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3° dimanche ordinaire




« Quand Esdras ouvrit le Livre, tout le monde se mit debout ». C’est ce que nous venons de faire pour écouter l’Evangile, la Parole de Dieu. Les textes que nous venons d’entendre nous mettent en situation d’’écoute de la parole, et en tout premier lieu face à Jésus qui lit à la synagogue de Nazareth le livre du prophète Isaïe : « L’esprit du Seigneur est sur moi  parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. »  Jésus indique que cette onction qu’il a reçue est bien le signe de son appartenance à Dieu, de sa filiation divine. Comment ne pas faire le rapprochement avec cette voix venue du ciel lors du baptême de Jésus : « Celui-ci est mon Fils bien aimé » ? Nous aussi, lors de notre baptême, à la suite de Jésus, nous avons été marqués de l’onction avec l’huile sainte, et nous sommes devenus enfants de Dieu.
Les paroles de Jésus à la Synagogue s’adressent à nous peuple de Dieu, à chacun de nous personnellement, et elle est bonne nouvelle pour les hommes.
La Parole s’adresse au peuple de Dieu :
Dans la première lecture, « Esdras apporta la Loi en présence de l’assemblée composée des hommes, des femmes et des enfants en âge de comprendre….et fit la lecture dans le livre, du lever du jour jusqu’à midi ». Dans l’évangile, Jésus, lui, va, comme d’habitude à la synagogue, le jour du sabbat. On lui présente le livre du prophète Isaïe, il l’ouvre et lit le passage « L’Esprit du Seigneur est sur moi… Il m’a envoyé porter la bonne Nouvelle aux pauvres »… Et il ajoute « Cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » Cette parole s’adresse à tout le peuple d’Israël. Elle a quelque chose de percutant, elle est vigoureuse, elle est actuelle ; c’est une parole joyeuse qui se savoure, une parole vivante, car c’est Dieu qui en est la source, une parole qui se donne et se partage ; c’est la bonne nouvelle annoncée aux pauvres. Evidemment que Jésus pouvait dire ce jour là, à la Synagogue, que cette parole s’accomplit… et il l’accomplit parfaitement ; mais à la suite de Jésus, l’Eglise a la mission de porter, aujourd’hui, cette Parole qui annonce la bonne nouvelle et le royaume de Dieu à venir. Un monde où la bonne nouvelle ne serait plus annoncée, où le royaume de Dieu ne serait plus espéré, serait un monde en désespérance…
La Parole s’adresse aussi à chacun d’entre nous.
Lorsqu’Esdras lit la parole, chaque passage est traduit, commenté par les lévites qui en donnent le sens pour que chacun puisse comprendre, puisse goûter cette parole qui s’adresse au cœur de l’homme. Luc nous le rappelle dans son évangile, qu’il écrit pour son cher Théophile. C’est un exposé suivi qui lui permettra de vérifier la solidité des enseignements reçus. Luc confie cette parole à son ami comme un trésor. Nous qui avons la chance d’avoir accès au trésor de cette parole, savons-nous la goûter ? Prendre le temps de la lire ? De la savourer comme le prophète Jérémie qui écrit : « Quand je rencontrai tes paroles, Seigneur, je les dévorais ; elles faisaient les délices de mon cœur. » Goûter la parole de Dieu, l’intérioriser, la faire nôtre pour en vivre et pour l’annoncer au monde, « devenir serviteurs de la Parole ».
La Parole est bonne nouvelle.
Dans le passage de l’Ecriture lu par Jésus, il est écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi… Il m’a envoyé proclamer la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération… ». Jésus est venu pour libérer l’homme de tout ce qui l’asservit, de tout ce qui l’emprisonne. Cette parole se traduit en actes dans toute la vie de Jésus. Il se fait proche de tout homme et de toute femme blessée, des petits, de ceux qu’on laisse de coté. Il pose des gestes qui soulagent et qui guérissent, il chasse les démons qui nous habitent… A sa suite, l’Eglise a le devoir de proclamer et de faire transparaître dans ses actes que Dieu est Amour, que ce qui prime, c’est l’homme. Etre témoin de l’amour du Christ près de nos frères, et particulièrement de ceux qui sont éprouvés, c’est notre tâche de chrétien à la suite de Jésus…
Dans les rapports sociaux et économiques, l’Eglise a pour mission d’affirmer que  l’homme prime sur l’argent. Et les encycliques sociales sont là pour le rappeler, et garder le cap pour construire un monde plus humain où l’économie et la finance sont au service de l’homme… Dans notre pays, parmi les plus riches de la planète, comment pouvons-nous supporter que 12% de la population soit en dessous du seuil de pauvreté, que la situation des SDF ou des migrants n’étonne plus grand monde… C’est heureux que l’Eglise, à la suite de Jésus, réveille les consciences et rappelle la dignité de tout homme… quelque soit sa situation. Dans le drame d’Haïti, aujourd’hui, les Haïtiens étonnent le monde par leur Foi. Ce peuple, un des plus pauvres de cette terre, proclame à sa manière que l’Evangile est bonne nouvelle et qu’il faut garder l’Espérance au cœur au-delà de toute souffrance. Quelle leçon pour nous les riches blindés par nos compagnies d’assurances  et les principes de précautions ! Ce sont les pauvres, les plus démunis qui nous ramènent à l’essentiel et nous évangélisent…

    Jésus, lui, ne se paie pas de mots. Il joint le geste à la parole, il va à la rencontre de celui qui souffre, au cœur de la blessure humaine. Il s’appuie sur les rencontres avec ses compatriotes sans aucune exclusive, sur les guérisons physiques et morales pour nous ouvrir à l’infinie bonté du Père. Dieu aime l’homme ; Jésus est venu épouser notre condition humaine jusqu’à la mort ; Il est avec nous jusqu’au bout, même dans les pires circonstances…Et les Haïtiens aujourd’hui savent nous le dire et même le chanter ! A nous aussi d’annoncer la bonne  la bonne nouvelle.

Yves Michonneau, Diacre
24/01/2010
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault




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