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2° dimanche ordinaire

Is 62, 1-5 ; Ps 95 ; 1Co 12, 4-11 ; Jn 2, 1-11


       Noël est déjà loin ! Après les fêtes laïques ou religieuses qui ont marqué la fin de l’année 2018 et le début de 2019, l’Eglise nous fait entrer dans le temps liturgique ordinaire. Pour nous, selon notre situation, l’ordinaire… c’est l’école ou les études, le travail ou la recherche d’emploi, l’activité ou le repos des retraités… avec leurs contraintes d’horaires et de déplacements. L’ordinaire, c’est aussi l’accoutumance aux informations souvent pessimistes de l’actualité internationale ou nationale. Cela peut faire naître un sentiment d’insécurité au présent, un sentiment d’inquiétude pour l’avenir. Le risque, c’est la contestation, la révolte et la violence. Ou bien l’abandon, l’indifférence et la résignation.
Dans ce contexte, où se trouve la Bonne nouvelle qui a retenti pour nous le jour de Noël ? Croyons-nous vraiment que la présence ordinaire de Dieu dans notre monde, c’est un extraordinaire permanent pour nous ?
Non, aujourd’hui n’est pas un dimanche ordinaire ! Aujourd’hui est un jour de fête !
La parole que nous venons d’entendre nous le rappelle…
Elle nous décrit la façon dont Dieu aime.
Elle nous rappelle les cadeaux dont il nous comble.
Elle nous invite à faire la fête entre nous et avec lui.

Isaïe décrit la façon dont Dieu aime.
Pour nous parler de cet amour, il utilise la comparaison la plus forte que les hommes puissent comprendre : l’amour du jeune marié pour sa femme, l’amour du fiancé pour sa fiancée. L’amour dont nous rêvons tous un jour ou l’autre, l’amour qui invente des mots nouveaux pour dire la tendresse d’une relation personnelle et privilégiée entre deux personnes. Ecoutons les mots qu’Isaïe utilise : « On t’appellera d’un nom nouveau donné par le Seigneur lui-même… On te nommera : ma préférée… Comme la jeune mariée est la joie de son mari, ainsi tu seras la joie de ton Dieu. »
Lequel d’entre nous n’a pas envie d’être aimé de cette façon, de compter d’une manière unique pour quelqu’un ? Enfants, adultes, personnes âgées, nous avons tous besoin de nous sentir aimés pour vivre pleinement… C’est cet amour qui nous donne confiance en nous-mêmes, qui nous rassure, qui nous tourne vers les autres et nous donne envie d’aimer à notre tour.
C’est la façon dont Dieu nous aime.


Pour dire cet amour, il n’y a pas que les mots ! Il y a aussi les cadeaux !
Les enfants savent bien comme c’est agréable de recevoir des cadeaux à Noël, le jour de sa fête ou de son anniversaire. Cela veut bien dire que papa et maman pensent à eux et qu’ils les aiment. Nous, les parents, les grands-parents, nous avons du plaisir et de la joie à offrir des cadeaux à nos enfants. C’est bien pour nous un moyen de manifester notre amour. Surtout si nous ne trouvons pas les mots pour le dire ou l’écrire ! Tous, nous savons bien que les cadeaux entretiennent l’amitié. Et bien, Dieu agit de même. Il nous comble de cadeaux. Saint Paul nous le rappelle : « Il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier ». Certes, « les dons de la grâce sont variés », ils sont adaptés à chacun, ils sont en quelque sorte personnalisés. Mais ils viennent tous du même Esprit. Et ils sont distribués en quantité. Dans la famille humaine, personne n’est oublié.
Ces cadeaux, allons-nous en profiter seuls ? Allons-nous les mettre au service des autres ? Saurons-nous découvrir et apprécier les talents dont disposent ceux qui n’ont pas les mêmes goûts ou la même culture que nous ? Accepterons-nous de vivre l’échange et la fraternité avec ceux qui ne partagent pas notre condition sociale ou notre foi ?  Croyants ou non, nous sommes tous les enfants d’un même Père !

Aimés de Dieu, comblés de cadeaux, nous sommes invités à faire la fête.
Jean nous raconte un des premiers événements de la vie publique de Jésus. Il s’agit d’un mariage. Si Jésus fait partie des invités, c’est bien qu’il est totalement intégré dans la vie de son village. S’il répond à l’invitation, c’est qu’il se sent concerné. Il y va avec sa mère et ses amis. Non seulement il participe à la fête, mais lorsque l’ambiance risque de tomber faute de vin, à la demande de sa mère, il intervient discrètement. On peut se demander si ce premier miracle de Jésus était vraiment utile. Il n’y avait pas de malade, pas d’infirme, pas de situation de danger ou de détresse. Il ne manquait rien. Et en tous cas, rien d’indispensable… Non, mais la fête risquait d’être gâchée… et pas n’importe quelle fête, la fête de l’amour, la fête de l’alliance entre deux personnes ! Le premier miracle de Jésus, c’est donc de permettre aux invités de se réjouir dans les meilleures conditions.

Nous allons maintenant vivre nous aussi un repas. Avec du pain, symbole de nourriture et de vie. Avec du vin, symbole de fête. Le pain et le vin, fruits de la terre et du travail des hommes. Jésus en fait son corps et son sang et il nous les donne par amour. L’eucharistie est donc bien une fête, la fête du mariage entre Dieu et les hommes, la fête de l’alliance nouvelle et éternelle, la fête de l’amour et de la vie donnée…

La messe est-elle finalement pour nous moment privilégié de rencontre ? Est-elle une vraie source de joie qui pourra se lire sur nos visages lorsque nous quitterons l’église pour reprendre notre vie « ordinaire » ?



Hubert PLOQUIN, diacre permanent
St Léger et Ste Bernadette d’Orvault   
20 janvier 2019



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