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23° dimanche ordinaire

Sg 9, 13-18 ; PS 89 ; Phi (1, 9b-10.12-17) ; Lc (14, 25-33)


En cette période de rentrée, on pourrait trouver à travers les textes de ce dimanche, quelques indications qui nous aideraient à bien la préparer.

Comme chaque année au début du mois de septembre, nombreux en effet sont ceux qui « font leur rentrée » ; Je pense tout particulièrement aux enfants et aux jeunes qui vont reprendre le chemin de l’école. Je n’oublie pas non plus les femmes et les hommes qui vont retrouver leurs collègues de travail. A cette rentrée studieuse, on peut aussi ajouter la reprise des activités associatives, qu’elles soient sportives, de loisirs ou de détente. Que cette rentrée soit pour tous synonyme de joie et de confiance.

Pour les chrétiens engagés, il s’agira de reprendre avec sagesse et discernement les activités paroissiales.

« Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » lisons-nous dans l’extrait du Livre de la Sagesse. C’est une question à laquelle nous essaierons de répondre à travers les engagements divers et variés qui animent et font vivre nos communautés locales.

C’est librement que nous avons choisi de nous engager, c’est librement et en confiance que nous marchons dans les pas du Christ qui nous a invité à devenir ses disciples. Aussi, frères et sœurs, en cette nouvelle rentrée, osons cette demande au Seigneur « que vienne sur nous ta douceur Seigneur notre Dieu ! Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains. » (Dans le psaume 89 ce dimanche).

L’évangile de ce dimanche nous invite à devenir disciple du Christ ; c’est une invitation connue et répétée q que Jésus vient rendre aujourd’hui exclusive et plus personnelle : en effet, il ne dit pas MES DISCIPLES, mais bien MON DISCIPLE. Chacune et chacun, nous sommes ainsi appelés personnellement à le suivre ou à poursuivre la mission pour laquelle nous nous sommes engagés.

Devant la foule nombreuse qui fait route avec lui, Jésus adresse un enseignement qu’on pourrait qualifier de catéchétique, puisqu’il transmet des paroles mettant en avant un thème nouveau : celui de se soumettre à certaines prescriptions. Ainsi, l’enseignement donné s’ouvre sur des paroles nouvelles mais aussi exigeantes. J’oserai dire que Jésus énonce ses conditions, qu’il nous donne comme un cahier des charges ! Et voici comment est constitué ce cahier des charges :

Première exigence : préférer le Christ à sa propre famille ; seconde exigence : porter sa croix ; et enfin troisième exigence : renoncer à tous ses biens.

Mais rassurons-nous, Jésus, avant de nous dire ses paroles nous a indiqué la marche à suivre. Il nous a offert les premiers disciples, ceux qu’il a choisi pour guider et enseigner son peuple. Dans le monde qui est le nôtre aujourd’hui, nous avons-nous aussi à nous mettre en chemin dans les pas du Christ, confiants comme l’ont été avant nous les premiers disciples.

Lorsqu’il s’adressait aux disciples et à la foule, Jésus les faisait s’asseoir. Pour nous, lorsqu’il nous faut prendre une décision ou lorsqu’une question nous taraude, il peut nous arriver aussi de nous asseoir, de nous mettre à l’écart pour un temps de réflexion, un temps de discernement.

Et en cette période de rentrée, nous avons probablement les uns et les autres à définir de nouvelles priorités, que ce soit dans notre vie sociale ou professionnelle, dans notre vie de famille ou dans des choix d’engagements.

 

Frères et sœurs, si tel est votre cas, prenez vous aussi le temps de vous asseoir pour réfléchir et discerner ; oui vraiment, asseyez-vous quelques instants pour bien mesurer les exigences ou les conditions qui se posent devant vous.

Frères et sœurs, amis paroissiens, si nous sommes réunis en cette église, c’est parce qu’à un moment de notre vie nous avons librement et en conscience fait le choix de suivre le Christ. D’autres l’ont fait bien avant nous, et je nommerai ici celui connu d’un grand nombre et dont le pape lui-même a choisi le prénom, François.  Ce fils de drapier, aîné d’une famille unie et aimante, s’est rapidement montré généreux envers les plus pauvres. Sa notoriété naissante en tant que meneur d’actions d’éclat auprès de la bourgeoisie locale et ses nuits animées ont aussi fait la joie de ses parents.

