En
cette
période de rentrée, on pourrait trouver à travers les textes de ce
dimanche,
quelques indications qui nous aideraient à bien la préparer.
Comme
chaque
année au début du mois de septembre, nombreux en effet sont ceux qui
« font leur rentrée » ; Je pense tout particulièrement
aux
enfants et aux jeunes qui vont reprendre le chemin de l’école. Je
n’oublie pas
non plus les femmes et les hommes qui vont retrouver leurs collègues de
travail. A cette rentrée studieuse, on peut aussi ajouter la reprise des
activités associatives, qu’elles soient sportives, de loisirs ou de
détente.
Que cette rentrée soit pour tous synonyme de joie et de confiance.
Pour les chrétiens engagés,
il s’agira de reprendre avec
sagesse et discernement les activités paroissiales.
« Qui peut comprendre les volontés du
Seigneur ? » lisons-nous dans l’extrait du Livre de la Sagesse. C’est une question à
laquelle nous essaierons de répondre à travers les engagements divers et
variés
qui animent et font vivre nos communautés locales.
C’est
librement que nous avons choisi de nous engager, c’est librement et en
confiance que nous marchons dans les pas du Christ qui nous a invité à
devenir
ses disciples. Aussi, frères et sœurs, en cette nouvelle rentrée, osons
cette
demande au Seigneur « que vienne sur nous ta douceur
Seigneur notre
Dieu ! Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains. »
(Dans
le psaume 89 ce dimanche).
L’évangile
de
ce dimanche nous invite à devenir disciple du Christ ; c’est une invitation
connue et répétée q que Jésus vient rendre aujourd’hui exclusive et plus
personnelle : en effet, il ne dit pas MES DISCIPLES, mais
bien MON
DISCIPLE. Chacune et chacun, nous sommes ainsi appelés
personnellement à le
suivre ou à poursuivre la mission pour laquelle nous nous sommes
engagés.
Devant
la
foule nombreuse qui fait route avec lui, Jésus adresse un enseignement
qu’on
pourrait qualifier de catéchétique, puisqu’il transmet des paroles
mettant en
avant un thème nouveau : celui de se soumettre à certaines
prescriptions.
Ainsi, l’enseignement donné s’ouvre sur des paroles nouvelles mais aussi
exigeantes. J’oserai dire que Jésus énonce ses conditions, qu’il nous
donne
comme un cahier des charges ! Et voici comment est constitué ce
cahier des
charges :
Première
exigence
: préférer le Christ à sa propre famille ; seconde exigence :
porter sa croix ; et enfin troisième exigence : renoncer à
tous ses
biens.
Mais rassurons-nous, Jésus,
avant de nous dire ses paroles nous
a indiqué la marche à suivre. Il nous a offert les premiers disciples,
ceux
qu’il a choisi pour guider et enseigner son peuple. Dans le monde qui
est le
nôtre aujourd’hui, nous avons-nous aussi à nous mettre en chemin dans
les pas
du Christ, confiants comme l’ont été avant nous les premiers disciples.
Lorsqu’il s’adressait aux disciples et à la foule,
Jésus les faisait s’asseoir. Pour
nous, lorsqu’il nous faut prendre une décision ou lorsqu’une question
nous
taraude, il peut nous arriver aussi de nous asseoir, de nous mettre à
l’écart
pour un temps de réflexion, un temps de discernement.
Et en cette période de rentrée, nous avons probablement les
uns et les autres à définir de nouvelles priorités, que ce soit dans
notre vie
sociale ou professionnelle, dans notre vie de famille ou dans des choix
d’engagements.
Frères et sœurs, si tel est votre cas, prenez vous aussi le
temps de vous asseoir pour réfléchir et discerner ; oui vraiment,
asseyez-vous quelques instants pour bien mesurer les exigences ou les
conditions qui se posent devant vous.
Frères et sœurs, amis paroissiens,
si nous sommes réunis en cette
église, c’est parce qu’à un moment de notre vie nous avons librement et
en
conscience fait le choix de suivre le Christ. D’autres l’ont fait bien
avant
nous, et je nommerai ici celui connu d’un grand nombre et dont le pape
lui-même
a choisi le prénom, François. Ce
fils de drapier, aîné d’une famille unie et
aimante, s’est rapidement montré généreux envers les plus pauvres. Sa
notoriété
naissante en tant que meneur d’actions d’éclat auprès de la bourgeoisie
locale
et ses nuits animées ont aussi fait la joie de ses parents.
