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retour vers l'accueil4° dimanche de l'Avent
Nous
sommes à la veille de fêter Noël. Il n’y a pas trop de surprise : nous
savons que c’est l’anniversaire de la naissance de Jésus.
Mais au fond, qui attendons nous ? Quel est cet enfant dont nous fêtons la naissance ?
Les lectures nous parlent de David, de
Paul et de Marie, trois visages de Foi qui attendent Dieu chacun à leur
manière.
David, petit berger devenu roi,
vit dans un palais et Dieu, présent dans l’Arche d’Alliance est sous la
tente. David propose au prophète Nathan de construire un Temple pour
Dieu. Nathan répond oui mais Dieu lui répond différemment. Non, toi,
David, tu ne me bâtiras pas une maison.
Il y a trois raisons à ce refus :
premièrement, Dieu n’a rien demandé, car nos constructions, aussi
belles soient elles, n’ajoutent rien à la grandeur de Dieu.
Deuxièmement, est ce que l’on peut enfermer Dieu, est ce que l’on peut
le fixer quelque part ? Troisièmement, n’inversons pas les rôles :
entre Dieu et David, comme toujours entre Dieu et l’homme, celui qui
est en position de bienfaiteur, c’est Dieu.
On pourrait traduire : mon ami
David, il ne faut pas te tromper : Dieu seul construit, Dieu seul fait
vivre. « Est-ce toi qui me bâtiras
une maison pour que je m’y installe ?… C’est moi qui t’ai pris au
pâturage, derrière le troupeau, pour que tu deviennes le chef d’Israël
mon peuple. J’ai été avec toi partout où tu es allé : j’ai détruit tous
tes ennemis devant toi. » Autrement dit, c’est David qui est dans la main de Dieu et non l’inverse.
(Paul)
Nous venons d’entendre les
derniers mots de la lettre aux Romains, la conclusion, en terme
technique une doxologie. Pour dire la grandeur de Dieu, sa différence
par rapport aux hommes, ses créatures. « Obéissance » dans la Bible, qui veut dire « confiance »
Ce que le peuple juif a découvert
progressivement dans l’Ancien Testament c’est que le Dieu Tout-Puissant
se fait le Tout-Proche : parce qu’il est le Tout-Autre, son projet
n’est pas à la portée de notre intelligence ; mais parce qu’il se fait
Tout-Proche, il nous le révèle, il nous invite à y participer. Paul qui
est l’héritier de cette tradition, s’émerveille devant le Dieu
Tout-Autre : dans cette même lettre aux Romains, il s’est écrié :
«Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de
Dieu ! Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables
!… Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. À lui la gloire pour
l’éternité ! Amen » (Rm 11, 33-36).
(Marie)
Marie est une jeune fille,
fiancée, et la rencontre avec l’envoyé de Dieu vient dans un terrain
particulier et unique par la grâce de Dieu. Marie, fille d’Israël a
dans son cœur toutes les méditations qu’elle a entendues, elle connait
bien la Torah, le guide de tout le peuple juif pour rester fidèle au
Dieu trois fois saint. En même temps, Marie a bénéficié par avance de
toutes les grâces obtenues pour chaque homme par la mort et la
résurrection de Jésus : le pardon de nos fautes et l’effacement du
péché originel, la conséquence de la désobéissance d’Adam et Eve. Elle
est l’Immaculée Conception, comme nous l’avons fêté il y à quelques
jours.
Elle a retrouvé la liberté que
les enfants d’Eve ont tous perdue. Quand elle répond à l’ange elle le
fait non pas par prédestination mais avec une grande liberté et surtout
une grande confiance : l’inverse d’Adam et Eve qui, trompés, étaient
devenus méfiants envers Dieu. Pourtant elle aurait pu poser des tas de
questions, Qu’est ce qui va se passer ? qui va prendre soin de moi ? De
l’enfant ?…
Face à toutes ces annonces de
l’Ange, la réponse de Marie est d’une simplicité incroyable ! Elle est
un bel exemple « d’obéissance de la foi », comme dit Paul, c’est-à-dire
de confiance totale. Elle reprend le mot de tous les grands croyants
depuis Abraham : « Me voici » ; Marie répond tout simplement : « Voici
la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Le mot
« servante » n’évoque pas ici la servilité, mais une libre
disponibilité au projet de Dieu. Il suffit de dire « Oui », car « Rien
n’est impossible à Dieu ».
Elle qui se dit servante deviendra Reine et Mère de Dieu.
Dans ce récit et dans celui de
l’annonce qui sera faite à Joseph dans le texte de St Mathieu, L’enfant
qui vient est appelé de trois manières différentes : Fils de Dieu,
Emmanuel, et Jésus.
Fils de Dieu, Fils du Très Haut ; Emmanuel, c'est-à-dire « Dieu avec nous » ; Jésus, ce qui veut dire « Dieu sauve ».
Marie a dit oui, Joseph dira oui.
En bons juifs ils attendaient un
Sauveur, un Messie, un Roi. Et c’est un enfant qui leur est annoncé.
Une surprise mais pas une déception car si « Rien n’est impossible à
Dieu », la confiance en Dieu n’est jamais déçue. Même si le vieillard
Siméon ne promettra pas à Marie une vie facile et douce.
Nous pouvons être attendris par
l’enfant qui vient, et qui vivras avec ses parents, la persécution,
l’exil comme petit enfant et bien pire à la fin de sa vie.
Mais Celui que nous attendons vient vers nous pour nous dire, à chacun, ce qu’il y a dans le cœur de Dieu.
Pour reprendre les mots du Pape
François il y a quelques jours , invitant chacun à s'interroger sur sa
relation à Dieu: «"[est ce que]Je suis capable de parler comme ça avec le Seigneur, ou j’ai peur ?"
Chacun répond. Mais on peut se demander: "[…] Où est-ce que je peux
bien trouver la tendresse de Dieu? Quel est l’endroit où se manifeste
le mieux la tendresse de Dieu?" « Les plaies », a répondu le
pape François. C’est à travers nos plaies que Dieu nous guérit. Le Pape
dit aussi dans dans la Joie de l’Evangile : « Jésus
Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est
vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour
te libérer ».(Pape François Laudato Si 164)
Ce petit enfant que nous allons
fêter, il vient marcher sur nos chemins, vivre au milieu de nous, pour
témoigner de cet amour infini.
Avançons avec confiance comme David, comme Paul et comme Marie.
La présence de Dieu à nos cotés
ne nous protège pas des coups durs, des galères ni même des
persécutions.
Mais ce chemin de confiance nous
ouvre une porte vers un Royaume de justice, de paix et de joie à une
seule condition : dire oui à Dieu qui vient prendre nos routes
humaines, des routes qui peuvent nous surprendre comme l’enfant qui va
naitre dans une étable a surpris ses contemporains. Ouvrons notre cœur
pour accueillir celui qui vient.
Philippe ARRIVE, diacre permanent
Vertou , 23-24 Décembre 2017
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