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4° dimanche de Pâques 

« Je suis le Bon Pasteur ». Vous imaginez un berger menant son troupeau, style un peu baba cool, dormant dans la bergerie (vous imaginez les odeurs).
Est-ce que cet homme là, vous avez envie de le suivre ?
Et d’abord la comparaison avec le troupeau de moutons n’est pas très flatteuse pour ceux qui le suivent, rappelez-vous les moutons de Panurge de Rabelais.

« Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. »
Même si le troupeau est une évocation du peuple de Dieu dans la Bible, je trouve qu’ici les mots de Jésus s’adressent à chacun, individuellement : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent ».
Certains bergers conduisent leur troupeau avec des chiens. Jésus nous guide avec sa voix, une voix que l’on connait, une Parole que l’on reconnait. Et ses brebis le suivent.
Mais, aujourd’hui pour être épanoui il vaut mieux être meneur que suiveur.
Dans une école de commerce on forme des leaders, dans une école d’ingénieur, des chefs de projets, pas des moutons !
Et pourtant souvenez-vous pour ceux qui ont vécu cela, la traversée de la baie du Mont Saint Michel proposée pour entrer dans la semaine sainte. Une traversée de nuit.
Un chemin que l’on ne connait pas et qui révèle des dangers. Pas d’éclairage. Comment faire ? Les passeurs étaient là, experts et mettant en confiance, encourageants. Et de cette expérience il ne reste que de bons souvenirs.
Alors Jésus, le Bon Pasteur, quel chemin nous propose t il ? « Je leur donne la vie éternelle. » C’est déjà intéressant. Mais par où passer ?
Rappelez-vous le Peuple de Dieu qui suivait Moïse dans le désert pour fuir pharaon.
Et Moïse leur a fait traverser la mer Rouge vers le Terre promise, ruisselante de lait et de miel.
Jésus nous propose la vie éternelle, et il ajoute en parlant de ses brebis : «  jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. »
Alors peut être que sur le chemin de notre vie de tous les jours, qui n’est pas sans piège, parfois sans visibilité, nous aurions besoin d’un passeur, d’un pasteur. De quelqu’un qui parle à notre cœur.
Et Puis la vie éternelle cela demande réflexion.
Tout à l’heure dans le credo nous allons dire tous ensemble : Je crois à la résurrection de la chair et à la vie éternelle.
La vie éternelle, pour beaucoup d’entre nous elle a déjà commencé : le jour de notre Baptême. Chaque baptisé est né à une vie nouvelle dans le Christ.
Et le chemin nous l’empruntons chaque jour derrière le Bon Berger : nous écoutons sa Parole, nous accueillons son Esprit, c’est lui qui nous guide si nous le voulons bien.
Pourtant nous n’avons pas l’impression d’être des moutons, suiveurs. Même si quelquefois nous sommes un peuple à la nuque raide et que nous manquons de docilité à cet Esprit.
En réalité le berger nous connait chacun par notre nom, il aime chacun, chacune, et il est prêt à nous prendre sur ses épaules dans les passages difficiles.
Alors bien sûr il nous a prévenus que pour renaitre, pour ressusciter, il faut passer par la mort et la croix. Mais justement il est passé devant, il connait le chemin : Il a donné sa vie pour nous.
Il donné sa mort et il a donné sa vie.
Je reviens à la traversée de la baie du Mont Saint Michel. Il y avait des cours d’eau froide, de la vase, des sables mouvants, mais bien guidés et tous ensemble c’était beau.
Le guide nous l’avons : c’est le Christ.
Tous ensemble, cela mériterait d’être réfléchi. Ce soir avons-nous conscience que nous nous portons tous les uns les autres dans la prière. Même le voisin de droite que je ne connais pas ou la voisine de gauche que je connais bien. Nous connaissons le berger et c’est à nous de choisir d’être son troupeau, de faire corps tous ensembles, de se porter les uns les autres et parfois de se supporter.
Parmi nous certains se sentent peut être appelés à faire plus, à donner plus. A se donner, à donner leur vie. A passer leur vie à guider les autres, à devenir passeur, à devenir pasteur.
Alors ce soir je vous invite à prier pour votre voisin, mais pas pour quelqu’un que vous connaissez, que vous voyez : je vous propose de prier pour la personne qui est derrière vous.
De prier pour que cette personne ouvre son oreille au souffle de l’Esprit.
Qu’elle ouvre son cœur à l’amour du Christ, le Bon Berger, pour pouvoir entendre son appel. Un appel à se donner, à être missionnaire de l’amour de Dieu là où elle vit : dans sa famille, dans son école, à la fac, en entreprise ou au bureau.
Car en tous est semé ce désir de vie éternelle. Beaucoup l’ignore mais peut être que de reconnaître un collègue, un voisin, qui rayonne de cette joie de la résurrection, il aura envie de rejoindre le troupeau, de suivre le pasteur et d’écouter sa voix.


 
Viens Saint-Esprit,
Viens par ton vent,
Remplir le temple que je suis.
Oh ! Viens Saint-Esprit, souffle puissant,
Brise d'amour, courant de vie.
Souffle sur moi, souffle sur moi, souffle.
Souffle sur moi, souffle sur moi, souffle.
Souffle sur moi, souffle vent de Dieu.
 
Viens Saint-Esprit,
Viens par ton feu,
Brûler l'offrande que je suis.
Oh ! Viens Saint-Esprit, feu dévorant,
Brasier d'amour, flamme de vie,
Embrase-moi, embrase-moi, brûle.
Embrase-moi, embrase-moi, brûle.
Embrase-moi, brûle feu de Dieu.
 
Philippe ARRIVE, diacre permanent
Nantes - St Nicolas  21 Avril 2013          


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