Pour ses parents, la route semblait toute tracée. . .
l’avenir du fils était resplendissant sans aucun doute, mais pas de la
manière
dont l’imaginait le riche drapier Pietro di Bernardone, papa de celui
qui
deviendra St François d’Assise.
Bien sûr, nul ici ne peut prétendre avoir eu ce même destin,
mais chacune et chacun à sa place, nous pouvons devenir disciple du
Christ nous
aussi, puisque devenir disciple, c’est promouvoir avec d’autres des
relations
humaines de qualité. On n’est jamais seul, on peut toujours avancer avec
d’autres.
En termes de relations humaines, j’évoquerai ici les
initiatives paroissiales vécues ou à venir telle que la marche du Tro-Mée
que j’ai pu vivre avec d’autres, paroissiens ou non, d’ici et
d’ailleurs. Tout
au long d’une semaine, nous avons marché ensemble, main dans la main, à
la
suite du Christ, dans un souci de rencontre et d’amitié fraternelle,
porté par
la prière et les chants, en union avec la Vierge Marie.
Je pense aussi au projet de nouvelle maison paroissiale « la
Maison
de Marie » ; un lieu appelé à rassembler les bonnes
volontés désireuses d’accueillir et accompagner ceux qui cherchent un
chemin.
Il ne s’agit donc pas d’abandonner sa famille, ce n’est pas
ce que dit Jésus. Non on ne laisse pas sa famille mais on privilégie une
relation
intime, personnelle et communautaire au Christ.
Rappelons-nous les premiers disciples,
et plus particulièrement les
humbles pêcheurs au bord du lac de Génésareth ; rappelons-nous
Simon,
Jacques et Jean ; sans doute ont-ils été effrayés par l’appel de
Jésus et
par la façon dont il les a enrôlés ! Pourtant, ils lui ont fait
confiance :
« Ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils
le
suivirent. ». Comme Simon, comme Jacques et Jean,
n’ayons pas peur
de nous embarquer sur des barques, n’hésitons pas à jeter nos filets
pour les
remplir de notre amour et de notre générosité, et rendons grâce au
Seigneur
lorsque la pêche se fait abondante.
Devenir disciple du Christ,
c’est aussi accepter de porter la
croix, celle sur laquelle Jésus s’est offert pour nous donner la vie,
celle qui
nous encourage à aller jusqu’au bout de l’amour, celle qui nous fait
aller vers
nos frères et sœurs en recherche.
Devenir disciple du Christ, c’est renoncer à ses richesses.
Dans
un monde où l’argent fait loi, il nous incombe de revenir à d’autres
modes de
vie, plus respectueux de la Création et des hommes.
Pour devenir disciple du Christ nous devons nous engager sur
un autre chemin ;
un
chemin de partages et de fraternité où tous devraient avoir une place.
Par
cette attention toute particulière, nous répondons ainsi à l’appel
récurrent du
Pape François lorsqu’il nous invite à aller vers les périphéries,
c’est-à-dire
vers les plus petits, les pauvres et les oubliés de nos sociétés ;
mais également
vers celles et ceux qui n’ont pas d’espérance.
Pour conclure frères et sœurs, amis paroissiens, j’aimerais
vous
offrir un extrait d’une prière proposée par un lecteur dans la revue
Prions en
Eglise du mois d’août :
« Béni sois-tu, Dieu notre Père, pour la sagesse qui
vient de toi et que tu nous manifestes par Jésus, ton Fils
bien-aimé. Béni
sois-tu pour la route que ton Fils a parcourue jusqu’au bout et qui
nous
conduit vers le monde nouveau, un monde de liberté, de vie en
plénitude et de
lumière sans déclin. Béni sois-tu pour la confiance dont tu fais
preuve en nous
appelant à devenir disciples de ton Fils Jésus. »
Dieu notre père, nous te louons et nous te rendons grâce.
Amen
Joël
MACARIO, diacre permanent
Le 4
septembre 2022