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retour vers l'accueil1er dimanche de l'Avent
Jr 33, 14-16 / 1Th 3, 12-4, 2
Redressez-vous, relevez la tête !
« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les
étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer
et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des
malheurs arrivant sur le monde... » Nous avons encore en tête les
innondations du mois d'octobre dans le sud de la France, les
habitations effondrées, les restaurants de plage balayés et les bâteaux
coulés ou perchés sur les rochers. Ne serait-ce pas là les signes que
nous annoncent Luc dans son Evangile ? Et puis, comment résister à
l'angoisse qui monte à la lecture de nos journaux : 60% des espèces
animales disparues ces 40 dernières années, les millions de
Palestiniens enfermés dans la bande de Gaza au mépris des droits de
l'homme, le Yemen bombardé sans répit par l'Arabie Saoudite, la montée
en puissance du populisme, du Brésil à la Hongrie, de l'Italie aux
Etats-Unis,... Il y a de quoi frémir,non ?
Mais Luc ne cherche pas à nous faire peur. Il emploi un style
apocalyptique que nous avons déjà rencontré dimanche dernier dans le
livre de Daniel et dans l'Apocalypse. Le style de l'Apocalypse a 4
caractéristiques : 1°) Ces livres, qui ont été écrits pour des temps de
détresse, évoquent les persécuteurs sous les traits de monstres affreux
; et c'est pour ça que le mot « apocalypse » a pu devenir synonyme de
personnages et d'évènements terrifiants. 2°) parce qu'ils sont écrits
en temps de détresse, ce sont des livres de consolation pour conforter
les croyants dans leur fidélité. 3°) ils dévoilent (apocalypse signifie
lever le voile) ils révèlent la face cachée de l'histoire. Ils
annoncent la victoire finale de Dieu : de ce fait, ils sont toujours
tournés vers l'avenir : malgré les apparences, ils ne parlent pas d'une
« fin du monde » mais de la fin d'un monde, de l'installation d'un
monde nouveau, du « renouvellement » du monde. Quand ils décrivent un
chamboulement cosmique, ce n'est qu'une image symbolique du
renversement complet de la situation. Le mal sera vaincu, « Dieu aura
le dernier mot ». Enfin, (4°) dans l'attente de ce renouvellement
promis par Dieu, ces textes invitent les croyants à adopter une
attitude non pas d'attente passive, mais de vigilance active : notre
quotidien doit être vécu à la lumière de cette espérance.
« Jésus parlait à ses disciples de sa venue » au moment même où il
approchait de sa mort, lucidement annoncée et affrontée avec courage. «
On verra le Fils de l'homme venir dans la nuée avec grande puissance et
grande gloire. » C'est exactement ça, le sens du Temps de l'Avent que
nous commençons aujourd'hui. Nous ne célébrons pas surtout l'attente de
la naissance de Jésus à Betléem, il y a un peu plus de 2000ans. Dès ce
premier dimanche, les trois textes de la Parole de Dieu nous répètent
avec insistance que Jésus « viendra ». « Voici venir des jours où
j'accomplirai la promesse de bonheur... En ce temps-là, je ferai naître
un Germe de justice. » (Jérémie) Etablissez-vous dans la
sainteté, devant Dieu « pour le jour où notre Seigneur Jésus viendra. »
(Paul) « Priez... pour paraître debout devant le Fils de l'homme. »
(Luc) A chaque messe, depuis le Concile, juste après la consécration,
nous chantons cet ardent désir, contenu déjà dans notre Credo
(J'attends la vie du monde à venir) : « Nous attendons ta venue dans la
gloire... Nous attendons que Tu viennes...Viens, Seigneur Jésus »
Le mot « croyant » n'est pas employé une seule fois dans le passage
d'Evangile de ce dimanche, mais pourtant il est clair que Luc oppose
d'un bout à l'autre deux attitudes : celles des croyants et celles des
non-croyants qu'il appelle les nations ou les autres hommes ; « sur
terre, les nations seront affolées... les hommes mourront de peur...
mais vous, redressez-vous et relevez la tête » sous-entendu car vous,
vous êtes prévenus et vous savez le sens dernier de l'histoire humaine
: l'heure de votre libération a sonné, le mal va être définitivement
vaincu. C'est vers cette réalité que nous devons nous tourner
résolument : Jésus nous invite à nous tenir sur nos gardes, à rester
éveillés. Il demande à chacun de devenir un veilleur : veiller c'est
garder les yeux ouverts, même si on préférerait dormir. « Veillez et
priez en tout temps » non pas en récitant des formules, mais en étant
attentifs à la présence de Dieu dans nos vies, en décelant dans nos
vies et autour de nous les signes de la venue du règne de Dieu. Jésus
semble nous dire : « Ne perdez pas de vue ce qui importe ; ne vous
laissez pas accaparer par l'immédiat ; malgré les soucis de la vie,
n'oubliez pas d'accueillir en vous mon avènement. »
Avez-vous remarqué que les trois lectures de ce dimanche nous invite à
une attitude de témoignage ? Dans une situation apparemment sans issue,
à vues humaines, Jérémie nous invite à un témoignage de foi ; dans sa
lettre aux Thessaloniciens, Paul nous invite à un témoignage d'amour :
« Que le Seigneur vous donne à l'égard de tous les hommes un amour de
plus en plus intense et débordant » ; et dans cet évangile, Luc nous
invite au témoignage de l'espérance alors que tout semble s'écrouler :
« Redressez-vous et relevez la tête... Vous serez jugés dignes de
paraître devant le Fils de l'homme. » Ce triple témoignage, voilà bien
le défi chrétien. Beau programme pour cet Avent qui commence !
Jean-Jacques BOURGOIS, diacre permanent.
Le Clion, La Bernerie, La Plaine
Le 2 décembre 2018
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