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5° dimanche du Temps Ordinaire


(dimanche de la Santé)

Le dimanche de la Santé que nous célébrons chaque année en février est l’occasion de nous donner de vivre dans notre communauté paroissiale un moment privilégié en lien avec tout le monde de la santé, les personnes souffrantes  mais aussi les professionnels de santé, toutes les associations ou mouvements qui œuvrent en vue de la bonne santé des autres…
En écho au texte d’Évangile de ce dimanche 10 février, le thème choisi pour ce dimanche de la santé 2013 est : « Donne-moi ta parole. »
Interrogeons-nous d’abord quelques instants sur ce que nous mettons sous ce mot « santé » et ensuite sur cette supplication que nous adressons au Seigneur : « Donne-moi ta Parole ! »

La Santé

Depuis le début de l’année, combien de fois avons-nous reçu ou adressé ces paroles : « Bonne année et surtout bonne santé ! » et, très souvent cela se poursuivait par : «  Oh oui, la santé, c’est bien cela le plus important ! » Mais, lorsque l'on tente de définir la santé, les choses deviennent plus compliquées. La santé est souvent décrite comme une absence de maladie. Je suis en bonne santé si je ne suis pas malade.
Certes la santé comporte des dimensions physiques, corporelles, mais aussi psychologiques, émotionnelles, sociales et spirituelles. Prenons quelques exemples :
Une personne frappée par une maladie grave est atteinte dans sa santé, mais également un enfant qui souffre de la séparation de ses parents, une jeune fille violée, une personne isolée, exilée, rejetée, un chômeur en recherche désespérée d’emploi, une personne handicapée, autiste, bi-polaire, dépendante, déprimée.
Donne-moi ta Parole
Lorsqu’on se croise dans la rue, on se dit souvent : « Alors, ça va ? », et le plus souvent la réponse est : « Oui, oui, et toi ? » ou bien : « Ça va… ça va » ou, au pire : « Ah, ça peut aller ! » Pour pouvoir s’exprimer avec plus de sincérité, il faut du temps, de la confiance, de l’écoute. Qui d’entre nous peut se dire en parfaite santé physique, morale, psychologique, spirituelle ? Pour recevoir ta Parole, Seigneur, il me faut te faire confiance, être à ton écoute, prendre le temps de te rencontrer.
Nous constatons que, dans les trois lectures de ce jour, tout commence par des rencontres et des paroles échangées. Celle d’Isaïe d’abord où Dieu lui pose cette question : « Qui enverrai-je, qui sera mon messager ? » et le prophète répond : « je serai ton messager, envoie-moi. » La rencontre avec Dieu l’a envoyé au cœur du monde.
Dans la seconde lecture Paul nous dit qu’il est le plus petit des Apôtres, qu’il n’est pas digne d’être appelé Apôtre, puisqu’il a persécuté l’Église de Dieu. Et pourtant, s’il annonce la Bonne Nouvelle, c’est parce que Jésus ressuscité, après être apparu aux apôtres et à plus de cinq cents frères à la fois, lui est apparu à lui-même et l’a entrainé à sa suite.
Et, dans l’évangile, Jésus, au bord du lac de Génésareth, s’adresse à des pêcheurs fatigués après une nuit infructueuse et en train de laver leurs filets. Il demande à l’un d’eux, Simon, un petit service : de quitter le rivage et d’avancer un peu en mer pour pouvoir s’adresser à la foule. Pierre accepte de faire cet effort. Jésus enseigne longuement et il dit ensuite à Simon : « Avance en eau profonde et jetez vos filets pour prendre du poisson ». Pierre trouve cette demande incongrue en disant : « Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre » mais en même temps, il fait confiance à Jésus et lui dit « sur ta parole je vais jeter les filets ». On connait la suite. Si Pierre n'avait pas fait appel à ses amis, cette pêche aurait été perdue. C'est une manière de souligner que nous sommes tous engagés solidairement sur ce grand chantier qui a pour but de témoigner d'un Dieu sauveur, d'un Dieu Amour. Après cette pêche miraculeuse, Pierre est bouleversé, effrayé : « éloigne-toi de moi car je suis un homme pécheur » et Jésus lui répond : « Sois sans crainte, je ferai de toi un pêcheur d’hommes ».
