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2° dimanche de l'Avent


Homélie pour le 2ème dimanche de l’Avent  Année C   06 12 2009

       
        L’histoire du peuple de Dieu se vit chaque jour dans notre histoire personnelle et notre histoire commune.
        Elle est ancrée dans notre réalité.
        C’est sûrement pourquoi saint Luc tient à être suffisamment précis pour nous situer, dans le temps, l’évènement que nous vivons aujourd’hui : la parole de Dieu que Jean, fils de Zacharie proclame, Jean dont la voix crie dans le désert : « Préparez le chemin du Seigneur »
        Tous ces ‘’grands de la terre’’ énumérés dans cette page d’évangile, nous les retrouverons. Ils sont pour la plupart les acteurs de la passion du Christ, qui se profile donc déjà à l’horizon.
        Sitôt nommés ces personnages, Saint Luc nous écrit que la parole de Dieu est adressée à un jeune homme humble et ordinaire.
        Quel contraste saisissant ! La parole de Dieu n’est adressée à aucun de ces hommes importants.
        Ce Jean, décrit comme un ascète, est comme transparent. Il est une voix qui crie dans le désert, mais il est la voix d’un autre.
        Il disparaît devant celui qu’il annonce. Son doigt pointé ne réclame pas qu’on le regarde, ou qu’on fasse attention à lui, mais il nous projette vers celui qu’il désigne, le Christ qui vient.
        Le Christ, nous pouvons le rencontrer n’importe où dans nos déserts personnels à travers ceux que nous côtoyons.
        Le Christ nous rejoint ‘’dans le moindre de ces petits’’ dont nous parle Jésus en Matthieu 25. Il nous parle toujours en nos frères humains.
        Jean le baptiste, reçoit la mission de proclamer Dieu à l’œuvre en nos vies et d’inviter à la conversion.
        Son appel est d’abord une révélation de Dieu, annonce d’une immense promesse : « Tout homme verra le salut de Dieu »
        Dieu vient à la rencontre de l’homme !
        Son appel est aussi appel à la conversion (« Il proclamait un baptême de conversion ») En effet, pour qu’il y ait rencontre entre Dieu et nous, il est indispensable que nous nous retournions vers lui. C’est le sens de la conversion.
        Il faut que nous regardions en face celui qui nous appelle pour que se noue le dialogue. N’est-ce pas ce qui se passe simplement lorsqu’un ami nous arrête en nous reconnaissant pour que l’échange s’établisse ?

        Par Jean Baptiste, deux mots viennent, en ce jour, nous interpeller :
        Promesse et Conversion.

Cette promesse du salut, quelle est-elle ?
Cette promesse, c’est bien l’assurance, la certitude que par sa mort,l’offrande de sa vie, et par sa résurrection le Christ nous a libéré du mal, de notre péché. Comme nous le chantons ‘’l’espérance du pardon qui relève’’ nous est offert encore aujourd’hui. ‘’Au cœur de nos déserts, Dieu parle à notre cœur.’’
Saint Paul nous dit la joie qu’il éprouve face aux chrétiens qui vivent l’évangile et il demande dans la prière que l’amour vécu les fasse progresser dans la clairvoyance pour discerner ce qui est important et marcher dans la droiture vers le jour du Christ.
Baruc parle en nous exhortant aussi à la joie. « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse...Enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu...Vois tes enfants rassemblés du Levant au Couchant, ils se réjouissent parce que Dieu se souvient. »

Il se souvient, il vient vers nous, il compte sur nous. Il a besoin de notre participation libre et confiante. Il a besoin de notre adhésion.
Notre participation ne peut être possible que par notre conversion, même si nous n’aimons pas beaucoup entendre ce mot qui nous oblige à bouger et à changer.
Mais Dieu a fait le premier pas. Il a décidé d’aplanir montagnes et collines, de combler les vallées...mais pas sans nous.
Alors, Jean nous dit d’être aussi actifs et de préparer le chemin du Seigneur.
Il s’agit de nous ouvrir à Dieu, de le laisser nous créer à son image.
Il s’agit d’ôter les obstacles de nos cœurs, de regarder nos vieilles habitudes, nos comportements qui nous détournent de lui.
Pourquoi nous passons-nous si facilement de Dieu quand tout va bien ? Pourquoi lui en voulons-nous si vite quand la souffrance est là ?

N’est-ce pas justement ce que nous avons à changer dans notre vie ? Cesser        de nous recroqueviller sur nous-mêmes pour nous ouvrir à l’autre et donner sans attendre de tout recevoir, de tout avoir égoïstement.
Les chefs d’état vont se réunir à Copenhague. Ils ont la charge de prendre des décisions pour protéger notre terre. Je dirais plutôt, pour nous aider à changer nos comportements collectifs,de société, et nos comportements personnels afin de respecter la création.
Alors, nous guérirons de nos paralysies, de nos enfermements.
Nous entendrons vraiment le Christ nous dire ‘’Lève-toi et marche...Marche à ma suite’’
Si le baptême de Jean ne nous amène pas à la plénitude de la vie nouvelle, il nous conduit à faire en nous table rase de ce qui nous rend prisonnier de nous-mêmes.
Il nous conduit à vivre de l’amour de Dieu dans l’amour de nos frères,   dans la vérité qui libère sur un chemin devenu droit et aplani.
En dépassant nos illusions, en sortant de nos sentiers sans issue, nous nous ouvrirons à recevoir sans y mettre de barrières, le Sauveur qui nous vient.

Après la traversée du désert, il y a la terre promise !

                   
Jean François NEAU
Diacre

06 12 2009



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