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retour vers l'accueil2° dimanche de l'Avent
Avent, temps d'espérance et de conversion
Nous voici donc engagés dans le temps de l’Avent. En ce deuxième
dimanche nous avons entendu des textes magnifiques qui sont tous
centrés sur l'espérance qui anime le cœur des chrétiens en marche vers
Noël. Ces textes sont aussi invitation renouvelée à se mettre en route
ou à poursuivre le chemin de notre conversion.
C'est donc dans la joie de l'espérance que nous nous laissons imprégner par la parole de Dieu.
A cette joie de l’espérance se joint en ce dimanche celle d’accueillir
4 frères et sœurs adultes qui se préparent au baptême, à l’Eucharistie
et à la confirmation et quatre autres qui déjà baptisés souhaitent
recevoir le sacrement de la confirmation.(c’est une joie de vous
accueillir parmi nous et un honneur de vous recevoir vous qui voulez
cheminer avec notre communauté chrétienne pour découvrir toujours plus
l’amour de Dieu pour vous).
La joie de l’espérance nous l'avons entendue en Baruch, dans la
première lecture, "Jérusalem, quitte ta robe de tristesse... revêts la
parure de la gloire de Dieu pour toujours".
"Debout, Jérusalem, tiens toi sur la hauteur".
"Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire".
Et si, chers frères et sœurs, entendant ces textes comme une invitation
spirituelle, nous mettions notre propre prénom à la place de Jérusalem
ou Israël. "Toi Pierre, toi Marie, toi Jean, debout, quitte ta
robe de tristesse laisses toi conduire dans la joie à la lumière de la gloire de ton Dieu".
Oui laissons-nous interpeller au plus profond de nous- même, comme les
captifs rentrant de Babylone regardons "quelle merveille le Seigneur
fit pour nous" comme nous le dit le psaume.
La première merveille n’est elle pas de méditer sur cet événement
extraordinaire, Dieu va se faire homme au milieu de nous pour nous
sauver du péché et de la mort, en adoptant notre condition
humaine.
Nous qui somme habitués à fêter Noël pensons-nous assez à
ce que cela implique de bonté, de délicatesse, d'humilité de la part de
Dieu. L'une des trois personnes de la Trinité, le Fils, se fait homme
afin que nous“ soyons adoptés comme fils“ selon le titre des
conférences de l’Avent du cardinal Cantalamessa au Vatican.
Et celui qui va préparer le chemin de Jésus est Jean, le fils d’Elisabeth et Zacharie.
Jean vivait au désert. Le désert, lieu de solitude mais aussi lieu de
combat spirituel. Lieu de solitude qui permet de s'approcher de son
Dieu, de rencontrer Dieu. Lieu de combat spirituel, nous le
savons, puisque Jésus lui-même, qui a voulu faire cette démarche
du désert pour prier son Père avant de débuter sa prédication, va
être provoqué par le démon qui vient le tenter.
L’Écriture nous le rappelle, c'est dans le désert que la Parole de Dieu s'adresse aux hommes.
Alors, pour moi, pour vous, pour nous, quels sont les déserts, ces
lieux d’arrêt, de silence, où nous pouvons entendre cette Parole du
Seigneur et, en particulier, faire le point sur notre espérance.
En effet, ne plus espérer c’est perdre la foi en l’assurance de l’amour
de Dieu pour moi.
Si nous revenons à l’Evangile, Saint Luc fait débuter son récit en
localisant et datant très précisément le début du ministère de Jean
préparant celui de Jésus, par référence aux dirigeants politiques et
religieux de l’époque.
Nous sommes dans les années 28 ou 29 de notre ère.
Ce qui est remarquable c'est que ces indications vont permettre de
constater qu’"une histoire sainte" se déploie au cœur des événements
mondiaux. Il y a synchronisation entre le monde profane et l’histoire
du salut.
Il est très intéressant de noter qu’en évoquant Tibère, Luc
met face à Jésus, alors petit juif inconnu, celui qui est alors le
maître du monde. Son empire est immense et son pouvoir est
considérable et ceux que Luc cite avec lui ne sont que des
vassaux plus ou moins honnêtes. Le pouvoir est à Rome et on a pu dire
que Luc veut montrer que la "bonne nouvelle" partant de Jérusalem va
aboutir à Rome, c'est ce que l'on constate à la fin des Actes des
Apôtres.
Ainsi Jean, l'homme du désert, l'homme de la solitude, va aller à
la rencontre des foules. Il s’installe au bord du fleuve là où il y a
un gué pour traverser le Jourdain. Il va proclamer un "baptême de
conversion pour le pardon des péchés" nous dit l'Evangile.
Je cite :"La conversion ce n'est pas seulement une pensée intime, ce
n'est pas cérébral, c'est une démarche signifiée, extériorisée pour
tout le monde dans un acte sacramentel public : "je veux changer de
vie... et je fais devant vous tous le geste symbolique qui
manifeste ma conversion... je plonge sous les eaux ma vie
antérieure, pour la noyer, la faire mourir, afin qu'une vie neuve
renaisse" nous dit un auteur spirituel. (1)
Tel était le sens de la démarche proposée par Jean.
Tel est aussi le sens profond du baptême,(celui que vous recevrez dans
la nuit de Pâques) , C'était particulièrement apparent dans le
baptême d'adulte au début de la chrétienté, la noyade volontaire du
"vieil homme" pour que naisse "l'homme nouveau". Nous retrouvons
là également toute la symbolique du sacrement de pénitence qui
nous rend neuf aux yeux de Dieu par le pardon reçu du prêtre.
Cette conversion, ce retournement c’est envers Dieu. Il ne s'agit
pas simplement de changer nos habitudes morales ou sociales, il s'agit
de nous en remettre à l’Esprit de Dieu pour qu'il prenne une place
toujours plus grande et alors, alors seulement, il va y avoir des
conséquences morales et sociales, car nous avançons alors vers le don
total de soi, de l’abandon inconditionnel de tout notre être
entre les mains de notre Créateur.
Un moine du 12e siècle disait : "À cette perfection on ne
parvient pas par l'effort personnel, même sincère et généreux, parce
qu'une autre chose est nécessaire. On atteint cette perfection par
l'action de l'Esprit Saint, qui vient habiter l'âme et purifie, absorbe
et transforme en charité tout élan et tout désir d'amour présent chez
l'homme".(Guillaume de Saint Thierry cité par Benoit XVI)
Mais, sans attendre d’avoir atteint cette perfection, soyons des
artisans zélés pour préparer les chemins du Seigneur, aplanir sa route
et être le témoin privilégié de l'avancée du salut de Dieu.
Que la Vierge Marie, la discrète mais toujours présente Mère de Dieu,
elle que nous fêterons mercredi prochain dans son Immaculée Conception,
fasse avec nous le chemin qui nous conduira à Noël.
(1) Noël Quesson
(sources diverses)
Georges RENOUX, diacre Permanent
Basilique du Sacré-Cœur de Marseille
le 5 Décembre 2021
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