L’histoire de ces pêcheurs est aussi la nôtre. Jésus nous demande aussi parfois de petits services : Rends visite à ton voisin qui est seul, malade ou dans la peine. Il nous dit : ose la rencontre et sois sans crainte,
Cette expérience est un appel pour les acteurs du monde et de la pastorale de la santé. La visite, l’écoute, c’est le premier travail des bénévoles qui vont à la rencontre des malades et personnes âgées à domicile ou en institution. L’écoute, c’est aussi le premier travail des professionnels du soin. La première chose à dire dans la rencontre est donc bien : « Donne-moi ta parole » et d’écouter.
Nous devons donc nous aussi, membres de notre communauté paroissiale oser la rencontre, avec nos frères souffrants, handicapés, isolés. Il y a sûrement dans notre commune d’Orvault des personnes malades, isolées, pas nécessairement âgées, que nous ne connaissons pas et qui désireraient être accompagnées. L’équipe du Service Evangélique des Malades ne sait pas toujours comment les atteindre. Elle souhaite leur faire connaître sa disponibilité. Si vous en connaissez autour de vous, alors n’hésitez pas à nous les signaler.
Sur notre paroisse, il y a deux maisons de retraite : Les Cheveux Blancs et Le Gué Florent. Ces personnes qui vivent dans ces maisons font parties intégrantes de notre communauté. Lundi dernier, aux Cheveux Blancs grâce à deux prêtres  et l’équipe d’aumônerie, 24 personnes ont reçu l’onction des malades. Selon le témoignage des membres de l’équipe d’aumônerie, elles sont remontées dans leurs chambres profondément apaisées.
Dans le « Livre des Merveilles » qui est au fond de l’église, j’ai relevé trois témoignages très riches donnés dans le cadre de la démarche « diaconia 2013 ».
-    Le premier concerne les professionnels de la santé : « Je me souviens avoir été pris de sanglots lors d’une hospitalisation. L’infirmière est venue, elle n’a rien fait, elle m’a juste pris la main. Ce geste d’attention, de tendresse, ce petit geste de la vie m’a calmé. »
-    Le second est donné par un membre d’équipe d’aumônerie: « Une dame que nous visitions depuis plusieurs mois m’a dit quand je lui souhaitais une bonne fin de journée : Après votre visite, je me sens toujours mieux. »
-    Le troisième est d’un membre de l’équipe du SEM : «  J’ai beaucoup reçu d’une voisine et amie pendant de longues années qui était toujours de bonne humeur et s’inquiétait des autres. Elle me manque beaucoup. Dans les visites, on reçoit autant que l’on donne. »

Nous sommes invités à communiquer, collaborer, marcher ensemble pour que la santé soit l’affaire de tous. La santé physique bien sûr mais aussi morale ; le moindre réconfort, la moindre aide de l'autre, c'est soigner, prendre soin. Saint Thomas d’Aquin, un grand théologien du 13e siècle, a écrit : « La santé est moins un état qu'une attitude, car elle s'accroît en fonction de la joie de vivre. »
Soigner, prendre soin, c'est aimer les autres et à travers les autres, c’est aimer Dieu : « Tout ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites. » Mt 25
Comment rencontrer Jésus comme Paul ou Simon-Pierre ? Lorsque je vous ai invités à acclamer la Parole de Dieu, après la lecture de l’Evangile, vous avez tous dit d’un même cœur : « Louange à toi, Seigneur Jésus ! » Nous croyons que la Parole de Dieu c’est Jésus lui-même, le Verbe incarné. Il se donne à nous aujourd’hui au cours de cette eucharistie et il nous invite aussi à le porter à nos frères et à reconnaître sa présence en chacun d’entre eux. L’invitation qu’il lance à Simon-Pierre, il l’adresse aujourd’hui à chacun d’entre-nous : « Avance au large ! »


André ROUL, diacre permanent.
10 février 2013

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