Année C
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retour vers l'accueil3° dimanche de l'Avent
Sophonie 3, 14-18a
Is 12, 2-3, 4bdce, 5-6
Ph 4, 4-7
Lc 3, 10-18
Depuis le début de notre célébration, les paroles que nous avons
entendues sont en complète contradiction avec la réalité que nous
vivons. Sophonie, Isaïe, Paul invitent leurs contemporains à crier de
joie, à bondir de joie, à être toujours dans la joie. C’était peut-être
bien pour eux ! Mais pour nous est-ce encore possible ? Comme
l’écrit notre évêque dans le journal diocésain de décembre : Nous
sommes inquiets, nos contemporains sont inquiets : pandémie,
difficultés économiques et sociales, tensions internationales, crise
des abus sexuels dans l’Eglise… La liste est encore longue des motifs
d’inquiétude… Oui, nous sommes inquiets ! Fin de citation. Alors, où
est l’erreur ? Comment concilier la joie à laquelle nous appelle la
Parole de Dieu et l’angoisse croissante qui envahit le monde ?
Un premier mouvement consiste peut-être à convertir notre manière
d’être. A cesser de craindre le malheur pour écouter Dieu, le héros qui
apporte le salut. Comme l’affirme le psaume : Voici le Dieu qui me
sauve. J’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Il ne s’agit pas de fuir la réalité ni d’entrer dans la méfiance
affichée par les complotistes ou le désespoir provoqué par les
prophètes de malheur. Il s’agit d’élargir notre regard pour découvrir,
au-delà des nuages qui menacent notre avenir, les signes de lumière et
d’espérance qui se multiplient dans le monde et autour de nous. Le
Seigneur est proche, nous dit Paul dans sa lettre aux Philippiens.
Au lieu de gémir sur nous-mêmes, pouvons-nous écouter Paul qui oriente
notre regard vers celui qui vient nous sauver ? Paul nous invite à
rendre grâce à Dieu, à le prier, à le supplier, à lui faire connaître
nos demandes.
• Rendre grâce à Dieu, c’est le remercier pour la
miséricorde et le réconfort qu’il envoie à son Eglise éprouvée ; c’est
reconnaître l’espérance de la démarche synodale qu’il inspire à son
Eglise, c’est discerner les signes de sa proximité et de son amour
qu’il nous adresse à travers les gestes de solidarité qui se
multiplient…
• Prier Dieu, c’est entretenir la relation et le dialogue avec lui en toute circonstance…
• Supplier Dieu, c’est renouveler avec insistance notre confiance en lui…
• Exprimer nos demandes à Dieu, c’est solliciter son
pardon dans la situation du fils perdu, c’est implorer son aide pour
nous-mêmes et pour nos frères et sœurs en difficulté…
Dieu n’attendra pas Noël pour nous combler de cadeaux. La préparation
de la fête, c’est déjà la fête. Et Dieu nous communiquera une joie et
une paix qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir. Il gardera nos
cœurs et nos pensées dans le Christ Jésus qui vient.
Un second mouvement peut nous conduire à convertir notre manière
d’agir. « Que devons-nous faire ? » demandent à Jean-Baptiste les
foules, les publicains et les soldats. La première réponse s’adresse
aux foules, donc à nous tous ! Elle tourne notre regard vers toutes les
personnes dont la vie est en danger. Dans sa lettre « Laudato Si
», le pape nous invite à écouter « tant la clameur de la terre que la
clameur des pauvres ». Dans sa lettre « Fratelli tutti », il nous
invite à partager notre terre, notre toit, notre travail avec les
victimes chassées de chez elles par les catastrophes naturelles, la
violence, la misère, l’exclusion. A son retour de Chypre et de Lesbos,
lui-même accueille au Vatican une cinquantaine d’exilés. A Sautron et à
Orvault, dans nos communes et dans nos paroisses, des actions
s’organisent telles que « Partage-solidarité », « Hiver solidaire », «
l’apprentissage du Français » ou « Le réveillon des chapeaux ». Des
jeunes s’engagent dans des opérations ponctuelles comme la collecte de
fonds, la distribution de « boîtes solidaires » avant l’hiver. Et
nous, que pouvons-nous faire ?
Les deux autres réponses de Jean-Baptiste aux publicains et aux soldats
s’inscrivent simplement dans le juste exercice de leur mission
ordinaire. Pour les uns, ne pas exiger plus que les consignes reçues,
pour les autres renoncer à la violence ou aux fausses accusations. Ces
conseils spécifiques ne les dispensent pas d’écouter les réponses
adressées par Jean-Baptiste aux foules dont ils font aussi partie.
Alors, si nous transposons ces appels de Jean-Baptiste à notre
quotidien, Jésus ne se contentera pas d’apparaître dans nos crèches le
jour de Noël, il brûlera au feu tout ce qui nous empêche de
l’accueillir sur nos chemins de vie. Ce sera vraiment Noël !
Voilà ce qui, malgré l’inquiétude et la morosité ambiantes dans notre
société, nous permet d’entrer dans une joie et une paix profondes à
l’annonce de la Bonne Nouvelle pour tous. Dès maintenant, accueillons
Jésus qui se donne dans l’Eucharistie que nous allons célébrer ensemble.
Hubert PLOQUIN, diacre permanent
12 décembre 2021
Eglise Saint Philippe et Saint Jacques de Sautron
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