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Sommaire Avent - année B
retour vers l'accueil4° dimanche de l'Avent
Dieu a besoin de nous !
Peu
de pages dans l’Evangile sont aussi bouleversante que celle-ci : le
salut du monde suspendu aux lèvres d’une jeune fille, une jeune laïque
de Nazareth, bourgade inconnue, qui a vécu, à elle seule, la plus
grande aventure de l’humanité : Dieu venu dans sa chair. L’éternel qui
entre dans l’histoire des hommes incognito, le Très Haut devient le
Très Bas (Ch Bobin).
Qui aurait pu imaginer que Dieu entrerait de cette façon dans notre
monde par la toute petite porte : celle d’une étable et non celle d’un
palais. Oui Dieu a surpris tout le monde ! Oui cette page d’Evangile
mérite toute notre attention… elle raconte comment Marie a cru que les
paroles de Dieu allaient s’accomplir : elle serait la mère du fils de
Dieu ! C’était difficile à croire, et pourtant elle l’a cru et a rendu
possible ainsi la venue de Jésus sur terre. Qu'est ce que nous admirons
en elle et cherchons à vivre comme elle, c’est certainement sa manière
d’écouter la Parole de Dieu et de la vivre avec simplicité, discrétion
et confiance.
Si tout ce temps de l’Avent nous avons été invité à accueillir Dieu, à
faire confiance, avons-nous mis à profit ces 4 semaines pour lui faire
la place, sommes-nous prêts, à notre tour, maintenant, à préparer un
nid d’amour au creux de nous, à le faire naître autour de nous, dans
nos relations familiales, dans nos quartiers, au sein de la communauté ?
N’est-ce pas ce que nous avons voulu faire naître et renaître il y a
une semaine avec le spectacle « Pierre et Mohamed » en témoigne ce
message de cet ami musulman :
« quelle émouvante soirée. Musulmans et chrétiens, côte à côte, pour
assister à la représentation d'une pièce de théâtre magnifique et
bouleversante, qui retrace l'histoire tragique mais empreinte d'une
profonde amitié entre un Évêque et un jeune musulman.
Merci à vous tous, vous avec qui j'ai noué non pas un simple lien
d'amitié, mais une sincère et profonde fraternité. Dans le monde
actuel, traversé par la violence et l'ignorance, j'ai un énorme plaisir
à savourer avec vous tous, ce sentiment fraternel qui nous anime et
renforce, en nous tous, l'espoir d'une belle humanité.
Que la bénédiction d'Allah soit sur vous, incha Allah. Bravo et
merci à tous ». et puis cet ami de la radio :
« Un spectacle fort et doux, des échanges avec les jeunes, catholiques
et musulmans sincères et pluriels, qui se sentaient appelés à prolonger
le dialogue entre jeunes de religion différente pour faire durer
l’Amitié ». Il y a eu aussi ce temps fort de convivialité et solidarité
le temps du repas palestinien et l'accueil d'Abouna Yacoub
alors comment vivre et transmettre cette joyeuse nouvelle de la
venue du Seigneur dans un monde déchiré par les guerres et la violence
?peut-être comme le temps de ce spectacle : dire au monde qu’il est
possible de vivre sans fuir le présent, sans nier les dures conditions
de vie d’une majorité d’hommes et de femmes, que Dieu se donne à voir
et se révèle dans les pauvres, les jeunes désœuvrés, les réfugiés, les
déplacés, les migrants et une multitude de mal-aimés ou de sans amour.
Chrétiens nous ne pouvons participer à la déprime collective qui
s’installe face aux événements du monde, comme si le salut
dépendait de la puissance des armes, des croissances économiques, de la
valeur de son portefeuille et des promesses politiques… non,
l’espérance chrétienne, fondée sur le Christ, atteste que l’histoire
n’appartient pas aux plus forts. Ce qui fait l’histoire, c’est la
l'inattendue de Dieu, la surprise, la nouveauté de Dieu accueillie dans
l’enfant de Bethléem.
Sommes-nous disponibles pour l’accueillir dans nos vies ?
Le temps n’est-il pas venu de remettre les choses à l’endroit, c’est à
dire à retrouver le sens de la vie, la raison d’être en société et en
société ouverte sur les autres et sur le monde… le temps de promouvoir
un monde régi par la fraternité, le dialogue et non dominé par la
propriété et la richesse…
Oui Dieu a besoin de nous. Dieu est le semeur. Il a semé des graines de
justice et de paix dans le cœur de l’homme, des germes de
réconciliation, de pardon, des germes d’amour de tendresse et de
fraternité. A nous de les faire grandir et éclore...
Aujourd’hui encore, Il continue à appeler des hommes, des femmes et
même des enfants. Ce n’est plus par l’ange Gabriel qu’il intervient
dans notre vie. Il nous rejoint par les personnes qu’il met sur notre
route. Il peut aussi nous interpeler par une Parole d’Evangile. Il peut
même venir nous chercher très loin et très bas. Il nous invite à puiser
à la Source de son amour pour le rayonner autour de nous. Nous sommes
choisis par Dieu pour incarner sa bonté, sa tendresse et sa justice
dans ce monde troublé…
“IL a besoin de nous” car Il n’a pas d’autres mains, d’autres lèvres et
d'autres yeux pour soulager la souffrance humaine et transformer le
monde…
Appelé nous aussi, il nous invite à lui dire oui. Et à l’instant où
nous disons OUI, ça peut être une grande aventure qui commence pour
nous: le “oui” de nos parents au baptême, le “oui je crois” de notre
profession de foi, le “oui je le veux” de notre mariage, le “me
voici” et “oui” prononcé le jour de l’ordination. Autant de oui
risqués aux imprévus de Dieu et qui nous engagent à être les serviteurs
de l’amour. Marie n’a pas suivi d’autre chemin…
C’est l’inouïe de notre vocation ! Jésus naît pour faire entrer les
hommes dans la vie et non pour les enfermer dans une doctrine et des
rites… alors…
Marie, apprends-moi à dire « Oui » au Christ qui m’appelle dans le
pauvre qui passe, à dire « Oui » à ces voisins qui attendent mon amitié.
Apprends-moi à dire « Oui » à travers la joie familiale de ces fêtes de
fin d’année, à travers mes enfants et petits enfants qui grandissent et
que je ne comprends plus bien, à travers l’amour qui m’unit à ceux et à
celles que j’aime.
Apprends-moi, à dire « Oui » aussi dans l’insécurité, l’angoisse de la maladie, l’échec et les croix de ma vie.
Apprends-moi à dire « Oui » au Christ, même quand ce qu’il réclame de
moi me paraît impossible. Rends moi disponible à ces appels.
Aide-moi à faire naître un peu plus d’amour en ce Noël 2014…
Pour conclure je laisse la parole à François, dans la Joie de l’Evangile, quand il parle de Marie :
« Marie sait transformer une grotte pour animaux en maison de Jésus…
avec une montagne de tendresse… petite servante du Père et mère de tous
elle est signe d’espérance pour les peuples qui souffrent les douleurs
de l’enfantement, jusqu’à ce que naisse la justice… elle marche avec
nous, lutte avec nous et répand sans cesse la proximité de l’amour de
Dieu »
…alors mobilisons-nous, déchirons notre cœur, « DIEU A BESOIN DE NOUS »
françois CORBINEAU, diacre permanent
21 décembre 2014
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