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PENTECÔTE

    Ac 2, 1-11 ;  Ps 103 ; Rm 8, 8-17 ; Jn 14, 15-16.23b-26

Connaissez-vous l’Esprit Saint ?
Dieu le Père, on l’imagine parfois avec sa barbe blanche, assis dans les nuages regardant avec amour la Création et les créatures qui passent toute leur vie à le chercher. Vous imaginez un peu.
Dieu le Fils, Jésus, notre frère en humanité, mort et ressuscité par amour pour nous. Vous voyez un peu mieux.
Mais l’Esprit ? Elie le prophète l’a reconnu dans une brise légère (1 Rois 19,13) et  aujourd’hui les Apôtres ont entendu « un violent coup de vent » puis « Ils virent apparaître comme une sorte de feu », c’est autre chose encore.
En fait Jésus l’a bien expliqué à Nicodème : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. »(Jn 3, 8)
Mais avant de quitter ses apôtres Jésus leur a longuement parlé de cet Esprit qui viendra : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d'auprès du Père, lui, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. » (Jn 15)
« Si je ne m'en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l'enverrai. » (Jn 16)
L'Esprit Saint est comme la mémoire de  Jésus en nous : « Il vous enseignera et vous  rappellera tout ce que je vous ai dit ». Il fait  de nous des témoins et nous conduit sur les  chemins de la mission. Messager de  l'amour, l'Esprit Saint nous donne de vivre  en fils de Dieu et en frères. L'Esprit fait  « toutes choses nouvelles » précise le livre de l'Apocalypse. ( P Benoit Bertrand ).
Dans 15 jours Mgr James sera à Vertou pour la Confirmation de 28 jeunes. Pour leur donner cette force qu’est l’Esprit Saint.
Il y a 15 jours les collégiens de notre paroisse faisaient leur profession de Foi et voilà comment ils exprimaient leur Foi en l’Esprit saint :
Je crois en l’Esprit Saint, l’Esprit d’Amour qui est le lien entre Dieu Père et Dieu Fils. Je crois en l’Esprit Saint qui nous guide, qui nous donne le courage, qui nous donne la force de continuer à croire.
Je crois en l’Esprit Saint qui nous inspire à  vivre en Chrétiens, et qui est toujours présent dans notre cœur si nous le demandons à Dieu au nom de Jésus.
Et nous, aujourd’hui que dirions nous ?
« Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. »

Comment nous représentons nous une idée ? C’est difficile.
Si je vous dit : pensez à un marteau : vous voyez très bien ! Si on les comparait tous on aurait ici un assortiment beaucoup plus large qu’à M. Bricolage !
Pensez à de l’eau : c’est plus ouvert : une goutte, une bouteille, un étang, une rivière, l’océan…
Et bien maintenant pensez à l’amour. On imagine une maman et son enfant, deux fiancés…j’arrête là ; je vous laisse chacun avec une image des effets de l’amour.
Mais l’amour c’est comme le vent on ne le voit pas mais on le sent.
Alors que voit-on de l’Esprit saint, ce souffle de Dieu ?
Quels effets perçoit-on ? Est-ce que l’Esprit saint change quelque chose dans la vie de ceux qui l’ont reçu ?
Quand Isaïe parle des dons de Dieu pour le Roi qui va venir en Israël il parle des sept dons du Saint Esprit : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. (Is 11,2) Chacun mériterait un long moment de réflexion.
Alors je vous propose de relire un texte très ancien : la lettre à Diognète. Datant des environs de 160, cette épître adressée à un païen de haut rang est une des plus anciennes apologies qui nous soient parvenues.
L’auteur, anonyme, propose tout d’abord de regarder les cultes rendus par les peuples païens aux idoles de pierre et de bronze ; puis il parle des juifs qui adorent Dieu mais lui offre des sacrifices. Ensuite il montre la différence, la nouveauté qu’apportent les chrétiens.
Les Chrétiens ne sont distingués du reste des hommes ni par leurs pays, ni par leur langage, ni par leur manière de vivre ; ils n'ont pas d'autres villes que les vôtres, d'autre langage que celui que vous parlez ; rien de singulier dans leurs habitudes ; […]Répandus, selon qu'il a plu à la Providence, dans des villes grecques ou barbares, ils se conforment, pour le vêtement, pour la nourriture, pour la manière de vivre, aux usages qu'ils trouvent établis ; mais ils placent sous les yeux de tous l'étonnant spectacle de leur vie toute angélique et à peine croyable.
 Ils habitent leur cités comme étrangers, ils prennent part à tout comme citoyens, ils souffrent tout comme voyageurs. Pour eux, toute région étrangère est une patrie, et toute patrie ici-bas est une région étrangère. Comme les autres, ils se marient, comme les autres, ils ont des enfants, seulement ils ne les abandonnent pas. Ils ont tous une même table, mais pas le même lit. Ils vivent dans la chair et non selon la chair. Ils habitent la terre et leur conversation est dans le ciel. Soumis aux lois établies, ils sont par leurs vies, supérieurs à ces lois. Ils aiment tous les hommes et tous les hommes les persécutent. Sans les connaître, on les condamne. Mis à mort, ils naissent à la vie. Pauvres, ils font des riches. […] Irréprochables, ils sont punis comme criminels et au milieu des tourments ils sont dans la joie comme des hommes qui vont à la vie. […]
Pour tout dire, en un mot, les chrétiens sont dans le monde ce que l'âme est dans le corps : l'âme est répandue dans toutes les parties du corps ; les chrétiens sont dans toutes les parties de la Terre ; l'âme habite le corps sans être du corps, les chrétiens sont dans le monde sans être du monde.
C’est l’Esprit qui nous pousse à sortir de nos habitudes, de nos égoïsmes pour aller vers les autres (nous l’entendrons avec le message de clôture de Diaconia vécu à lourdes la semaine dernière). C’est encore l’esprit qui nous invite à prier :

 
            Viens, Esprit-Saint,
            et envoie du haut du ciel
            un rayon de ta lumière.
            […]
            Lave ce qui est souillé,
            baigne ce qui est aride,
            guéris ce qui est blessé.
            Assouplis ce qui est raide,
            réchauffe ce qui est froid,
            rends droit ce qui est faussé.

            A tous ceux qui ont la foi
            et qui en toi se confient
            donne tes sept dons sacrés.

            Donne mérite et vertu,
            donne le salut final
            donne la joie éternelle.


Philippe ARRIVÉ, diacre permanent
Paroisse St François des Côteaux
18-19 mai 2013


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