Année C
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retour vers l'accueil28° dimanche du Temps Ordinaire
28me dimanche du temps ordinaire
Eglise Saint Léger et Sainte Bernadette d’Orvault
Samedi 12 et dimanche 13 octobre 2019
2R 5, 14-17 ; Ps 97 ; 2 Tm 2, 8-13 ; Lc 17, 11-19
Aujourd’hui, dans nos familles, dans notre entourage, dans le monde,
nous connaissons tous des personnes qui ne semblent jamais joyeuses. On
dirait que certaines se laissent vivre… résignées, fatiguées ou
déprimées. Elles se sentent impuissantes et tristes. D’autres vivent
dans la contestation permanente de ce qui leur arrive. Elles se
considèrent victimes innocentes des accidents de la vie ou de
l’injustice de notre société. Elles expriment parfois leur révolte dans
la colère ou la violence. Ces attitudes et ces comportements traduisent
les réponses de chacun à une question fondamentale que nous nous posons
tous : Peut-on vraiment être heureux aujourd’hui ?
Comment être heureux quand on est infirme ou malade ? quand on attend
des résultats d’analyse médicale ou les effets d’un traitement… pour
nous ou pour un de nos proches ?
Comment être heureux quand notre couple est en difficulté, quand les
liens familiaux se rompent, quand nous nous retrouvons seuls et isolés ?
Comment être heureux quand on est sans travail, sans logement, sans
ressources ? quand le burn-out nous guette ou, au contraire, que notre
agenda est vide ?
Comment être heureux quand la planète semble courir à sa perte ? quand
nos efforts pour réduire notre consommation et trier nos déchets
s’avèrent inutiles ou inefficaces ?
Face à ces questions, il existe heureusement bien des raisons d’espérer.
Il y a les progrès de la médecine et des soins. La multiplication des
lieux et des outils d’épanouissement personnel, de médiation familiale,
de dialogue entre les personnes, les groupes et les cultures. Les
progrès de la justice et des aides sociales. Le développement des
associations qui accompagnement les personnes en situation de précarité
ou d’isolement. La prise de conscience et les actions collectives pour
la préservation de la nature et du climat.
C’est dans ce contexte d’obscurité et de lumière que la parole de Dieu
vient aujourd’hui encore renforcer notre espérance et nous redonner vie.
Il y a d’abord l’incroyable histoire de Naaman. Ce syrien était chef de
l’armée qui avait conduit une expédition contre Israël. Or il était
atteint d’une lèpre, maladie inguérissable à l’époque. Pour être
délivré de sa maladie, après un premier refus et une grosse colère, il
finit par accepter le remède proposé par un prophète juif - un comble !
– nommé Elisée. Et là, après sa guérison, il a découvert la puissance
et l’amour gratuit d’un Dieu qui s’est révélé à lui à travers une suite
de médiations humaines… Il faudrait relire ce passage depuis le
début du chapitre pour identifier tous les relais : une fillette juive,
la femme de Naaman, les rois de Syrie et d’Israël, le prophète Elisée
et l’escorte du chef syrien !
Lorsqu’il écrit à Timothée, Paul est en prison. Comme il l’écrit un peu
plus haut dans sa lettre, il est abandonné par tous ses amis de la
province d’Asie, notamment deux qui sont nommément cités : Phygène et
Hermogène. Visiblement, il souffre d’être enchaîné comme un malfaiteur.
Mais il ne se résigne pas. Il ajoute : « On n’enchaîne pas la parole de
Dieu ! ». S’il supporte une souffrance qu’il n’a pas voulue et qu’il
combat, c’est – je cite : « pour que ceux que Dieu a choisis obtiennent
eux aussi le salut qui est dans le Christ Jésus. » Fin de citation.
L’évangile nous rapporte l’épisode d’une rencontre entre Jésus et dix
lépreux bannis de la société à cause de leur maladie contagieuse et
incurable. Ils sont comme dans une prison en plein air… Comme ils
doivent rester à distance, ils crient pour se faire entendre.
Apparemment, ils connaissent le nom de celui qu’ils interpellent. : «
Jésus, maître, prends pitié de nous ! » La réponse est brève. Pas de
geste spectaculaire ! Mais derrière l’invitation à respecter la loi
juive en allant se montrer aux prêtres, les lépreux ont compris qu’il
fallait faire valider leur guérison. Sur le chemin, on peut imaginer
leur acte de foi, leur espérance et leur joie à la perspective d’une
délivrance physique et d’une résurrection sociale.
Dans chacune des trois situations évoquées dans les textes, c’est la
confiance dans la parole de Dieu, relayée par des témoins, l’espérance
que fait naître cette parole et l’amour partagé entre les différents
acteurs qui redonnent la joie de vivre aux malades, aux prisonniers,
aux étrangers, aux gens seuls, aux marginaux.
Au-delà des difficultés ou des épreuves que nous rencontrons parfois
dans notre existence, Dieu est à l’œuvre dans nos vies. Saurons-nous
reconnaître sa présence qui nous donne ou nous redonne constamment la
joie de vivre ? Comme le lépreux qui revient sur ses pas, saurons-nous
nous asseoir aux pieds de Jésus et le remercier en glorifiant Dieu à
pleine voix ?
Hubert PLOQUIN, diacre permanent
Eglise Saint Léger et Sainte Bernadette d’Orvault
12-13 octobre 2019
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