Année C
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18° dimanche du Temps Ordinaire


Qo 1, 2 ; 2, 21-23 ; Ps 89 (90), 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc ; Col 3, 1-5.9-11 ; Lc 12, 13-21)


    Les textes de ce jour nous invitent à prendre un peu de recul et à regarder ce qui fait la trame de nos existences. Ce temps de vacances est propice au dépaysement, à la rencontre, aux découvertes, à la lecture. Bref, chacun de nous peut faire le point sur l’année passée et sur ce qui se profile à la rentrée. C’est un temps favorable pour regarder ce qui s’est passé dans nos vies, d’heureux ou de difficile ; et, malgré tout ce qui nous tire vers le bas, pour vivre dans la joie.
    « Vanité des vanités, tout est vanité » nous dit l’auteur du livre du Qohéleth, dans un moment de déprime, sans doute. En regardant la réalité de notre vie terrestre, il y a bien des jours où nous avons l’impression que tout est vanité, que tout va mal : épreuves personnelles, toujours les mêmes difficultés qui reviennent ; maux de toutes sortes qui plombent notre société : chômage, exclusion, attentats… Et encore cette semaine, avec l’assassinat du père Jacques Hamel à Saint Etienne du Rouvray…  Oui, il y a bien un combat dans nos existences contre les forces du mal pour nous débarrasser de nos idoles et ce qui nous enfonce. « Faites donc mourir en vous, nous dit Saint Paul, ce qui n’appartient qu’à la terre … et cette soif de posséder qui est une idolâtrie.» Et l’évangile enfonce le clou ! Jésus nous invite au détachement par rapport aux richesses : Dans la parabole, l’homme riche ne pense qu’à augmenter ses rendements, agrandir ses entrepôts, accumuler ses richesses. Il ne vit que pour lui : mon blé, mes greniers, mes biens… et il se dit : « mange, bois, jouis de l’existence.»  Mais Dieu le met en garde : «  tu es fou ! »... Dans le cœur de ce riche, nulle place pour les réalités d’en haut… nulle place pour les autres, nulle place pour Dieu… La perspective de sa mort imminente révèle la vanité de son projet et de son existence. Et Jésus nous dit : « La vie de quelqu’un ne dépend pas de ce qu’il possède… » Il s’agit « d’être riche en vue de Dieu ».
          Ne croyez-vous pas que cette parabole est d’une actualité brulante ? Dans un monde où la richesse accumulée par un petit nombre est une insulte à ceux qui ont du mal à vivre ? Mais, il se peut aussi que même avec peu d’argent, nous ayons une mentalité de riche, un comportement qui nous renferme sur ce que nous possédons, et qui laisse peu de place aux attentes des autres et à l’ouverture à Dieu… Pour nous débarrasser de « l’homme ancien », comme nous le dit Saint Paul, nous avons tous un travail à faire sur nous même, à convertir notre regard  et à vivre nos relations aux autres et à Dieu, à la manière et à la suite de Jésus. Nous sommes, alors, renvoyés à nos responsabilités pour travailler à un monde plus juste et plus fraternel où chacun a sa place, riche ou pauvre. Cependant, le Royaume de Dieu n’est pas encore là ! L’actualité nous le rappelle bien.

    Avec le Christ ressuscité, nous avons l’assurance que le mal est vaincu à la racine et que le Royaume adviendra. « Frères, nous dit Saint Paul,  si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut.» « Alors quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi vous paraîtrez avec lui, dans la gloire.» Par le baptême, chacun de nous est appelé à vivre selon l’esprit de l’Evangile, à rayonner, chacun selon ses dons, de la tendresse et de la miséricorde de Dieu, de l’esprit de paix et de justice. C’est ainsi que « l’homme nouveau » se construit et se manifeste en chacun de nous et dans le corps de l’Eglise, car « le Christ est tout et en tous » nous dit saint Paul.
    Reconnaître que tout vient de Dieu, à commencer par le don de la vie, c’est nous situer à notre place, c’est battre en brèche notre égoïsme, notre orgueil, nos désirs d’accumulation… A la suite de Jésus, nous voyons bien que le sens humain et chrétien de notre existence, c’est de partager les dons reçus, dans la joie de donner, de faire grandir, d’aider quelqu’un à sortir de l’épreuve.
    Concrètement, pendant ces vacances, retrouvons notre place au sein de la création, reconnaissons nos limites, et remercions Dieu pour ce temps qu’il nous est donné de vivre. Même si nous ne quittons pas Orvault, goûtons le changement de rythme, le repos bienfaisant, les rencontres familiales ou amicales, la joie de se retrouver entre générations et de resserrer les liens. Goûtons le plaisir des sens, le soleil, la nature, la musique… Ouvrons nos yeux, nos oreilles et notre cœur pour percevoir ce qui nous est donné, pour les beaux fruits du travail des hommes, pour nous en réjouir et rendre grâce à Dieu.

    Chaque matin il est bon de confier au Seigneur la journée qui vient, avec ses joies et les difficultés à affronter. Alors, avec le psalmiste, nous pouvons dire :
        Rassasie nous de ton amour au matin,
        Que nous passions nos jours dans la joie et les chants,
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu,
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.

Ainsi nos journées ne seront pas vaines !

Yves MICHONNEAU, diacre permanent
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault (44)
31 juillet 2016


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