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retour vers l'accueil31° dimanche du Temps Ordinaire
Depuis de longues semaines maintenant nous sommes liturgiquement dans
le temps où Jésus monte vers Jérusalem selon le récit que nous en a
laissé Saint Luc. Celui-ci nous l’a dit un peu plus tôt dans son
Evangile :“ Voici que nous montons à Jérusalem et que va s’accomplir
tout ce que les prophètes ont écrit du Fils de l’Homme“.
Cette montée est parsemée de gestes forts de la part de
Jésus, guérisons, enseignements, paraboles, gestes qui tendent tous à
un même objet, faire mieux connaître qui est le Fils de Dieu venu dans
ce monde pour sauver chaque homme, chaque femme car le salut est pour
tous.
Dans le passage de l ‘Evangile de ce jour, Jésus traverse Jéricho,
dernière étape vers Jérusalem, “dernière étape du dernier voyage“.
Vous le savez, Jéricho est située dans une oasis très en dessous du
niveau de la mer, moins 250 mètres et la végétation y est luxuriante.
C’est un lieu souvent évoqué dans la Bible, car la ville existe
depuis des millénaires, et c’est en particulier près de Jéricho que le
peuple d’Israël franchira le Jourdain pour s’installer dans ce pays
rempli de lait et de miel comme l’avaient annoncé les émissaires de
Josué. Le peuple y rendra grâce à Dieu pour lui avoir donné la victoire.
La montée de Jéricho à Jérusalem se fait à travers une zone aride et
montagneuse. Cette montée dure environ 25 kms et le dénivelé est d’à
peu prés 1000 mètres. C’est donc une vraie montée avec un important
changement de climat et d’atmosphère.
Zachée, lui est donc installé dans cette ville de Jéricho. Il a acheté
aux enchères la charge de lever les impôts et doit verser aux Romains
le montant de l’offre qu’il a annoncée pour obtenir cette charge, ce
qui présuppose qu’il était déjà riche avant de devenir collecteur
d’impôts. Ce privilège obtenu, il lui a fallu recouvrer les impôts et
cela ne se se faisait pas sans violences, injustices, pressions et
autres moyens qui ne peuvent générer que de la haine de la part du
peuple pressuré.
La réputation des publicains est donc très lourde à porter. Ils sont
vus comme des voleurs et aussi comme des traitres puisqu’ils
pactisaient avec la puissance occupante. Du fait qu’ils fréquentent les
païens on les considérait comme des “excommuniés“, comme des gens
impurs, quelque part comme des parias incapables de se convertir.
Pourtant l’évangile de dimanche dernier, la parabole du publicain et du
pharisien nous a bien montré l’état d’âme d’un publicain qui se repend
de ses péchés, comme si l’évangéliste nous préparait au récit
d’aujourd’hui.
Nous ne connaissons pas l’état d’âme de Zachée lorsqu’il cherche à voir
Jésus, peut-être un peu curieux car le jeune rabbi avait guéri un
aveugle à l’entrée de la ville. De plus il nous est dit qu’il est petit
et sans doute pas très pressé d’être au milieu de la foule qui le
déteste. Il monte donc dans un sycomore qui borde le chemin que va
emprunter Jésus, ce prêcheur qui a la réputation de faire bon accueil à
tout le monde sans être pris par l’esprit de jugement du monde de
l’époque.
Comme cela a été joliment dit, avec un peu d’humour “l’homme d’argent,
pour voir le Seigneur, se met à grimper sur un arbre en fleurs“
Et voilà que Jésus passant sous le sycomore l’interpelle “Zachée,
descends vite ! aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta
maison“. Deux regards se croisent et Zachée s’empresse d’acquiescer
avec joie, nous dit le narrateur La parole du Seigneur a été porteuse
de joie. Celle-ci est entrée dans son cœur. Cette joie qui
nous est donnée par l’Esprit Saint.
Joie de la rencontre, joie de l’accueil de celui qui est source de
grâce et de paix. Car ce n’est pas Zachée qui invite, c’est Jésus (donc
Dieu) qui prend l’initiative, je veux aller demeurer dans ta maison“.
Nous sentons bien que cela déborde le lieu de résidence de Zachée,
c’est le cœur de l’homme qui est atteint, celui qui se sentait exclu
par la population environnante se trouve choisi pour accueillir
l’envoyé du Père.
Retenons ce que disait le Pape François aux jeunes des JMJ à Cracovie :
“la foule ce jour-là, a jugé Zachée, elle l’a regardé de haut en bas ;
Jésus au contraire a fait l’inverse : il a levé son regard vers lui. Le
regard de Jésus va au-delà de la personne ; il ne s’arrête pas au mal
du passé mais il entrevoit le bien dans l’avenir....Ecoutons les
paroles de Jésus à Zachée qui semblent dites spécialement pour nous
aujourd’hui “descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer
dans ta maison.“
Jésus aime ces attitudes provocantes pour les “bien-pensants“ qui
l’environnent, ce fut déjà le cas avec la Samaritaine, avec
Marie-Madeleine rependant son parfum sur les pieds de Jésus.
Encore une fois, ici, dans le choix de la demeure où Jésus
s’invite, il le fait chez celui qui parait le plus indigne aux yeux des
hommes. Il nous rappelle ainsi ce que nous disait le Livre de la
Sagesse :Tu épargnes tous les êtres parce qu’ils sont à toi“
Zachée va aussitôt témoigner de sa conversion :
-donner aux pauvres la moitié de ses biens,
-verser le quadruple à celui à qui il a fait du tort comme le préconise le livre de l’Exode (21/37).
En réponse à la générosité de Jésus qui lui a apporté la joie Zachée va répandre la joie autour de lui par ses largesses.
Zachée retrouve ainsi le vrai sens de son prénom “le Pur, le Juste“.
Il
redevient en quelque sorte un vrai fils d’Abraham.
Le Pape a laissé 3 messages aux jeunes à Cracovie que je résume pour nous en trois phrases :
- aux yeux de Dieu personne n’est petit “personne n’est insignifiant,
nous sommes tous préférés et importants : tu es important“.
- Zachée avait la honte qui paralyse “n’ayez pas honte de tout porter
au Seigneur, spécialement vos faiblesses, vos pensées et vos péchés
dans la confession“.
-Zachée craignait la foule autour de lui “n’ayez pas peur, ne vous
découragez pas, avec votre sourire et vos bras ouverts prêchez
l’espérance et soyez une bénédiction pour l’unique famille humaine“.
Voilà le message reçu. Que nous soyons dignes de l’appel qui nous est
adressé comme nous y invite St Paul et que l’Esprit Saint nous guide et
nous conduise jour après jour pour mettre toujours plus en action
dans nos vies cet appel qui nous est lancé.
(Sources diverses)
Georges RENOUX, Diacre Permanent
Basilique du Sacré Cœur de Marseille
Le 30 octobre 2017
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