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3° dimanche de Carème


Ex 3, 1-8a. 10. 13-15 ; Ps 102 ; 1Co 10, 1-6. 10-12 ; Lc 13, 1-9


QUI DONC EST DIEU ?

Troisième étape dominicale dans notre marche vers Pâques. Marche annuelle, figure de la longue marche de notre existence qui nous conduit à la suite du Christ vers la pâque définitive.

Troisième étape.
Les textes d’aujourd’hui : le récit de Moïse à l’Horeb, les recommandations de Paul, la parabole du figuier, sont-ils nourriture pour notre marche ? Si oui, en quoi ?


⇒  Le texte de l’Exode.

Voilà un Dieu bien présent à notre vie, à notre humanité. Tel un feu brûlant au cœur de nos questionnements, pour peu que nous soyons chercheurs de Dieu et attentifs aux signes qui nous sont donnés. Lors de célébrations, de pèlerinages, de retraites ou tout simplement d’événements personnels ou familiaux,  ne vous est-il pas arrivé de ressentir en vous comme la chaleur d’une présence ? Et si c’était Dieu qui vous rejoignait dans ce qui est votre vie ? N’est-il pas la Vie par excellence, l’Etre, comme il se nomme à Moïse ?

Bien sûr, sa présence s’exprime en plénitude en la personne de Jésus. Il est, il était et il vient dans notre quotidien. Et, aujourd’hui encore, nous sommes rassemblés à son appel pour entendre sa Parole et nous nourrir de sa vie donnée. En sommes-nous bien conscients ? Où chercher Dieu, sinon là ?

Dieu toujours présent à la vie de son peuple, particulièrement en ces jours où nous allons être en attente d’un nouveau pasteur, d’un nouveau pape. Présent par son Esprit-Saint, déjouant tous les calculs, les pressions, les supputations, les raisonnements politiques.

Dieu présent à notre vie : Dieu de liberté. Il connaît la misère de son peuple et s’engage à le délivrer de la servitude. Nous connaissons l’histoire. Mais, c’est continuellement que Dieu nous délivre de tous ces liens de servitude qui entravent notre marche vers la pâque, vers la vie en plénitude.
Attention, les servitudes sont de tous ordres.
•    Elles sont personnelles : notre égoïsme, nos faiblesses, nos petites lâchetés, nos tiédeurs, notre éloignement de la prière.
•    Elles sont aussi collectives, sociales : sous prétexte d’évolution des mœurs, la société justifie des prises de positions, des pratiques, comme si l’évolution allait nécessairement vers plus d’humanité, était bonne pour l’homme. Sous prétexte de liberté, d’égalité, nous forgeons parfois nos propres servitudes. Et en ces temps, nous le savons bien !
Mais attention,  notre propre Eglise n’est pas exempte de ce risque de créer des liens de servitude au lieu d’être un lieu de liberté !

« Et maintenant, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir  d’Egypte mon peuple, les fils d’Israël. » Entendons-nous cet appel à accomplir l’œuvre de délivrance voulue par Dieu ? C’est un appel personnel qui nous est fait, dans ce qui fait notre vie familiale, sociale et politique. C’est aussi un appel qui est fait à notre Eglise, donc à nous.

Oui, notre Dieu est le Dieu de la Vie. Il est présence à l’humanité. Il est le Dieu de la Liberté. Il nous appelle à nous libérer de nos propres servitudes.

⇒  Oui, mais… . « Celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber. » Avez-vous retenu cette recommandation de Paul aux Corinthiens ? Elle s’adresse aussi à nous ! A nous personnellement, mais aussi à nous en tant qu’Eglise.

A nous personnellement. Disons « Je ». J’ai besoin d’être affermi dans ma foi. J’ai conscience de me laisser emporter, parfois, par les courants de l’existence ; ma vie spirituelle est peut-être à la dérive… Vais-je profiter de ce temps de marche vers Pâques pour me libérer de ces entraves ?

Recommandation à nous aussi, en tant qu’Eglise. Chrétiens ne nous croyons pas les meilleurs, qui se targueraient d’une morale irréprochable, qui se permettraient de donner des leçons. Pensons aux paroles du « Notre Père » que nous avons sur les lèvres. Qu’elles habitent notre cœur ! « Pardonne-nous nos offenses… Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal. »

Oui, notre Dieu est un Père qui est présent à notre vie, qui nous veut libres, qui nous soutient et nous relève lorsque nous tombons. Car il est Amour.

…En partant du texte de l’Exode, des recommandations de Paul,

⇒  Enfin, la parabole de Jésus, citée dans l’évangile de ce jour. Elle nous dit que notre Dieu ne désespère pas de nous, il est patient.

Rappelez-vous, cette parabole du figuier, au milieu de la vigne. Depuis trois ans, il ne produit plus de fruit. Il faut le couper. Mais le vigneron supplie : « Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. »

Alors, frères et sœurs, que chacun d’entre nous s’interroge : et si c’était moi, ce figuier, au milieu de l’Eglise ?
Suis-je un bois mort ? Est-ce que je porte des fruits ? Si oui,
Quels sont-ils ? Un amour à partager : sourire, accueil, entraide, soutien… ?
Quels sont-ils ? Une vie spirituelle revivifiée : prière, réconciliation, lecture de la Bible…?

Que chacun y apporte sa propre réponse. Mais, laissons le Seigneur retourner et enrichir l’humus de notre implantation et nous apporter l’aliment de vie : son Corps, auquel nous allons communier. Alors sa sève nous irriguera, en attente du printemps de Pâques.

Amen.


Georges AILLET, prêtre
Paroisse St Anne-St Clair (Nantes)
3 mars 2013

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