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2° dimanche de Pâques

DIMANCHE DE LA MISERICORDE DIVINE

Jn 20,19-31


Au début de la semaine sainte, la cathédrale Notre Dame de Paris brûlait. Les français étaient sidérés et les chrétiens touchés au cœur par cet incendie qui s’attaquait à l’un des symboles les plus forts de l’histoire de France et de nos racines chrétiennes. Le choc des images de ces flammes, de la flèche incandescente qui s’effondre et traverse la voute a été terrible. L’archevêque de Paris devant ce désastre disait que l’Eglise, au-delà des pierres, était bâtie des pierres vivantes que sont les chrétiens. Et les chrétiens se sont largement exprimés, en pleurs, puis en prière aux alentours de Notre-Dame. Les médias, depuis de nombreuses années, n’ont jamais autant parlé de la semaine sainte et de la communauté chrétienne affectée par cette tragédie. Le peuple des croyants de Paris a donné un témoignage de sa foi.
Ces évènements font écho avec ce que vivaient les apôtres et les premières communautés chrétiennes : d’abord, le désastre de la mort de Jésus, l’anéantissement de ceux qui avaient tout abandonné pour suivre Jésus ; puis la rencontre des apôtres avec le Christ ressuscité, qui les envoie vers ces foules d’hommes de femmes qui deviennent croyants. Ils sortent sur les places à leur rencontre, avec une attention particulière pour les malades et les plus fragiles. Les textes de ce dimanche nous invitent à regarder l’impact de l’évènement de la résurrection du Christ sur les apôtres, comment ils en sont transformés, et les répercussions sur nous, les apôtres d’aujourd’hui.

A la veillée pascale, nous avons entendu que les apôtres n’ont pas cru les femmes qui leur rapportait la parole des 2 anges : Jésus est ressuscité… Pierre a bien vu les linges dans le tombeau et s’en est retourné chez lui avec son étonnement et ses questions… La première rencontre du ressuscité avec les apôtres craintifs et renfermés dans un lieu verrouillé est décisive pour donner sens à leur vie et à tout ce qu’ils ont vécu dans les trois années de compagnonnage avec Jésus. On imagine leur désarroi après la mise au tombeau : qui croire ? que faire maintenant ?  Jésus les surprend, Il s’invite au milieu d’eux, et leur dit d’emblée, « la Paix soit avec vous ». « Après cette parole, il leur montra ses mains et son coté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur ». Premiers fruits de la rencontre avec le Christ : la paix et la joie. On retrouve cette sérénité joyeuse dans les apparitions du ressuscité, au bord du lac, par exemple.
D’abord la joie, et puis des doutes. Thomas émet des réserves, il veut voir et toucher pour croire. Nous aussi nous aimerions voir et toucher pour dissiper nos doutes… Nous n’aurons pas la chance de Thomas et nous ne pouvons pas démontrer rationnellement et voir avec nos yeux que Jésus est ressuscité. La résurrection dépasse la rationalité humaine et nous place d’emblée dans l’ordre de la foi : Foi qui s’appuie sur les témoignages des apôtres et sur l’écriture, foi qui se nourrit de la Parole et de la route que nous faisons avec Jésus. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Dans cette première rencontre, Jésus les envoie et souffle sur eux, en leur disant : « Recevez l’Esprit Saint ». L’effet n’est visiblement pas immédiat, car huit jours après ils sont encore dans la maison, les portes verrouillées. Ils ne sont pas encore prêts à annoncer la bonne nouvelle sur les places publiques. Il y a des résistances de leur côté, un chemin à faire durant les quarante jours qui séparent la résurrection de l’ascension du Christ. Chemin intérieur qui se fera avec les diverses apparitions, la relecture des évènements faite avec Jésus par les disciples d’Emmaüs, etc… Jusqu’au moment où Jésus disparaîtra de leur regard, en leur disant « allez enseigner toutes les nations et baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Il leur a fallu du temps pour aller sur les places publiques annoncer la bonne nouvelle de la résurrection. Nous aussi, comme les apôtres, nous avons nos résistances intérieures pour consentir à la volonté de Dieu. Mais lorsque nous avons discerné la volonté de Dieu, que nous avons la certitude que nous sommes sur la bonne route avec le Seigneur, la joie et la paix nous habitent, et nous portent vers les autres.

 « Je vous envoie… recevez l’Esprit Saint ». Jésus leur transmet le souffle, le feu, et la force de L’Esprit Saint. Il les envoie délier tout homme de ses péchés : « A qui vous remettrez les péchés, ils seront remis… » ; délier tout homme de ses liens de servitude, guérir les malades, en un mot, manifester la miséricorde de Dieu.
Les actes des apôtres sont très clairs : Le témoignage et la mission des premiers chrétiens passent par deux attitudes fondamentales : l’unité et le partage au sein de la communauté chrétienne, qui trouve son fondement le premier jour de la semaine, lorsqu’ils font mémoire de la résurrection et se nourrissent de sa parole et de son corps : Il est là au milieu d’eux. Deuxième attitude : l’ouverture aux autres. Que font les apôtres après l’ascension ? ils sortent sur les places, Ils guérissent les malades ou les personnes tourmentées par des esprits impurs. Par leur présence, par leurs gestes, par leur parole, ils témoignent du Christ ressuscité et font des disciples : « des foules d’hommes et de femmes, en devenant croyants, s’attachaient au Seigneur ».

Les apôtres d’aujourd’hui, ce sont les chrétiens qui vivent leur foi au Christ, c’est nous tous, la communauté d’Orvault ici rassemblée. Comme les apôtres, rayonnons du Christ ressuscité, soyons porteurs à notre tour de ce message de vie et de confiance en Dieu. Nous nous appuyons sur le Christ, la pierre rejetée par les bâtisseurs qui est devenue la pierre d’angle. L’Eglise vit du Christ et, nous dit le pape François, « La vérité première de l’Eglise, c’est l’amour du Christ. L’Eglise se fait servante et médiatrice de cet amour, qui va jusqu’au pardon et au don de soi. En conséquence, là où l’Eglise est présente, la miséricorde du Père doit être manifeste. Dans nos paroisses, les communautés, les associations et les mouvements, en bref, là où il y a des chrétiens, quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde ». 
En ce dimanche de la divine miséricorde, rendons grâce au Seigneur pour tout ce qui se vit au service du frère. C’est un beau témoignage de la charité du Christ. Dans notre société où le vivre ensemble n’est pas évident, la société civile et les responsables politiques savent reconnaître le travail des chrétiens sur les lieux de fracture sociale notamment. En ce temps de Pâques, que la joie du Christ nous habite.
Amen

Yves Michonneau, diacre permanent

Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
le 28 avril 2019





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