Année B
Sommaire année B
retour vers l'accueilSaint Sacrement du Corps et du Sang du Christ
Ex 24, 3-8
Ps 115 (116), 12-13 ; 15-18
He 9,11-15
Mc 14, 12-16 ; 22-26
Dans la première
lecture, Moïse présente au peuple rassemblé les paroles de l’Alliance
offerte par Dieu, et le peuple répond par deux fois « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. ».
D’une certaine façon, nous pourrions comparer cette scène à la fête de
Pâques quand nous renouvelons les promesses de notre baptême par notre
profession de foi, la proclamation du Credo.
C’est juste à la fin du texte qu’une scène est plutôt difficile à
imaginer, celle de Moïse aspergeant le peuple avec le sang des
taureaux.
Mais ce que nous dit le texte de Moïse, c’est que le sacrifice des taureaux est un sacrifice de paix.
C’est-à-dire un acte qui nous rapproche de Dieu pour dire notre accord
à entrer dans son Alliance, pour lui dire notre confiance.
Par l’offrande des taureaux, le peuple hébreu s’offre lui-même.
C’est le même geste d’offrande personnelle que j’invite les jeunes à
faire quand ils apportent le pain et le vin à l’autel. Je leur dis
qu’avec ce pain et ce vin, ils portent la semaine passée à l’école, au
collège ou au lycée, avec les copains, les profs, les parents et les
frères et sœurs. C’est les joies et les difficultés vécues. C’est aussi
les personnes rencontrées et les intentions de prière qui nous sont
confiées.
Avec la présentation des dons, quand le pain et le vin sont portés à
l’autel, chacun de nous offre ce qui fait sa vie, sa semaine. Chacun
s’offre lui-même avec ce pain et ce vin.
Quand Saint Paul s’adresse aux Romains, il nous dit : « Je
vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter
votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant,
saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière
de lui rendre un culte. », comme en écho de la parole de Jésus à la Samaritaine : « L’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. »
Puis tout se précise quand le prêtre dit : « Seigneur,
nous te prions : Sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton
Esprit qu´elles deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus, le
Christ, notre Seigneur. »
Par ces paroles, le pain et le vin vont être transformés. Mais c’est
aussi chacun de nous, et tous ensemble, qui par le don de l’Esprit,
devenons les uns pour les autres le corps et le sang du Christ.
Rappelez-vous de ce chant « Vous êtes le corps du Christ », qui s’appuie sur la parole de Saint Paul aux Corinthiens : « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps. »
Ce n’est pas chacun pour soi, mais bien les uns pour les autres, que
nous devenons ensemble, et les uns pour les autres le corps du Christ.
C’est là une des manifestations de la présence réelle que nous célébrons aujourd’hui avec la fête du Saint Sacrement.
Et bien sûr, il existe au moins trois autres manifestations de la présence réelle :
- dans le pain et le vin de l’eucharistie devenus le corps et le sang du Christ,
- dans la Parole de Dieu proclamée pendant la messe,
- dans le prêtre qui agit dans les sacrements.
Abordons maintenant le passage d’Évangile où nous sommes témoins du dernier repas de Jésus avec ses disciples.
Nous entendons les paroles de Jésus sur le pain et le vin. Ces mots
nous les connaissons bien. Pour beaucoup d’entre nous, ils sont
l’essentiel de la messe, le cœur de la messe.
Et vous sentez bien, vous comprenez bien que grâce à ces paroles et au
ministre qui les prononce, ces mots, ces paroles, rendent actuelle la
présence de Jésus parmi nous.
C’est bien le signe que la présence réelle est bien dans la parole proclamée dans notre liturgie.
Le Concile Vatican II nous parle de « l’unique
pain de vie qui est pris sur la table de la Parole de Dieu et sur celle
du Corps du Christ pour être offert aux fidèles. »
Revenons au geste que pose Jésus en partageant le pain et le vin.
Il prend le pain, prononce la bénédiction « Tu es béni Dieu de l’Univers, toi qui nous donne ce pain et ce vin, fruits de la terre et du travail des hommes. »
A chaque fois que vous bénissez le repas à la maison, vous pouvez dire
cette phrase. C’est une façon très simple de repenser à votre dernière
communion et de replonger dans l’Alliance de Dieu.
Puis, Jésus rompt le pain et le donne en disant « Prenez, ceci est mon corps. Puis, ceci est mon sang, le sang de l’Alliance versé pour la multitude. »
Ce corps donné, ce sang versé et partagé, nous rappellent le sacrifice
de paix que nous venons d’évoquer dans le récit de Moïse.
Par le don de sa vie, par sa mort, et par sa résurrection, Jésus
restaure en nous l’image de Dieu comme au 6ème jour de la création
quand l’être humain est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Il restaure l’image de l’homme et de la femme qui vivent dans le voisinage de Dieu, dans sa présence bienveillante.
En nous permettant de communier à son corps et à son sang, Jésus nous
propose de renouer avec cette amitié perdue. Et ce n’est pas par hasard
donc que nous chantons parfois, à la suite de Saint Paul : « Jésus est notre paix. »
Qu’attendons-nous pour accepter son invitation à refaire Alliance ?
Il n’y a pas un moment meilleur qu’un autre pour accueillir cette
alliance. Tout dépend de nous, de notre désir d’être rejoint au plus
profond de notre être.
Et que faire si je ne suis pas en situation de pouvoir communier parce que je suis divorcé et remarié par exemple ?
Approchez-vous et venez recevoir la bénédiction du Seigneur.
Son désir de se donner à vous est total.
Soyez certains qu’à travers la bénédiction, il se donne à vous.
Recevez-le dans votre cœur.
Et la communauté toute entière prie à vos côtés pour que vous receviez
pleinement sa grâce, et viviez, vous aussi, de sa présence et de son
Esprit de vie.
Amen.
Michel BERDAH, diacre permanent.
3 juin 2018
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