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30° dimanche du Temps Ordinaire

Si 35, 12-14.16-18 ;  Ps 33 ; 2Tm 4, 6-8.16-18 ; Lc 18, 9-14

Vous l’avez sans doute remarqué, les lectures des dimanches d’octobre dévoilent, toutes, des expériences de foi. Souvenons-nous des apôtres « augmente en nous la foi. », du samaritain lépreux : « va, ta foi t’a sauvé ! », de Jésus qui s’interroge : « quand le fils reviendra trouvera-t-il encore la foi sur terre ? ». Aujourd’hui, Ben Sira affirme que « la prière du pauvre traverse la nuée » et dans l’évangile, 2 croyants, hommes de foi, montent au temple pour prier. Comme vous, comme moi, venus ce matin dans cette église ! Ces déplacements, les leurs et les nôtres, témoignent de notre foi commune en Dieu.

La foi, don de Dieu, s’exprime d’une façon singulière en chaque personne. Différences que Jésus souligne entre ce pharisien qui rend grâce par ce qu’il se croit juste en suivant la règle à la lettre et donc meilleur que d’autres... que ce publicain, par exemple...qui, lui, loin de se trouver légitime reconnaît son péché. Dans la foi, en confiance, il implore la miséricorde de Dieu.

Le chemin du croyant est un chemin en confiance dans la foi, celle qui fait que nous sommes là aujourd’hui. Ensemble pour participer à cette messe. En commençant, comme ce publicain, à se reconnaitre humblement pécheur sollicitant le pardon et, dans la foi, vivre la miséricorde de Dieu. Suivi par le temps de la Parole nous préparant à vivre ensemble le partage du corps du Christ.

Mais avant cela, juste après mes propos, nous redirons, ensemble, en Église, la prière qui résume concrètement, depuis des siècles, notre foi : le JE CROIS EN DIEU. Je crois en ce Père, créateur par amour, en son Fils qui offre sa vie dans une foi pure en Dieu, son Père, qui va le ressusciter, et en leur Esprit. Cet Esprit qui fait naître l’Église avec les sacrements qui jalonnent notre vie. Une foi qu’ensemble nous professons, nous soutenant les uns les autres, conscients de nos faiblesses, et de nos doutes mais rassurés par la force de l’Esprit-Saint qui fonde notre unité, du Christ qui nous soutien et de ce Père miséricordieux.

Parfois, des personnes me confient leur difficulté d’adhérer pleinement à une foi qui leur semble presque inatteignable ! Mais, n’est-ce pas notre chemin du baptisé, que de faire germer et grandir cette foi balbutiante reçue de Dieu ? De creuser ensemble ces doutes pour y répondre ? La foi n’est ni connaissance ni savoir mais une intimité confiante en Dieu et en Jésus ! Elle n’est pas une feuille de pointage comme pour ce pharisien, encore moins le droit de juger la façon dont l’autre va vivre sa propre foi, sa relation au divin, à l’autre, à la fraternité. Elle est essentiellement l’expérience ultime, spirituelle et corporelle de la confiance et de l’humilité. Celle du publicain en est l’exemple. La foi : élan de l’action vers ma sœur, mon frère et notre Père. Regardez ces custodes…signes de la foi des personnes qui les apportent, de celles qui les attendent et de notre communauté en communion avec elles par le Christ qui s’offre à toutes et à tous en tout temps.

Le JE CROIS EN DIEU, notre CREDO, est une colonne vertébrale qui nous guide, nous aide à tenir debout, en équilibre mais qui laisse toute la souplesse nécessaire pour vivre notre relation à Dieu, nous ajuster à l’autre, vivre notre vie au cœur du monde… nous mettre à genoux pour, par amour fraternel et, comme Jésus, laver les pieds de ma sœur, de mon frère. Une colonne vertébrale qui va irriguer toutes les parties sensibles de notre être charnel et spirituel. Foi et confiance en ce Dieu qui aime ses enfants, qui invite à agir, à servir, à aimer et à partager nos trésors. Tous appelés sur un même chemin d’éternité, de sainteté et de fraternité au milieu des femmes et des hommes d’aujourd’hui, là où nous aurons notre façon personnelle de dire et témoigner de notre foi, de notre relation à celui qui nous aime plus que nous ne nous aimons nous-mêmes.

Parfois, nous mettons en concurrence la foi et les « œuvres » - engagements, services, accueil, prière, éducation, célébrations - Appelés à l’unité, vivons cette unité entre vie de foi et agirs. Il ne s’agit plus de concurrence mais de complémentarité et les œuvres doivent être l’incarnation de la foi. Une foi vive, nourrie de la Parole nous appelle à des actions plus justes qui témoignent d’elles-mêmes de l’amour qui nous habite.

Parole, Credo, Eucharistie, les ressources et l’énergie qui nous envoient dans le monde témoigner d’une foi universelle partagée. Nul besoin de prosélytisme ou de déclarations fracassantes sur notre attachement à Dieu, mais plus simplement dans l’aujourd’hui de notre vie d’être passeur de l’amour de Dieu par l’attention à l’autre, la compassion, la joie, le sourire, dans le respect de la planète et des enfants de ce Dieu qui est amour. De témoigner par les gestes du quotidien de cette confiance en Dieu, en l’autre et au monde, pour vivre, comme le demande Jésus, en serviteur inutile de l’évangile par qui, celui qui est servi, sait qu’il est aimé et ressent que mon action, mon geste, mon attention ne sont pas que des actes solidaires ou sociaux nécessaires et indispensables mais que la source en est l’amour donné par Dieu en qui je crois et qui croit en moi.

Alors, avec Paul, j’ose proclamer : À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

 

Patrick DOUEZ, diacre permanent

le 23 octobre 2022


 
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