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20° dimanche du Temps Ordinaire

Jr 38, 4-6.8-10 ; Psaume : 39 ; He 12, 1-4 ; Lc 12, 49-53

     Lc 12,49-53 -  feu sur la terre
Chaque dimanche nous sommes invités à prendre le temps nécessaire pour notre vie spirituelle ; et c’est tout au long de la semaine – par des instants de prière, c’est à dire un retour à Dieu – que nous nous préparons à la célébration Eucharistique dominicale.
Que dit ce passage d’Evangile ?
Que Jésus est venu apporter un feu sur la terre ;
Que Jésus doit recevoir un Baptême ;
Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre... mais bien plutôt la division.
Trois paroles assez étonnantes de la part de Jésus.
Comment Jésus envisage-t-il sa mission ?  La première parole de Jésus : « je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé… »
Au moins Jésus est clair dans ses propos.
Rappelons-nous les prophètes d’Israël, le feu évoquait le jugement de Dieu dans les derniers jours du monde. Mais il s’agit ici dans ce texte de tout autre chose. Jean le Baptiste avait annoncé :
« Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu…. »
Et cela se réalisera le jour de la Pentecôte, lorsque Jésus ressuscité enverrait sur ses disciples des langues de feu, et l’on sait que les disciples remplis de l’Esprit saint se mirent à parler d’autres langues.
L’incendie de Jésus, ce n’est pas mettre le feu dans une forêt ou dans un champ, en ayant jetté son mégot de cigarette….
L’incendie de Jésus c’est l’Esprit Saint qui gagne de proche en proche, purifiant tout, embrasant tout, en illuminant tout homme.
L’incendie de Jésus allume la foi dans le cœur des hommes, grâce à l’Evangile, à la Parole portée j’usqu’au bout du monde par les premiers disciples et ainsi de suite jusqu’à nous.
Jésus dit à ses disciples :
« comme je voudrais que ce feu soit déjà allumé ! »
Et aujourd’hui, 2000 ans après nous avons à entendre ce message et à y répondre personnellement, car ce feu de Jésus couve en nous depuis notre naissance à la vie de Dieu, par le sacrement du baptême.
Question sur la vie courante :
Vous avez déjà fait un feu de cheminée et le soir avant de se coucher, il ne reste que de la cendre. Souvent le matin on croit que le feu est complètement éteint. Eh bien non, parfois quand vous soufflez dessus,  le feu reprend car il y a de la braise.
Ce feu que Dieu a mis en nous, il couve, il s’assoupit, comme beaucoup de feux que l’on abandonne. C’est pourquoi l’Evangile, c'est-à-dire la Parole de Dieu, vient réveiller notre lassitude.
Ce feu, nous dit Jésus, comme je voudrais qu’il soit pris en toi, je le voudrais ardent, fervent comme de la braise, je le voudrais actif comme la flamme, je le voudrais impatient à porter la Parole dans mon quartier.
Et comme nous le rappelle le Père Guy Gilbert :
Ne laisse pas mourir en toi le feu, rallume le feu de l’Evangile.
Continuons : Jésus nous dit encore :
« Je dois recevoir un baptême… »
Quel baptême ? celui qui va plonger Jésus jusque dans la mort et la mort sur une croix, cette mort pour le salut du monde.
Jésus est conscient que pour allumer sur la terre le feu de l’Esprit, il doit passer lui-même par le baptême des souffrances.
Quant à nous, F et S, nous témoins du christ, nous avons à nous compromettre pour Jésus, non seulement devant des étrangers, mais jusqu’au milieu des gens qui nous sont les plus proches, jusqu’au sein de notre propre famille, jusque dans le cercle de nos amis. Et là je pense aux évènements derniers : au Père Jacques HAMEL portant le monde dans la prière, dans l’annonce de la Parole et même s’il annonçait cette Parole avec espérance et en toute humilité, il avait le feu que Dieu lui avait donné, au jour de son baptême, au jour de son ordination.
Alors la phrase de Jésus qui dit :
« suis-je venu mettre la paix sur cette terre » phrase paradoxale avec une autre phrase de Jésus : « heureux les artisans de paix »
Jésus ne dit pas je veux la brouille dans les familles, je veux l’incompréhension entre les générations, mais Jésus nous dit que la fidélité à l’Evangile nous amènera à être incompris, rejetés, même de la part de ceux qui nous sont très chers.
Alors vous les jeunes présents aujourd’hui, dans quel camp allez-vous vous placer ?
Nous sommes amenés dans la communauté, dans notre vie de tous les jours, à poser humblement un choix, à garder un cap, à être dissident du monde, être d’une certaine façon à contre-courant des habitudes de ce monde.
Le chapitre 12 de St Luc, dont nous étudions un passage aujourd’hui, nous appelle à être en butte à la contradiction ; cela n’a rien à voir avec l’intrangisence, à la mauvaise humeur. Cela réclame de notre part un parti pris de douceur et de non-violence. A dépasser la colère et le découragement.
Jésus s’est engagé sur la croix pour le salut du monde, et nous, baptisés, nous devons rendre témoignage jusque dans notre famille, famille divisée, famille visitée par les épreuves, frères et sœurs divisés.
Quand Dieu a ôté la langue de chair à ses disciples pour leur donner une langue de feu, c’est pour les envoyer mettre le feu au monde. Mais attention ! non pas à la façon terroriste du monde qui répand la mort, mais avec ce feu semblable à celui du buisson ardent qui brûle au cœur de Dieu et qui est l’Esprit Saint.

La menace permanente qui rode autour de ces langues de feu, c’est que nous nous taisions. Parce que peut-être avons-nous peur de la parole, avons- nous peur de mettre le feu en nous pour brûler de l’Amour de Dieu ?
Voilà donc un feu parfaitement allumé. Ce feu est confié depuis plus de 2000 ans aux disciples de Jésus, qui leur dit, qui nous dit son désir ardent de le voir répandu partout.
Quelles que soient les oppositions, les désaccords, les déchirures, nous, témoins du Christ, nous avons à continuer à affirmer que le message du Christ est un message de Paix.
Ces paroles du Christ sont difficiles à comprendre. Les divisions qu’elles annoncent se vérifient tous les jours en ceux qui acceptent de suivre le Christ sans compromis.
L’Amour du Christ pour moi, n’est pas une obligation, c’est un feu dévorant qui me saisit au plus profond de moi-même.
Ce feu éclaire ma route et me rend libre pour aimer comme Jésus, jusqu’au bout.

Jean CARLES
14 août 2016



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