Année C
Sommaire année C
retour vers l'accueil6° dimanche de Pâques
Ac 15, 1-2.22-29 ; Ps 66 (67), 2-3, 5, 7-8 ; Ap 21, 10-14.22-23 ; Jn 14, 23-29
« Je m’en vais, et je reviens vers vous
» nous dit Jésus. Il a certes prononcé ces paroles la veille de sa
mort, mais c’est bien le ressuscité qui nous parle en ce 6ème dimanche
de Pâques, nous annonçant l’Ascension : « je m’en vais », moment où le
Christ monte chez son Père, avec tout son vécu d’homme, jusqu’aux
marques de la Passion, mais avec un corps glorifié par la puissance de
l’amour qui l’a ressuscité.
Ce départ annonce une nouvelle
présence : « je reviens vers vous ». Saint Augustin, au 4ème siècle,
disait à ce sujet : « il disparaît à nos regards, afin que nous
rentrions dans notre cœur et que nous l’y trouvions ». Jésus nous dit
cela dans l’évangile : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon
Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons
une demeure ». Vivons en conscience cette vérité : chacune, chacun
d’entre nous est une demeure où Dieu habite. Cette vérité n’est pas un
exercice intellectuel, mais l’expérience d’une rencontre.
Cette demeure n’est pas un lieu
clos sur lui-même, qui garderait Dieu dans un récipient hermétique.
Cette demeure est le foyer ardent qui nous porte à vivre, malgré les
souffrances, malgré les découragements. Ce foyer rayonne. Son
rayonnement, c’est l’Esprit Saint qui, à la Pentecôte, n’est pas venu
pour remplacer Jésus, mais pour nous unir à jamais à lui.
Comment rendre compte de l’Esprit
Saint ? Quand on dit qu’on est dans le même « état d’esprit » que
quelqu’un, c’est qu’il existe entre cette personne et nous une très
profonde proximité, quelque chose qui circule entre nous. Et bien,
recevoir l’Esprit Saint, c’est être dans le même état d’esprit que
Dieu, c’est donc vivre de l’Esprit de Dieu. L’Esprit Saint est une
manière, pour Dieu, de se communiquer, de se manifester. C’est pour
cela que l’Esprit Saint est Dieu, comme le Fils est Dieu : c’est la foi
de l’Eglise que nous proclamons. Dieu se manifeste comme Père, et comme
Fils, et comme Esprit.
L’Esprit Saint est aussi appelé
le Défenseur, terme qui peut surprendre, sauf à se rappeler que les
évangiles ont été écrits et reçus dans des temps de persécution.
Il est intéressant de remonter au terme grec employé dans l’Evangile de
Jean, pour dire « Défenseur » : Paracletos, que l’on traduit par
Paraclet, terme parfois utilisé. Paracletos se traduit exactement par «
appelé auprès de quelqu’un ». J’ose faire un tout petit peu de
grammaire : c’est un participe passif : « appelé auprès de quelqu’un »,
ce qui donnera en latin : ad (vers) vocatus (appelé), qui a donné
avocat, défenseur, celui qui est appelé auprès de quelqu’un pour
l’aider. L’Esprit Saint est donc appelé à être auprès de chacun d’entre
nous. Et pourquoi donc ? Le Christ nous le dit : pour tout nous
enseigner et nous faire souvenir de tout ce qu’il a dit à ses
disciples. Jésus a tout dit à ses disciples, mais nous savons qu’ils
ont eu du mal à comprendre. Tant qu’ils sont avec Jésus, ils réagissent
toujours à contretemps. Il aura fallu l’événement de Pentecôte, don de
l’Esprit Saint en chacun d’eux, pour que les paroles du Christ les
habitent totalement.
Se souvenir et comprendre les
paroles de Jésus constituent le cœur de l’initiation chrétienne que
Céline, Mégane, Chandara et Félicité continuent à vivre jusqu’à la
Pentecôte, jour où vous recevrez le sacrement de la confirmation, don
du Saint Esprit. Non pas que l’Esprit Saint aurait été absent
jusqu’alors. Il vous a accompagnées tout au long du catéchuménat, et
même avant, comme c’est déjà le cas pour Hugues qui vit aujourd’hui son
entrée dans l’Eglise du Christ. L’Esprit Saint était présent le jour de
votre baptême.
Votre confirmation marquera un lien plus profond avec l’Eglise. Dans le
Credo, remarquons en effet l’étonnante proximité entre l’Esprit Saint
et l’Eglise : « Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Eglise
catholique ». Cette proximité est importante. Dans la 1ère lecture,
cette proximité s’est manifestée auprès des apôtres, face à une crise
grave qui compromettait l’unité entre les chrétiens d’origine juive et
d’origine païenne. La décision prise par l’Esprit Saint et
l’Eglise permettra aux chrétiens de toutes origines de s’unir
dans une même foi, de former une unique communauté de croyants, en vue
d’une même cité sainte que l’auteur de l’Apocalypse entrevoit dans la
seconde lecture.
C’est ce même Esprit Saint de
Dieu qui nous rassemble aujourd’hui, dans nos différences. C’est ce
même Esprit Saint qui nous met en présence de Dieu. C’est ce même
Esprit Saint qui nous enseigne et nous fait comprendre les paroles du
Christ. C’est ce même Esprit Saint qui rend possible le miracle
eucharistique, pain et vin qui deviennent corps et sang du Christ,
signe que notre vie est définitivement unie à la sienne. Ainsi se
réalise cette magnifique parole de Jésus : « Nous viendrons vers lui et, chez lui, nous ferons une demeure ».
Christophe DONNET, diacre permanent,
diocèse de Saint-Etienne
le 1er mai 2016
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