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4° dimanche de Pâques 

        Ce dimanche est la journée mondiale de prière pour les vocations. Et c'est vrai, la communauté chrétienne, le peuple de Dieu et plus encore le monde, ont besoin de femmes et d'hommes qui répondent en vérité et pleinement à la vocation qui s'est fait jour en eux, à cet appel, à cette parole qui, un jour, a fait germer et prendre corps une vocation : celle de s'engager volontairement, de suivre délibérément, dans la foi, le Christ sur son chemin de charité et de service, comme Paul et Barnabé.
      
        Nous avons à confier à notre Père plein de tendresse tous ceux qui ont reconnu cet appel, qui ont osé répondre oui à la vie offerte. Si l'interpellation est souvent perturbante, bouleversante, la réponse est toujours conversion mais pour vivre ce choix chaque personne a besoin de soutien, de notre attention, de nos prières. Prions aussi notre Père qu'il ouvre le cœur de chaque personne à son appel, pour qu'elle discerne la vocation à la quelle elle est personnellement appelée, qu'elle puisse découvrir celle qui lui ouvrira la joie de servir, offrant de l'Église un visage rayonnant, donnant l'envie d'y entrer et le goût d'y rester à ceux qui hésitent.

        Nous pensons bien sur à ces hommes qui se préparent à la prêtrise, à ces femmes, ces hommes qui choisissent de vivre leur vie comme religieuses, religieux, laïcs consacrés, eux ont dit oui ! Si eux prennent soin de nous, en vivant pleinement leur vocation, il nous faut, nous aussi, les aider en les confiant, au Christ et à notre Père, pour qu'ils trouvent force et réconfort en sachant que l'Église est présente avec eux, à leurs côtés, en union intime et forte. Ils ont osé, dire oui et vivre ce oui… mais nous sommes-nous posés la question : à quelle vocation suis-je appelé? Suis-je personnellement appelé ? Notre vocation première, comme tout homme sur terre est d'aimer et d'être aimé! Notre vie pourrait se résumer à cela et ça serait déjà beau mais notre baptême, notre foi, notre famille, l'Église, et la confiance de notre Père nous appellent à plus grand. Notre vocation commune, et pourtant personnelle, est celle d'être ou plutôt de devenir en plénitude "Enfant de Dieu". Une vocation qui prend racine dans notre baptême, dans cet amour et cet Esprit, dons infinis du Père qui nous envoient en mission pour vivre cet appel, cette filiation, cet héritage.

        Quelque soit notre choix de vie: prêtre, religieux, mère ou père de famille, quelque soient nos conditions de vie : marié, célibataire, enfant ou parent, quelque soient nos engagements dans la société civile, la vie associative, politique, en Église, notre vocation première est de nous révéler enfant d'un Père aimant, frères en Christ par notre humanité en vivant au milieu du monde. Engagés dans les différents secteurs de la vie sociale, économique, culturelle ou politique, "éclairés par la foi, mû par la Charité" comme le disait Jean XXIII (Pacem in terris N°146), nous avons à y faire pénétrer l'esprit chrétien par le dialogue qui ouvre des chemins qui mènent à la paix. Ouvert à la détresse et à la souffrance de l'homme balloté, exclu voir brisé par cette même société, nous avons à le rencontrer et lui donner l'Espérance de notre vocation chrétienne en lui partageant un amour fraternel disant l'amour de Dieu.
Notre vie, nos actions, nos engagements qui se déploient par la charité, dans l'amour offert par Dieu, ne sont pas de suivre aveuglément ou naïvement le troupeau mais d'aider, de participer pour le faire vivre dans la paix et la joie, pour qu'il grandisse en écoutant toujours la Parole du Vrai Berger, en reconnaissant Sa Parole, en la creusant pour qu'elle devienne nourriture nous donnant d'y reprendre force, d'avancer en confiance car nous connaissons Celui qui la prononce et nous sauve.

        Prier ensemble pour les vocations n'est pas seulement prier pour que des jeunes s'engagent, pour les personnes qui se sont engagées et vivent cela avec ferveur, c'est aussi prier pour celui ou celle qui est à mes côtés, en ce moment, dans cette église, prier pour celle ou celui qui vit avec moi dans notre maison, celui ou celle qui prend soin de moi, celui ou celle pour qui je m'engage dans la vie.

        Il est important pour le monde, pour l'Église que chacun vive pleinement sa vocation chrétienne, primordial pour que le Royaume de Dieu s'établisse. N'est-il pas important que cet homme qui a choisi d'être père de famille puisse guider, dans la joie, ses enfants à découvrir l'amour de Dieu ? N'est-il pas important que cette femme qui a choisi de vivre le service auprès de personnes dépendantes, dans sa foi en Jésus Christ, de le vivre comme elle l'a choisi? N'est-il pas important pour cet homme politique dans sa foi en Dieu de guider ses administrés ver la paix sociale? N'est-il pas important pour cet homme d'Église de vivre dans le service et la disponibilité la vérité de son baptême ?

        Notre vocation Chrétienne, la vie en Christ, celle qui nous donne d'avancer sur son chemin n'est ni acquise, ni forcément facile. Elle est relations, remises en questions, et conversions continuelles. Elle est à découvrir sans cesse pour pouvoir être vécue en cohérence. Une vie de joies et de grâces mais aussi d'épreuves et de pauvretés, exigeante, bousculante et nous avons besoin d'être rassurés, encouragés. C'est par sa voix que le Bon Pasteur nous réconforte. Une voix qui s'entend dans Sa Parole, qui fait germer au plus intime notre vocation, qui la fait grandir dans le silence du cœur et des désirs, un silence propice à l'écoute de la voix du Bon Berger. Cette voix, que l'on reconnaît, nous invite à vivre en unité avec nos frères et le Christ qui nous "conduit vers les eaux de la source de vie", ce chemin qui mène à la Vie Éternelle. Une vie en Christ, où notre vocation première d'enfant peut s'épanouir, pleinement et totalement, et nous amènera bientôt à ne faire qu'UN avec Lui, comme Lui et le Père ne font qu'UN.

Patrick DOUEZ, diacre permanent
Pour le 21  avril 2013    


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