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13° dimanche ordinaire


Rois 19, 16b.19-21 ; Ps 15 ; Ga 5, 1. 13-18 ; Lc 9, 51-62


    Il n'est pas fréquent de trouver  une telle unité entre les textes d'un même dimanche.
    Elie, Paul et Jésus nous parlent tous les trois de l'appel, de la liberté et de l'amour. C'est toujours pour servir et annoncer la Bonne Nouvelle.
    Saint Paul nous l'a dit en une phrase:
    «Vous avez été appelés à la liberté, mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre  égoïsme; au contraire, mettez-vous par amour, au service les uns des autres.»
    Jésus, dans l'évangile, a pris avec courage, la route de Jérusalem.
La traduction véritable dit plutôt: ''il durcit son visage''. Il serre les dents avant d'affronter ce qu'il pressent à Jérusalem.
    Ces mots nous signifient sa détermination de ne pas se dérober à risquer sa vie, malgré la peur, mais avec la force qui l'anime, car il sait que Dieu ne l'abandonnera pas.
    Le psaume 15 nous le dit aussi : ''Dieu ne peut m'abandonner à la mort, ni laisser son ami voir la corruption.''
    Jésus marche, il va vers le devenir et ne se laisse pas détourner de sa mission. Il sait que des ennemis l'attendent à Jérusalem mais rien ne le retient.     Ni désir de puissance, ni biens matériels, ni liens affectifs. Il va vers ce qui sera le terme de son pélerinage sur terre, où dépouillé de tout, il offrira à son Père sa seule richesse: sa vie.
    La façon dont Jésus se comporte nous montre ce qu'il nous demande de suivre comme chemin, et il nous révèle qui il est à travers trois rencontres.

    Il traverse un village de samaritains, hostiles aux habitants de Jérusalem depuis longtemps. Il résiste et refuse la tentation que ses disciples lui soufflent:
    employer la force du feu du ciel pour les anéantir!
    Mais parce qu'il est l'amour même, Jésus ne peut pas envisager la violence. Il laisse ces samaritains libres de ne pas l'accueillir et il poursuit son chemin. Il n'est pas venu pour condamner mais pour sauver !
    A cet homme qui lui dit : ''je te suivrai partout'', Jésus précise qu'il n'a même pas une pierre où reposer sa tête. C'est le rappel du dépouillement...
    Puis, il dit à quelqu'un : ''Suis-moi''. C'est l'appel lancé aussi à chacun de nous dans nos orientations diverses de vie.
    C'est l'appel à aimer, exigeant et libérateur. ''Laisse les morts enterrer  leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu.''
    Ces mots ne font pas renier le respect dû aux morts, mais nous rappellent que la mission exige des renoncements, des choix, des ruptures.
    Inutile donc de se culpabiliser quand aimer devient premier et essentiel.

    Ensuite, une troisième rencontre : «Je te suivrai, Seigneur, mais laisse-moi d'abord faire mes adieux aux gens de ma maison.»
    La réponse du Christ peut nous paraître très dure. ''Ne regarde pas en arrière''. Elle nous indique qu'il faut à un moment accepter de s'engager totalement.
    Nous pouvons prendre toutes ces questions pour nous-mêmes:
    ''Viens-tu à ma suite ou restes-tu à traîner en chemin?
    Te laisses-tu retenir par le passé ou avances-tu résolument vers l'avenir?''
   
    La troisième rencontre nous rappelle l'histoire d'Elisée dans la première lecture.
    Elie lui jette son manteau. Ce geste est à l'époque chargé de sens et il est bien compris d'Elisée. Le voici invité, comme dit Saint Paul, à revêtir le Christ, à revêtir Dieu. Il s'habille de sa mission. la mission.
    Elisée veut prendre le temps d'accomplir ce qu'il considère comme un devoir vis à vis de sa famille. Contrairement à Jésus, Elie accepte : ''je nai rien fait''.
    Elie le laisse faire. Il lui remet la liberté de sa réponse à l'appel de Dieu,
au moment inattendu, mais quand il achève juste son travail de labourer ses douze arpents de terre. Fin d'un travail, fin d'une vie, mais une nouvelle va commencer.   
    Dans la liberté de sa réponse à donner, Elisée se défait de tout.
    Il brûle son attelage en cuisant ses bœufs, pour un dernier repas.
    Dépossédé de tout, il est libre pour le service, la mission que Dieu voudra lui donner.
    A travers ces exemples que nous venons d'entendre, il nous est rappelé la route à suivre avec la détermination qu'il faut, ''sans oui mais...'', dans la liberté de répondre ou non, d'accueillir Jésus Christ pour le suivre dans un ailleurs qui n'est conduit que par l'amour.
    Frères et sœurs, nous sommes tous à un moment du chemin car le oui donné est à redire chaque jour à Dieu.
    Chaque jour, nous avons à nous défaire de ce qui fait obstacle.

    En ce temps d'un été qui commence, nous aurons à vivre l'appel à servir par amour.
    Que nous soyons des vacanciers ou des touristes ou que nous soyons au travail (commerçants, artisans, hôteliers, producteurs...) nous sommes toujours appelés à vivre en toute liberté par amour du Christ que nous reconnaissons en chacun. Ainsi, soyons accueillants à ceux qui nous reçoivent, à ceux que nous recevons.
    Avec le sourire et le travail bien fait, nous ne savons jamais quelle étincelle de joie, nous ferons jaillir.
    Au fond, Jacques et Jean qui voulaient que le feu du ciel tombe sur les samaritains, le verront fondre sur eux... Mais ce sera pour chasser leur peur et les rendre forts pour dire le Christ Vivant, Sauveur et vainqueur de la mort.


Jean François NEAU, diacre permanent
Dimanche 30 juin 2013

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