Année C
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retour vers l'accueil33° dimanche du Temps Ordinaire
Ml 3, 19-20 ; Ps 97 ; 2 Th 3, 7-12 ; Lc 21, 5-19
Dans
la bible, il ya des pages magnifiques parlant d’avenir radieux, d’amour
partagé, de paradis et puis, par moment, comme aujourd’hui, les textes
sont plus difficiles, plus durs, effrayants même. Comme beaucoup de nos
contemporains de ce XXIème siècle, nous sommes submergés par le
sensationnel, par les images choc de médias oubliant toute pudeur, par
l’inhumanité de la vie sociale ou internationale et même si nous nous
sommes peu ou prou habitués aux gros titres et à l’absurdité de la
violence, ces textes nous interpellent vivement par leur force et la
justesse de ce qui se vit aujourd’hui dans le monde, par le fait qu’ils
réveillent au fond de nous des souffrances, des épreuves que beaucoup
d’hommes connaissent, endurent et subissent aujourd’hui encore.
Le
livre de Malachie nous parle de fournaise et d’impies, ceux qui ne
suivent pas la loi de Dieu, brûlés comme une paille inutile. Jésus,
dans l’évangile est encore plus inquiétant « on se dressera nation
contre nation » « tremblements de terre, épidémies, peste et
famine » « on vous persécutera à cause de mon nom ». Si
l’on en restait là, on aurait le droit d’être effrayés. Entre
cataclysmes naturels et violences humaines ou sociales, que ce soit les
prophètes ou Jésus, personne ne promet une promenade de santé aux
hommes, fussent-ils croyants en ce Dieu d’Amour. Angoissants,
terrifiants même, si l’on oublie de lire la dernière phrase de chaque
texte, celle qui redonne espoir, qui nous justifie et nous rend
l’Espérance : « le soleil de justice apportera la
guérison » ou encore « Pas un cheveu de votre tête ne sera
perdu », « vous obtiendrez la Vie. ». Alors, comme nous
le conseillait Jean-Paul II, n’ayons pas peur !
Oui, tout
ce que dit Jésus est transposable dans le monde d’aujourd’hui mais
reconnaissons que cela l’a été de tout temps ! Évidemment, nous
rencontrons des prophètes de malheur, des profiteurs, des sectes
profitant de la faiblesse, de la naïveté ou de la détresse des gens
mais ne nous laissons pas épouvanter, ne nous laissons pas
enrôler ! Si nous croyons en ce Dieu de tendresse et de
miséricorde, si nous nous avons confiance en Jésus venu apporter le
salut aux hommes et dévoiler tout l’amour de Dieu, si nous comptons sur
l’aide de son Esprit dont il nous couvre, nous n’avons pas à vivre dans
la peur du lendemain. Restons confiants en notre Père et soyons-en
sûrs, il sera toujours là ! De toute façon nous ne savons ni le
jour ni l’heure, même Jésus le dit « Quant au jour et à l’heure
nul ne les connaît, pas même le Fils ». Et comme le dit St Paul à
Timothée, « ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné
mais un esprit de force, d’amour et de raison. » Alors gardons une
confiance forte et une foi vive en ce Père aimant et son Esprit pour
nous guider et si nous en vivons, soyons les messagers de la Bonne
Nouvelle, partageons cet amour fraternel, vivons en enfant de Dieu et
osons le faire savoir.
Évidemment, comme le dit Jésus, ça ne
sera pas forcément bien compris, ni admis, ni même accueilli. Sans
parler de ces pays où être chrétien est punissable de prison ou mène
parfois à la mort, s’afficher chrétien peut-être mal perçu, mal reçu.
Faut-il pour autant l’éviter ? Chacun doit vivre en cohérence avec
sa foi mais rappelons-nous que l’Esprit reçu au baptême et notre
mission de baptisé nous envoient vers les autres pour leur témoigner de
notre fraternité, pour signifier cet amour qui nous unit.
Certains
engagements humains et chrétiens sont parfois mal reçus par notre
entourage: cela dérange parfois de voir celui ou celle avec qui je
partage ma vie se mobiliser et « perdre du temps » pour des
personnes sans papier, sans travail ou sans abri ; cela choque mon
voisinage de me voir recevoir des personnes avec handicap ou ces
étrangers enfin…ceux qui ne sont pas comme nous…ça horripile des
personnes de ma famille quand je leur parle de justice sociale, de
fraternité ou de syndicalisme…C’est mal vécu par mes collègues quand
dans la société ultra compétitive où je travaille, j’invite au pardon.
Je suis dénigré dans mon lycée quand je m’intéresse à la copine qui est
face à moi mais pas à ses vêtements ni à son apparence. Non, ne
craignons pas ce monde qui nous semble insensé, détraqué et encore
moins aux hommes perdus, déboussolés, désemparés. Continuons d’agir
guidé par Jésus et sa Parole, en son nom, pour que chaque homme se
sache aimable, considéré et aimé et prions l’Esprit de Sagesse pour
rester dans la vérité de l’Évangile, trouver les forces, les mots, les
gestes qui diront cet amour fraternel.
Souvent le monde, la
société et les hommes nous font endurer des choses insupportables,
Dieu, Lui, ne nous invite jamais à vivre quelque chose que nous serions
incapable de porter mais, avec son aide, il nous invite à réaliser ce
qui est bon pour nous, ce qui sera bon pour le monde, même si nous n’en
mesurons pas la dimension ni l’impact. Quels sens donner aux
catastrophes ? Elles ne sont jamais un châtiment divin !
Naturelles, elles sont l’œuvre de la nature et rien n’y changera. Les
autres sont œuvres humaines, traces du mal qui envahit l’homme qui y
succombe : avidité, inhumanité, méchanceté, barbarie, jalousie…
présence qui noircit les agir de l’homme.et seule l’œuvre de Dieu
accompagnée de la volonté et des actes de l’homme peut vaincre ce mal
par une conversion du cœur.
Dieu, ce Père plein de miséricorde
appelle toujours les hommes à revenir à lui en vérité. Encore faut-il
que nous en ayons le temps car nous avons notre limite, celle de notre
vie terrestre et cette conversion ne peut se vivre qu’avant cette mort
au monde. Certains croyants de l’époque du Christ avaient pris ces
paroles au pied de la lettre et pensaient que ces événements allaient
arriver si rapidement, qu’ils ne travaillaient plus. Après tout, c’est
vrai, s’inquiéter alors que la fin du monde est proche…mais Paul les
blâme: « Celui qui ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas
non-plus ». Autrement dit : soyez cohérents : si la fin
est proche quel besoin de manger ?
Malachie nous promet le
« Jour du Seigneur », ce jour où Dieu nous accueillera et où
nous Le verrons face à face, le psalmiste chantait « le Seigneur
vient pour gouverner la terre » et Jésus annonce qu’un jour
« tout sera détruit. ». N’ayons pas peur ! Continuons de
vivre au monde en enfant de Dieu, fier d’aimer et d’être aimé,
persévérons dans cette loi rappelée par Jésus « aimez-vous les uns
les autres comme je vous ai aimés » Et comme le confirmait Paul
dans cette même lettre au Thessaloniciens, « Le jour du Seigneur
ne nous surprendra pas » car nous savons qu’il vient, Jésus nous a
ouvert le chemin qui mène à lui et nous voyons poindre sa clarté dans
l’amour qui nous est déjà donné !
Patrick DOUEZ, diacre permanent
13 & 14 novembre 2010
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