Pour ses parents, la route semblait toute tracée. . . l’avenir du fils était resplendissant sans aucun doute, mais pas de la manière dont l’imaginait le riche drapier Pietro di Bernardone, papa de celui qui deviendra St François d’Assise.

  

Bien sûr, nul ici ne peut prétendre avoir eu ce même destin, mais chacune et chacun à sa place, nous pouvons devenir disciple du Christ nous aussi, puisque devenir disciple, c’est promouvoir avec d’autres des relations humaines de qualité. On n’est jamais seul, on peut toujours avancer avec d’autres.

En termes de relations humaines, j’évoquerai ici les initiatives paroissiales vécues ou à venir telle que la marche du Tro-Mée que j’ai pu vivre avec d’autres, paroissiens ou non, d’ici et d’ailleurs. Tout au long d’une semaine, nous avons marché ensemble, main dans la main, à la suite du Christ, dans un souci de rencontre et d’amitié fraternelle, porté par la prière et les chants, en union avec la Vierge Marie.

Je pense aussi au projet de nouvelle maison paroissiale « la Maison de Marie » ; un lieu appelé à rassembler les bonnes volontés désireuses d’accueillir et accompagner ceux qui cherchent un chemin.

 

Il ne s’agit donc pas d’abandonner sa famille, ce n’est pas ce que dit Jésus. Non on ne laisse pas sa famille mais on privilégie une relation intime, personnelle et communautaire au Christ.

Rappelons-nous les premiers disciples, et plus particulièrement les humbles pêcheurs au bord du lac de Génésareth ; rappelons-nous Simon, Jacques et Jean ; sans doute ont-ils été effrayés par l’appel de Jésus et par la façon dont il les a enrôlés ! Pourtant, ils lui ont fait confiance : « Ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. ». Comme Simon, comme Jacques et Jean, n’ayons pas peur de nous embarquer sur des barques, n’hésitons pas à jeter nos filets pour les remplir de notre amour et de notre générosité, et rendons grâce au Seigneur lorsque la pêche se fait abondante.

 

Devenir disciple du Christ, c’est aussi accepter de porter la croix, celle sur laquelle Jésus s’est offert pour nous donner la vie, celle qui nous encourage à aller jusqu’au bout de l’amour, celle qui nous fait aller vers nos frères et sœurs en recherche.

Devenir disciple du Christ, c’est renoncer à ses richesses. Dans un monde où l’argent fait loi, il nous incombe de revenir à d’autres modes de vie, plus respectueux de la Création et des hommes.  

Pour devenir disciple du Christ nous devons nous engager sur un autre chemin ; un chemin de partages et de fraternité où tous devraient avoir une place. Par cette attention toute particulière, nous répondons ainsi à l’appel récurrent du Pape François lorsqu’il nous invite à aller vers les périphéries, c’est-à-dire vers les plus petits, les pauvres et les oubliés de nos sociétés ; mais également vers celles et ceux qui n’ont pas d’espérance.

 

Pour conclure frères et sœurs, amis paroissiens, j’aimerais vous offrir un extrait d’une prière proposée par un lecteur dans la revue Prions en Eglise du mois d’août :

« Béni sois-tu, Dieu notre Père, pour la sagesse qui vient de toi et que tu nous manifestes par Jésus, ton Fils bien-aimé. Béni sois-tu pour la route que ton Fils a parcourue jusqu’au bout et qui nous conduit vers le monde nouveau, un monde de liberté, de vie en plénitude et de lumière sans déclin. Béni sois-tu pour la confiance dont tu fais preuve en nous appelant à devenir disciples de ton Fils Jésus. »

Dieu notre père, nous te louons et nous te rendons grâce.  

Amen

 

Joël MACARIO, diacre permanent

Le 4 septembre 2022





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