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Aujourd’hui, s’identifier comme chrétien dans une société largement sécularisée ne va pas de soi. Les cultures ambiantes, les modes de vie, les manières d’être sont parfois bien éloignées de nos styles de vie ; et plus fondamentalement, peuvent être éloignées de l’Evangile. Qui n’a pas eu le sentiment, à un moment de sa vie, d’être au milieu des loups dans un monde où le pouvoir, l’argent, la convoitise sont souvent les moteurs de notre société ? Ou le sentiment d’être noyé dans une indifférence générale par rapport au religieux ?
    C’est précisément dans ce monde-là que Jésus nous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Dans la continuité des premiers disciples, il nous dit dans quel esprit y aller, comment se comporter et avec quelles armes.

    Tout d’abord, Jésus envoie 72 disciples, ce qui signifie, dans la symbolique des chiffres de la bible, que la mission concerne tous les disciples, et pas seulement les apôtres. Donc rien ne nous dispense d’annoncer la Bonne Nouvelle. Comme chrétiens, nous sommes tous concernés.
L’évangile nous dit qu’il « les envoya deux par deux, devant lui, dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller ». Pas de solo, on ne travaille pas pour soi, à son compte, mais pour annoncer le Royaume de Dieu. Et quand les disciples reviennent et qu’ils relisent ce qu’ils ont vécu, Jésus leur dit de se « réjouir parce que leurs noms sont inscrits dans les cieux » mais pas parce qu’ils ont fait des choses extraordinaires. Nous travaillons en Eglise, pas pour notre gloriole, mais pour annoncer et bâtir le Royaume de Dieu.
Jésus donne également quelques consignes : ne vous attardez pas en salutations sur la route, ne passez pas de maison en maison… donc pas de bavardages, pas de papillonnage, et si l’on vous ferme la porte au nez, ou si vous n’êtes pas accueillis dans une ville, passez… allez voir ailleurs…

    Examinons d’un peu plus près la manière d’annoncer le royaume de Dieu : « Dans toute maison où vous entrerez, dites : Paix à cette maison … Restez dans cette maison mangeant et buvant ce que l’on vous servira ». Il faut du temps pour que s’’établisse la paix, l’amitié, un climat de confiance qui précède l’annonce du Royaume. Il faut vivre et témoigner avant d’expliquer. Comme le dit Benoît XVI dans son encyclique « Dieu est amour », le chrétien « sait que l’amour dans sa pureté et sa gratuité est le meilleur témoignage du Dieu auquel nous croyons et qui nous pousse à aimer. Le chrétien sait quand le temps est venu de parler de Dieu et quand il est juste de le taire et ne laisser parler que l’amour ». Nous avons toujours et partout à établir des liens, surtout en ces temps où le ‘vivre ensemble’ est menacé, où la solitude n’a jamais été aussi massive. Oui, créer des liens amicaux, visiter les malades, les personnes isolées, en étant, selon la première consigne de Jésus porteur de paix.

    Dans ce monde dur qui ne fait pas de cadeaux, avec quelles armes se battre ? D’abord la Paix, qui est si fragile, jamais parfaite, mais qui est un état et une attitude qui peuvent se révéler une force incontournable. Je pense à l’attitude de Gandhi ; ou, plus proches de nous, aux cercles de silence créés à l’initiative des franciscains. Ils se forment chaque mois, dans les grandes villes pour demander le respect de la dignité des personnes migrantes… A Nantes, le cercle de silence a lieu place Royale tous les derniers mardi du mois de 18h30 à 19h30.
Avec quelles armes ? Ni argent, ni sacs, à l’image de Saint François, qui s’était dépouillé de tout et était parti avec ses frères annoncer la Bonne Nouvelle avec pour seule richesse la Joie, la Paix et l’amour du Seigneur.
Seigneur, aide nous à nous dépouiller de tout ce qui nous ligote et nous empêche d’être apôtre, de ce qui encombre nos pensées et nos cœurs. Ouvrons nos mains pour partager, rayonnons de l’amour du Seigneur, ouvrons notre bouche pour dire des paroles de paix et pour annoncer le Royaume. La joie, la Paix, l’Amour nous sont donnés par le Seigneur, transmettons les.

Avec saint François, nous pouvons dire : 

Seigneur faites de moi un instrument de votre Paix !
Là où il y a la haine, que je mette l’amour,
Là où il y a l’offense que je mette le pardon,
Là où il y a la discorde, que je mette l’union,
Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité,
Là où il y a le doute, que je mette la foi,
Là où il y a le désespoir,  que je mette l’espérance,
Là où il y a les ténèbres que je mette votre lumière,
Là où il y a la tristesse que je mette la joie.

Cette façon de vivre l’évangile et d’annoncer la Bonne Nouvelle peut inspirer notre vie en ces périodes de vacances, où nous pourrons côtoyer des gens très divers…


Yves Michonneau, diacre
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault, le 04 juillet 2010



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