à leur filleul le chemin vers cette lumière, et de veiller à
l’entretenir précieusement tout au long de sa vie, afin qu’il vive en
véritable enfant de Dieu. Parents, parrains, marraines, et vous tous
ici présents pour ce moment crucial de la vie de ces enfants,
puissiez-vous vivre tous ces gestes avec pleine conscience de ce qu’ils
signifient, dans leur beauté et leur vérité.
Amen !