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5° dimanche de Pâques

Ac 14, 21b-27 ; Ap 21, 1-5a ; Jn 13,  31-33a. 34-35

        Aimez-vous… comme je vous ai aimés. 
        Tout nous invite aujourd’hui à une confiance durable dans l’amour de Dieu, celui du Christ ressuscité. Dieu nous aime vraiment comme un père. Ça transparaît dans le témoignage de Jean : « voici la demeure de Dieu avec les hommes » car Dieu met sa joie à être « avec les hommes ». Il le fait en nous donnant son Fils. Et la foi n’est-elle pas une porte que seul l’amour fait franchir. L’urgence de l’amour c’est encore dans les paroles du Christ, donnant un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. La nouveauté étant dans les mots qui l’introduisent « comme je vous ai aimés »

        Si tant de nos contemporains vivent une disponibilité aux plus petits avec amour, à l’inverse il n’est pas possible de se dire chrétien sans être au service des plus vulnérables et d’une humanité souvent défigurée dans un monde qui se tasse sur lui-même… Quelle place laissons-nous aux plus fragiles d’entre nous, dans la paroisse, les différentes équipes ?  François, notre pape, invite les chrétiens à sortir, à prendre plus que jamais le chemin de l’amour fraternel, le plus concret, le plus authentique afin de redonner sa place à l’amour dans le monde, avec les hommes prendre le chemin de la vie, tournés vers le ressuscité….Si je cherche Dieu que dans les temples, les églises, je risque de n’y trouver que le Dieu de mes pensées et de mes rêves. Dieu se rencontre sur le chemin de l’homme: dans l’atelier de Nazareth, à la table des noces de Cana, dans la maison de Zachée, sur le chemin d’Emmaüs… partout où des hommes travaillent, vivent, souffrent, ouvrent leur cœur au partage. C’est là qu’il est présent, qu’on le rejoint sur la route, dans son amour de l’homme.

        « pour permettre la rencontre je le répète souvent il est nécessaire de sortir. Sortir des églises et des paroisses, sortir et aller chercher les gens là où ils vivent, où ils souffrent, où ils espèrent. L’hôpital de campagne, l’image avec laquelle je me plais à représenter cette Eglise en sortie, a pour caractéristique de naître là où on se bat : ce n’est pas la structure solide, pourvue de tout, où l’on va soigner les maladies bénignes ou gravissimes. C’est une structure mobile de sauvetage, d’intervention rapide, pour éviter que les combattants ne succombent. On y pratique la médecine d’urgence et non les check-up spécialisés. J’espère que le jubilé fera émerger de plus en plus le visage d’une Eglise qui redécouvre le ventre maternel de la miséricorde et qu’elle ira à la rencontre des nombreux blessés qui ont besoin d’écoute, de compréhension, de pardon et d’amour » (François).    
   
        « l’amour du prochain, enraciné dans l’amour de Dieu, est avant tout une tâche pour chacun et pour la communauté toute entière… le devoir de charité et son exercice est un acte d’Eglise en tant que telle… elle fait partie de l’essence de la mission originaire » (Benoît XVI Dieu est amour)… « Vous devez, disait JP II aux responsables de l’Eglise, avoir un plan de solidarité »
Le souci de la solidarité, de l’attention aux plus faibles, ne peut être seulement délégué à quelques spécialistes ou organismes. Nous ne pouvons vivre la charité par procuration. Des gestes de solidarité sont déjà vécus tous les jours dans nos quartiers, des personnes dont l’engagement sur le terrain de la solidarité et de l’humanitaire n’est pas connu de la communauté paroissiale. Or la diaconie n’est pas une option, c’est une part essentielle et constitutive de la mission de l’Eglise. Sans Diaconie l’Eglise ne peut être l’Eglise. Elle n’a pas d’autre raison d’exister que sa mission dans le monde au service des autres.

        « …si nous considérons notre société je crois que les occasions ne manquent pas autour de nous : face à un sans logis qui campe au pied de notre maison, à cette famille qui n’a pas à manger pour ses enfants, à nos voisins qui n’arrivent pas à finir le mois, parce que le mari a perdu son travail… que devons-nous faire. Face aux migrants et réfugiés qui survivent à la traversée et débarquent sur nos côtes, comment nous comporter ? et face aux personnes âgées, seules, abandonnées, qui n’ont plus personne que devons-nous faire ? »

        Voyons ce qui se vit comme actions solidaires dans lesquelles des bénévoles, des amis, des voisins sont impliqués ? Comment moi et la communauté peut-on en être colorée et enrichie ? Est-ce que je m’intéresse, d’une manière ou d’une autre, à ce que vivent, comme engagements associatifs ou politiques, ces chrétiens qui prennent au sérieux ce qui se passe dans notre ville (soutien scolaire, aide aux devoirs, solidarité avec les gens du voyage, les réfugiés…) mais aussi à l’échelle internationale (accompagnement scolaire d’enfants palestiniens, solidarité pays d’Afrique avec CCFD)… Etienne Grieux disait « Il est souhaitable que des chrétiens s’engagent dans des institutions qui n’ont rien à voir avec l’Eglise ; ils peuvent y être vecteurs d’échanges fructueux. »

        Ecoute la voix du Seigneur prête l’oreille de ton cœur tu entendras crier les pauvres, tu entendras quelque chose de ce que vivent les plus vulnérables, les plus désorientés aujourd’hui, celles et ceux qui se sentent abandonnés, humiliés, blessés…Qui que tu sois fais-toi violence, qui que tu sois rejoins ton frère, en serviteur de l’homme

François CORBINEAU, diacre permanent
le 24 avril 2016
 

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