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6° dimanche ordinaire



Êtes-vous vraiment heureux ?

La soif de bonheur est universelle. Mais qu’est-ce que le bonheur ? Et surtout quelles sont les voies et les moyens d’y parvenir ?

Le bonheur de l’homme n’est pas dans la liberté mais dans l’acceptation d’un devoir,  disait Antoine de Saint-Exupéry et une des plus sûres conditions du bonheur est de pouvoir regarder sa vie entière sans honte et sans remords (Concordet). Le plus souvent, on cherche son bonheur comme on cherche ses lunettes : quand on les a sur le nez ! (G Droz)

Le dictionnaire définit le bonheur comme étant un état de complète satisfaction, de plénitude, Pour nous le bonheur est une question de chance, de santé, d’argent , de réussite. Jésus ne voit pas les choses comme nous : pour lui, le bonheur est une question de choix : Heureux les malheureux, va-t-il dire : Tu peux être heureux, même pauvre, même affamé, même insulté !

« Heureux, vous qui êtes  pauvres le Royaume de Dieu est à vous!  Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous serez dans la joie » (Lc 6, 20-21)

Jésus est le Messie des pauvres. Ayant vécu lui-même pauvre, il a souffert comme les petites gens,  et,  avec eux, de l’insulte et du mépris de ceux qui possèdent. Ce que Jésus promet à ces pauvres : c’est le Royaume de Dieu ! Dans la première lecture, tirée du livre de Jérémie, nous trouvons la même vérité : « Malheureux l’homme qui met sa confiance dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, et dont le cœur est éloigné  du Seigneur…Mais heureux soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur,  et  dont le Seigneur est l’espérance. » (Jr 5.7) Celui qui oublie son propre bonheur pour chercher celui des autres, trouve le sien par surcroît (Henry Bordeaux). Dans sa lettre adressée aux Corinthiens, Paul invite à faire comme lui : « …en toutes circonstances je tâche de m’adapter à tout le monde ; je ne cherche pas mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes pour qu’ils soient sauvés…Mon modèle à moi, c’est le Christ ! (deuxième lecture)

Voici le  grand risque de la richesse :  le riche étant satisfait de ses biens matériels sera tenté de penser qu’il peut très bien se passer de Dieu. C’est sa richesse qui met le riche en danger, en lui enlevant toute faim de Dieu. Dieu est le seul capable de combler l’appétit infini de bonheur qui est en l’homme. Ne demandez pas à Dieu de vous rendre heureux, mais utile, et le bonheur suivra. (Mitchell)

Le riche satisfait est trompé par son argent. Jésus parlera de l’argent trompeur (Lc 16,9). Que penserions-nous d’un parieur au tiercé qui miserait chaque fois sur un cheval sûr de ne jamais passer la ligne d’arrivée ? Ce qui est sûr pour tous : nos comptes bancaires et nos livrets d’épargne ne passeront jamais la ligne de l’éternité ! La richesse qui promet le bonheur, est une menteuse ; le dicton populaire « l’argent ne fait pas le bonheur », l’exprime très bien. Le seul bonheur, définitif et absolu, c’est l’Amour Infini : c’est Dieu ! C’est le Royaume de Dieu.

« Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation » Ce verset n’exprime  pas une condamnation des riches par Jésus, venu parmi nous pour sauver tous les hommes sans distinction de race ou de statut. Mais cette parole du Messie est un cri de douleur : Jésus plaint les riches : quel dommage qu’ils soient fermés aux vraies valeurs, à celles qui passent la ligne de l’éternité !

Quelle tristesse quand un homme met sa confiance dans ce qui est mortel !

Attention ! Attention ! cet avertissement n’est pas fait pour les autres : il s’adresse à chacun de nous, nous, qui risquons d’oublier l’essentiel.   

Michel Houyoux, diacre permanent



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