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5° dimanche de Pâques

Ac 14, 21b-27 ; Ap 21, 1-5a ; Jn 13,  31-33a. 34-35
      
        Depuis le jour de Pâques, au fil des dimanches, nous avons écouté le récit des apparitions du Christ ressuscité à quelques femmes et aux disciples. Dans la lumière de la résurrection, les évènements de la vie de Jésus ont pris progressivement sens pour ceux qui ont partagé avec Lui des moments inoubliables : Jésus est bien le sauveur annoncé par les écritures. Maintenant, pour les apôtres, il y a urgence à annoncer cette bonne nouvelle et à mettre sur pied des communautés chrétiennes  qui témoignent du Christ ressuscité et en vivent. Les Actes des apôtres que nous lisons tous ces dimanches nous décrivent les difficultés rencontrées, les persécutions, mais aussi les premiers pas et l’enthousiasme de ces jeunes communautés chrétiennes qui constatent « tout ce que Dieu avait fait avec eux et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi ». Ces communautés rayonnent, car elles vivent du commandement nouveau donné par le Seigneur : « Comme je vous ai aimés, aimez vous les uns les autres ». Jésus place la barre très haut. Aimer comme Jésus, c’est un idéal, mais ce n’est pas facultatif. Nous avons chacun à y tendre selon nos charismes et notre vocation propre. C’est à cet amour que nous partageons les uns pour les autres que le monde reconnaîtra d’abord que nous sommes les disciples du Christ. C’est un beau chemin de vie que nous propose le Seigneur qui veut notre salut, c'est-à-dire, notre bonheur : nous aimer les uns les autres, comme Jésus nous a aimés. Voilà l’essentiel pour un chrétien qui vit sa foi au jour le jour, en famille, en Eglise et dans la société…

        Aimer comme Jésus en famille : La famille, c’est bien là que l’amour se vit : amour conjugal, amour paternel et maternel, amour filial. Il n’y a pas grand-chose dans l’évangile sur la vie de famille de Jésus, sur ces 30 ans de vie simple, avec ses parents, Joseph qui travaille le bois et Marie. Nous imaginons bien que « l’humble servante du seigneur » et Joseph ont élevé leur fils Jésus dans l’esprit des béatitudes qui sont la charte de la vie chrétienne. Mais, pour ses parents, ce ne fut pas évident tous les jours : A 12 ans, Jésus resta trois jours dans le temple Jérusalem, à leur insu : « Vois ! Ton père et moi nous te cherchons angoissés ». Les parents ne comprirent pas les explications de Jésus, « ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ? » Mais Marie gardait fidèlement tous ces souvenirs dans son cœur. Pas facile pour Marie et Joseph… Pas toujours facile non plus pour les parents aujourd’hui… les enfants, parfois, ne prennent pas le chemin que souhaitent leurs parents. Mais savons-nous, comme Marie, méditer, approfondir les évènements que nous ne comprenons pas pour y discerner le sens de nos vies et la volonté de Dieu ?
Dans l’Evangile de Luc, la parabole du père miséricordieux nous met devant une crise familiale majeure lorsque le jeune fils demande sa part d’héritage et s’en va dilapider sa fortune dans une vie de débauche… la relation filiale est rompue… La lecture de cet évangile se fait aussi à un deuxième niveau. Bien sûr, ce Père miséricordieux, c’est Dieu. Face à ce père, à qui il doit tout, le fils prodigue veut faire sa vie tout seul. Il ne comprend pas que l’amour du Père est la source qui le fait vivre, sa raison d’être, son bonheur… Le fils part ; il s’enfonce dans le péché jusqu’à avoir le dégoût de lui-même et jusqu’à ce qu’il se dise qu’il serait quand même mieux chez son père. Il est dans l’impasse et retourne vers la maison, mais c’est son père qui vient au devant… L’amour de Dieu nous précède toujours. Il prend son fils dans ses bras et le réhabilite comme Fils… Pardonner et se savoir pardonné, « être miséricordieux comme le Père », aimer et se savoir aimé, au-delà de nos fautes, c’est une des clés pour vivre en paix en couple, en famille, en Eglise.

        Aimer comme Jésus en Eglise et dans la vie sociale. La Foi a une dimension communautaire et une dimension sociale. On ne peut pas vivre en chrétien tout seul sans lien avec les autres. Jésus nous dit : « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » L’Eglise, et notre communauté en particulier, n’a pas comme vocation à se réunir pour elle-même. Elle se réunit à la fois pour retrouver la source qui la fait vivre, pour se nourrir de l’amour de Dieu, rendre grâce ; et, indissociablement, pour rayonner et répondre à sa vocation d’annoncer l’évangile. Au cœur du monde, l’Eglise est là pour témoigner de l’amour de Dieu pour les hommes et contribuer à bâtir le royaume de Dieu. C’est sa raison d’être.
    Aimer comme Jésus, c’est d’abord être attentifs aux plus petits, à ceux qui ne comptent pas, à ceux qui sont au bord du chemin, aux exclus de cette société de l’argent et de la performance… Quel bonheur de voir que de nombreuses personnes malades ou handicapées ont participé au pèlerinage diocésain d’avril, avec, pour la première fois, 70 personnes en grande précarité. La renaissance d’une équipe du Secours Catholique sur Orvault, avec un groupe de convivialité qui se met en place sur Plaisance est aussi un signe de cette présence de notre communauté chrétienne aux périphéries. La communauté chrétienne ne peut pas se passer de prendre en compte les personnes en marge ou fragiles : Jésus a été constamment à l’écoute de ces petits qui peuplent l’évangile, pour les aider à vivre, à se relever physiquement et spirituellement…

        Aimer comme Jésus, voilà un idéal stimulant. Nous avons toute notre vie pour y tendre… A chacun de voir, en fonction de ses dons, des appels reçus, de son enracinement dans son milieu de vie, quelles béatitudes il est appelé à vivre pour suivre son chemin vers le bonheur, à la suite de Jésus : « Heureux, les pauvres de cœur…, heureux les doux…, Heureux les assoiffés de justice…, heureux les miséricordieux…, heureux les artisans de Paix… ».

Yves MICHONNEAU, diacre permanent
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
le 24 avril 2016
 

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