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3° dimanche ordinaire

Ne 8, 1-4a.5-6.8-10 ;  Ps 18 ; 1Co 12, 12-30 ; Lc 1, 1-4; 4, 14-21


“Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre“
Ainsi Jésus, qui comme tout bon Juif venait célébrer le shabbat dans la synagogue de Nazareth, va lire un passage de la Torah où le prophète Isaïe annonce la venue du Messie et sa mission. Et Jésus confirme alors qu’il est bien celui qui est annoncé par le prophète.
Il nous montre ainsi le rôle des Ecritures dans l’annonce et la transmission de la foi.
Il en est de même dans la première lecture où le prêtre Esdras  va lire au peuple d’Israël rassemblé ce qui est contenu dans le livre de la Loi.
Là encore nous trouvons l’action et l’influence de la Parole de Dieu dans l’édification de son Peuple.
Je vous propose donc de méditer quelques instants sur la place des Ecritures dans notre vie de foi et aussi pour l’édification du Corps du Christ qu’est l’Eglise, comme nous le rappelait St Paul dans la lettre aux Corinthiens que nous avons entendue.
Le Père Cantalamessa situait très bien la place de la Parole de Dieu dans les Ecritures, lors d’une prédication de Carême au Vatican en 2014 :
“Les Ecritures ne renferment pas seulement la pensée de Dieu fixée uns fois pour toutes ; elles renferment le cœur de Dieu et sa volonté vivante qui t’indique ce qu’elle veut de toi à un moment donné, et peut-être uniquement de toi. “
Le Père nous dit donc deux choses : Elle est vivante la Parole de Dieu, d’une part et Dieu me parle, Dieu nous parle à travers cette Parole, d’autre part.
Oui la Parole de Dieu est vivante et depuis deux mille ans, les Apôtres, les Evangélistes, les Pères de l’Eglise, les Saints, les Papes et bien d’autres encore, nous ont montré diverses facettes de cette Parole pour nous aider à avancer dans une meilleure connaissance de celle-ci.
Cependant, cette connaissance a eu à souffrir de certaines méthodes d’analyses des textes de l’Ecriture.
Lue simplement dans son contexte historique, cette Parole, dans le Nouveau Testament, devient l’histoire d’un homme, extraordinaire certes, grand réformateur religieux mais pas beaucoup plus. Dans ce contexte, la Bible est un livre excellent, le plus gros tirage jamais atteint en librairie, mais elle serait un livre comme les autres.
 L’Eglise ne peut admettre cette lecture. Lors du Concile Vatican II elle a réaffirmé avec force “la validité éternelle des Ecritures comme Parole de Dieu donnée à l’humanité“. Nous le constatons chaque jour dans la liturgie de la Parole  dans la première partie de l’Eucharistie. Et l’Eglise a montré, au fil du temps, quelle interprétation il fallait donner à cette Parole. Ce fut en particulier le rôle de 21 grands conciles qui ont jalonnés son histoire. Comme l’indique le Père Jean-Robert Armogathe : “La Tradition chrétienne est faite de cette transmission vivante du dépôt, tradition attentive et respectueuse mais néanmoins transmission vivifiée par l’Esprit Saint et non figée dans la lecture“(1). Et de citer Vatican II “l’Eglise à mesure que se déroulent les siècles tend toujours à la plénitude de la vérité divine, jusqu’à ce que les paroles de Dieu reçoivent en elle leur consommation“.(Dei Verbum 8).Ainsi du premier concile de Jérusalem que nous rapporte les Actes des Apôtres en passant par ceux de Nicée et Constantinople ou encore celui de Trente et les deux conciles du Vatican, l’Eglise, docile à l’action de l’Esprit Saint a approfondi la Parole de Dieu pour la présenter toujours neuve et adaptée au peuple de Seigneur.
Chers frères et sœurs, si nous ne voulons pas nous tromper (ou être trompés) il faut  toujours lire les Ecritures en référence au Christ et à l’Eglise.
 Depuis toujours “l’Ecriture est inspirée par Dieu“ et il nous faut retenir comme le dit Saint Pierre dans sa deuxième épitre “c’est portés par l’Esprit Saint que des hommes (les prophètes) ont parlé de la part de Dieu“.C’est d’ailleurs ce que nous affirmons dans le Credo lorsque nous disons que l’Esprit Saint a parlé par les prophètes.
Si nous voulons être les évangélisateurs que notre Pape et nos évêques nous invitent à être, si nous voulons être des témoins de la Miséricorde dont notre monde a tant besoin, appuyons-nous sur la Parole de Dieu, laissons-la nous nourrir, laissons-la nous interpeler, laissons-la faire grandir notre foi aux dimensions du Cœur de Jésus. Car, comme nous le dit Saint Jean dans le prologue de son Evangile “le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous“, le Verbe, la Parole, c’est Jésus lui-même. C’est donc lui que nous découvrons toujours plus intimement dans la prière, la méditation en  s ‘appuyant sur les textes sacrés et que nous soyons comme le prophète Jérémie disant “....tes paroles, je les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur“ (Jr 15.16).
De même, nous le savons bien, demander à Dieu de nous éclairer par sa Parole face aux événements de la vie se révèle souvent d’une extraordinaire pertinence et lumière pour nous guider.Pensons-y lorsque notre esprit ou notre cœur sont lourds ou indécis. “Christ est Lumière“.
La Vierge Marie qui avait entendu les paroles d’Anne et de Siméon lors de la présentation de Jésus au Temple gardait toutes ces choses dans son cœur. Que ce cœur maternel qui connaît chacune et chacun d’entre nous, nous aide toujours à vivre selon le Cœur de Dieu, source de paix, d’amour et de miséricorde.


(1)  “Les vingt-et-une Réformes de l’Eglise“. Jean-Robert Armogathe.Fayard 1977
(Sources diverses)

Georges Renoux, diacre permanent
Basilique du Sacré-Cœur de Marseille
Le 24 janvier 2016


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