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retour vers l'accueil4° dimanche de l'Avent
Que le temps est triste…que ce confinement a été long et sans
trop d’Espérance. Parfois on a trouvé les portes de nos églises
fermées. Triste de ne plus être en communauté, de ne plus pouvoir
recevoir le corps du Christ. De ne pas pouvoir s’approcher de Jésus.
Mais voilà que c’est lui Jésus qui vient à notre rencontre sans
faire de bruit. Il vient tout simplement, comme un simple enfant,
riche, pauvre, il écoute chacun de nous lui raconter nos
tristesses, nos désespoirs, parfois nos révoltes…
L’enfant né aurait pu lui aussi se révolter, lui le Fils de Dieu ! On
aurait pu pour lui, lui ouvrir les portes - réserver pour Lui et
ses parents une chambre, une table, un moyen de transport, sans avoir
besoin d’un « laisser passer ».
Là aussi il y avait une contrainte, imposée par une autorité : le recensement. Marie était au terme de sa grossesse.
La Sainte Famille a-t-elle « jaugé » nécessaire de palabrer, de «
dire parce qu’il faut dire ? » de « râler » Ils ont fait leur
devoir ; ils ont parcouru beaucoup de kilomètres avec les moyens
de transport de l’époque : un âne ou un chameau.
Joseph et Marie auraient aimé partager la joie de la nativité
comme ils auraient pu le faire s’il n’y avait pas eu ce « recensement
».
Peut-être de se retrouver dans l’intimité du cercle familial…leurs
amis…leurs communautés religieuses. Ils auraient aimé faire les rituels
de l’accueil du nouveau-né ….
Nous aussi nous aimerions partager la joie de la naissance de Jésus.
Joseph et Marie se retrouvent donc entourés d’humbles habitations,
d’humbles refuges pour les animaux. Ils vivent ce recensement enfermés,
rejetés par leurs contemporains, comme des familles de notre
monde d’aujourd’hui, dans un appartement à quatre ou cinq personnes,
dans un trois pièces ou moins encore….
La Sainte Famille vit la naissance de cet enfant, comme la naissance d’autres enfants ; dans la simplicité, dans la pauvreté.
Alors est-ce que l’on peut se permettre de dire à
Joseph, en le regardant droit dans les yeux, que ce
que nous vivons en France, est un « temps insupportable » ? Un temps de
privation de notre liberté ? de tout ce qui se passe actuellement dans
nos vies, changement dans nos paroisses, changement de la façon de
vivre. Alors ne sommes-nous pas comme les bergers : « ... ils furent
saisis d’une grande crainte… » Luc 2
La sainte Famille vit une foi souterraine, sans expression publique, sans manifestation, sans contestation…
Nos yeux et nos cœurs sont parfois fermés, trop occupés à raconter ce qui se passe, ce que l’on vit.
Comme pour la Ste famille, des pauvres et des riches sont venus
leur rendre visite. Les bergers et les mages. Certains avaient un
présent, d’autres avec « rien »
Comme il y a 2000 ans….certains d’entre nous ont eu des visites.
Des jeunes ont consacré leur temps de confinement. Des plus âgés ont
téléphoné, se sont déplacés et ceux qui ont visité, ceux qui ont
été visités, ont fait l’expérience de la joie d’être re-socialisés,
d’être chrétiens. Comme les pèlerins d’Emmaüs, à un certain
moment, à certaines paroles, à certains gestes, leur cœur, leurs yeux
se sont ouverts.
Souvent notre foi est mise à l’épreuve, aujourd’hui par la Covid, le confinement.
Une Nativité, vraiment ? Dans sa plus simple expression ?
Alors mettons-nous devant la crèche. Cette crèche qui ouvre nos cœurs à l’attente, à la naissance.
Qu’est-ce que cette naissance dans notre vie actuelle peut nous donner ?
Qu’ai-je à comprendre qui puisse me transformer pour accueillir Celui
qui me donne la vie ? « …pour aller sur l’autre rive… » Marc 4,35
Quand je contemple la crèche, je suis en étonnement devant les regards
de Marie et de Joseph sur leur enfant. La contemplation des bergers…
des mages…. devant cette naissance.
Cet étonnement devant la création et son rayonnement dans le monde.
Ceux et celles qui mettent en place cette crèche montrent leur capacité à inventer, et à susciter l’émerveillement
Ils offrent à la Sainte famille leurs compétences artistiques.
Cet étonnement peut m’aider chaque matin, à me poser la question : «qu’est que c’est l’Evangile pour moi ? »
Le Pape François nous appelle « à lutter contre la dégradation de l’étonnement… »
Voilà deux mille ans que l’on célèbre la fête de la Nativité – jour de
naissance - cela devient pour beaucoup, une routine, une
habitude. Malgré ce temps d’épreuves, qu’est-ce que je fais de ce
moment de grâce ? Est-ce que je me remets en route ?
Cette crèche que certains voudraient abolir pour soi-disant ne pas
choquer les non-chrétiens, ne pas faire dans l’ostentatoire.
Et pourtant, La crèche c’est la Lumière dans l’obscurité, c’est
la signification de la pauvreté, c’est le pauvre que l’on place très
haut, c’est la famille que l’on remet à sa place. C’est une mère, la
Vierge Marie, qui accoucha à ciel ouvert, sans sage-femme. C’est la
rencontre des peuples, noirs et blancs, Arabes et Juifs.
Devant la difficulté des temps, Joseph et Marie se sont mis en route
pour la naissance de leur enfant. On ne sait pas combien de temps cela
a pris. Pour nous, nous avons eu plusieurs jours, ces jours
appelés AVENT !
Ce temps de l’Avent, avec nos faiblesses, nos manquements, nos
épreuves, notre impatience de retrouver la liberté de sortir , d’aller
aux célébrations, ce temps de l’Avent, nous a permis de nous
mettre en route avec Marie et Joseph.
Rappelons-nous le dialogue des deux disciples, Philippe et
Nathanaël dans le passage de St Jean chapitre 1 verset 45 :
« …c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth… »
Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? »
Ce simple verset peut-il nous faire réfléchir , ce dialogue entre deux disciples Philippe et Nathanaël ?
Jugement sévère de Nathanaël... et il prend des risques en disant cela.
Mais nous, devant la pureté de la crèche, est-ce qu’il peut sortir quelques chose de bon pour notre vie de baptisé ?
Les bergers et les Mages, se sont tournés vers « ce Petit.. » né dans
la pauvreté. Eux aussi étaient peut-être chercheurs de Dieu, ils
étaient malheureux dans leur cœur.
Le Pape François, nous dit :
« Christ est né pour nous ! Venez, vous tous qui chercher le
visage de Dieu : le voici, dans cet enfant déposé dans une crèche. »
Jean CARLES, diacre permanent
20 décembre 2020
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