Vous
l’avez
sans doute remarqué, les lectures des dimanches d’octobre dévoilent,
toutes, des expériences de foi. Souvenons-nous des apôtres « augmente
en
nous la foi. », du samaritain lépreux : « va,
ta foi
t’a sauvé ! », de Jésus qui s’interroge :
« quand
le fils reviendra trouvera-t-il encore la foi sur terre ? ».
Aujourd’hui,
Ben Sira affirme que « la prière du pauvre traverse la nuée »
et dans l’évangile, 2 croyants, hommes de foi, montent au temple pour
prier. Comme
vous, comme moi, venus ce matin dans cette église ! Ces
déplacements, les
leurs et les nôtres, témoignent de notre foi commune en Dieu.
La
foi,
don de Dieu, s’exprime d’une façon singulière en chaque personne.
Différences
que Jésus souligne entre ce pharisien qui rend grâce par ce qu’il se
croit juste
en suivant la règle à la lettre et donc meilleur que d’autres... que ce
publicain, par exemple...qui, lui, loin de se trouver légitime
reconnaît
son péché. Dans la foi, en confiance, il implore la miséricorde de Dieu.
Le
chemin
du croyant est un chemin en confiance dans la foi, celle qui fait que
nous sommes là aujourd’hui. Ensemble pour participer à cette messe. En
commençant, comme ce publicain, à se reconnaitre humblement pécheur
sollicitant
le pardon et, dans la foi, vivre la miséricorde de Dieu. Suivi par le
temps de
la Parole nous préparant à vivre ensemble le partage du corps du Christ.
Mais
avant
cela, juste après mes propos, nous redirons, ensemble, en Église, la
prière qui résume concrètement, depuis des siècles, notre foi : le
JE CROIS EN DIEU. Je crois en ce Père, créateur par
amour, en son Fils qui offre sa vie dans une foi pure en Dieu, son Père,
qui va
le ressusciter, et en leur Esprit. Cet Esprit qui fait naître l’Église
avec les
sacrements qui jalonnent notre vie. Une foi qu’ensemble nous professons,
nous soutenant
les uns les autres, conscients de nos faiblesses, et de nos doutes mais
rassurés par la force de l’Esprit-Saint qui fonde notre unité, du Christ
qui
nous soutien et de ce Père miséricordieux.
Parfois,
des
personnes me confient leur difficulté d’adhérer pleinement à une foi qui
leur semble presque inatteignable ! Mais, n’est-ce pas notre chemin
du
baptisé, que de faire germer et grandir cette foi balbutiante reçue de
Dieu ? De creuser ensemble ces doutes pour y répondre ? La foi
n’est
ni connaissance ni savoir mais une intimité confiante en Dieu et en
Jésus ! Elle n’est pas une feuille de pointage comme pour ce
pharisien,
encore moins le droit de juger la façon dont l’autre va vivre sa propre
foi, sa
relation au divin, à l’autre, à la fraternité. Elle est essentiellement
l’expérience ultime, spirituelle et corporelle de la confiance et de
l’humilité.
Celle du publicain en est l’exemple. La foi : élan de l’action vers
ma
sœur, mon frère et notre Père. Regardez ces custodes…signes de la foi
des
personnes qui les apportent, de celles qui les attendent et de notre
communauté
en communion avec elles par le Christ qui s’offre à toutes et à tous en
tout
temps.
Le
JE
CROIS EN DIEU, notre CREDO, est une colonne vertébrale qui nous guide,
nous aide
à tenir debout, en équilibre mais qui laisse toute la souplesse
nécessaire pour
vivre notre relation à Dieu, nous ajuster à l’autre, vivre notre vie au
cœur du
monde… nous mettre à genoux pour, par amour fraternel et, comme Jésus,
laver
les pieds de ma sœur, de mon frère. Une colonne vertébrale qui va
irriguer
toutes les parties sensibles de notre être charnel et spirituel. Foi et
confiance
en ce Dieu qui aime ses enfants, qui invite à agir, à servir, à aimer et
à
partager nos trésors. Tous appelés sur un même chemin d’éternité, de
sainteté
et de fraternité au milieu des femmes et des hommes d’aujourd’hui, là où
nous aurons
notre façon personnelle de dire et témoigner de notre foi, de notre
relation à
celui qui nous aime plus que nous ne nous aimons nous-mêmes.
Parfois,
nous
mettons en concurrence la foi et les « œuvres » - engagements,
services, accueil, prière, éducation, célébrations - Appelés à l’unité,
vivons
cette unité entre vie de foi et agirs. Il ne s’agit plus de concurrence
mais de
complémentarité et les œuvres doivent être l’incarnation de la foi. Une
foi vive,
nourrie de la Parole nous appelle à des actions plus justes qui
témoignent
d’elles-mêmes de l’amour qui nous habite.
Parole,
Credo,
Eucharistie, les ressources et l’énergie qui nous envoient dans le monde
témoigner d’une foi universelle partagée. Nul besoin de prosélytisme ou
de
déclarations fracassantes sur notre attachement à Dieu, mais plus
simplement
dans l’aujourd’hui de notre vie d’être passeur de l’amour de Dieu par
l’attention à l’autre, la compassion, la joie, le sourire, dans le
respect de
la planète et des enfants de ce Dieu qui est amour. De témoigner par les
gestes
du quotidien de cette confiance en Dieu, en l’autre et au monde, pour
vivre, comme
le demande Jésus, en serviteur inutile de l’évangile par qui, celui qui
est
servi, sait qu’il est aimé et ressent que mon action, mon geste, mon
attention
ne sont pas que des actes solidaires ou sociaux nécessaires et
indispensables mais
que la source en est l’amour donné par Dieu en qui je crois et qui croit
en moi.
Alors,
avec Paul, j’ose proclamer : À lui la gloire
pour les siècles des siècles. Amen.
Patrick
DOUEZ, diacre permanent
le
23 octobre 2022