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3° dimanche de l'Avent

Is 61, 1-2a.10-11 / Magnificat / 1Th5, 16-24 / Jn 1, 6-8.19-28


Ce troisième dimanche est le dimanche de la joie… L’attente du seigneur a quelque chose de vivifiant, de joyeux.
Il est des attentes néfastes qui sont destructrices : je pense à ces migrants qui attendent pendant des années leurs papiers, qui essuient refus sur refus, qui se cachent pour survivre au jour le jour clandestinement, sans travail, sans toit, sans perspectives.  Je pense aussi à ces malades dans un parcours de soins, où l’attente de résultats des analyses est une épreuve toujours trop longue… Oui, ces attentes sont anxiogènes, elles angoissent, elles renferment.
Mais il est des attentes joyeuses, comme la maman qui attend pendant 9 mois la naissance de son enfant. Cette période est un temps fécond pour tisser ces liens si précieux avec son enfant, pour se préparer à accueillir le nouveau-né dans la famille. Oui, il est de bonnes attentes qui donnent le temps nécessaire aux murissements, à l’ouverture, à la joie, parce qu’au bout, il y a la réalisation d’une promesse pleine de vie.

Pour les chrétiens, l’Avent fait partie de ces périodes heureuses où l’on se prépare à accueillir le Seigneur Jésus. Mais qu’attendons-nous pendant ce temps de l’avent ? qu’allons-nous célébrer à Noël ? Bien sûr, la venue de Jésus dans le temps de l’homme, sur notre terre, dans notre chair, c’est-à-dire l’irruption de Dieu dans notre histoire. Dieu n’est plus lointain, il est venu chez nous ; ce que l’homme ne pouvait imaginer, comme nous le dit Saint Paul, Dieu l’a fait. Mystère d’humilité qui nous dépasse ; nous contemplons et adorons Jésus dans cet enfant de la crèche.
Mais ne voir pendant ce temps de l’avent qu’une commémoration d’un évènement passé est une approche très partielle du mystère de Noël. Dieu n’est pas venu sur cette terre pendant une trentaine d’année pour ensuite être absent de nos vies. Non, il est celui « qui est, qui était et qui vient ». Dieu n’a pas déserté le monde. La parole de Jean Baptiste est toujours actuelle ; « au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas », et que le monde a bien du mal aujourd’hui à reconnaître. Mais Jésus, avant de nous quitter pour rejoindre son Père, nous a bien dit qu’il nous laissait son Esprit et qu’il sera avec nous « tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Dans notre préparation à Noël, nous sommes invités à être attentifs à la présence de Dieu dans nos vies, à être des veilleurs vigilants pour discerner l’action de l’Esprit de Dieu dans notre monde. 
Dans cette attente du Seigneur, il y a, à l’horizon, l’avènement final du Christ, quand le mal sera vaincu définitivement et que Dieu apparaîtra dans sa gloire. Oui, Dieu est bien présent dans notre monde, hier, aujourd’hui et demain.
Les textes de ce dimanche nous donnent 3 repères pour préparer Noël :
Saint Paul nous dit « priez sans relâche », « discernez la valeur de toute chose ». Dans le livre d’Isaïe nous lisons : le Seigneur m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance, aux captifs la liberté…. Et Jean Baptiste est venu comme témoin pour rendre témoignage à la Lumière. Prier, agir et témoigner, trois piliers de la vie chrétienne.
Prier : Dans un monde où le stress et l’immédiateté deviennent la règle, prenons le temps de nous arrêter pour prier, à la suite de Jésus qui se mettait à l’écart pour prier son Père. Il y a plusieurs manières de prier. Mais prier c’est toujours cultiver une relation avec Dieu. Dans la prière personnelle, je m’adresse au Seigneur : C’est une prière, ancrée dans le réel, qui porte ma vie au Seigneur et le Seigneur dans ma vie, qui me permet de regarder mon vécu à la lumière du Christ. C’est alors que nous pouvons remettre les choses à leur place dans le tohu-bohu de nos existences, et comme le dit Saint Paul, l’Esprit nous permet de « discerner la valeur de toute chose, » de faire le tri, de garder ce qui est bien et d’éloigner le mal. Prier et discerner vont de pair.
Agir :  L’esprit du Seigneur envoie annoncer, guérir, délivrer. C’est le contraire de l’enfermement, du repli sur soi, c’est l’Eglise en sortie dont nous parle le Pape François, c’est la présence aux périphéries, particulièrement avec ceux qui sont au bord de la route, en ces temps de Noël : les SDF, les migrants, les isolés…
N’importe qui peut agir : ce peut être simplement visiter une personne seule ou malade, faire un don à une association caritative, être attentif à ses voisins. Nous avons tous fait l’expérience que ces rencontres procurent une joie partagée et ont un parfum d’évangile.
    Témoigner : en ces fêtes de Noël, nous allons bien sûr témoigner de notre amour envers nos proches, notre famille, nos amis. Mais au-delà, avons-nous la simplicité de dire notre joie de célébrer Noël, de témoigner de l’amour de Dieu manifesté dans ce petit enfant de la crèche ?

    Le temps de l’avent n’est pas triste. L’attente de Noël se fait dans la joie et la confiance. Nous avons l’assurance que le Christ est venu sur notre terre, qu’il vient aujourd’hui et qu’il reviendra, dans la gloire, à la fin des temps. A nous de creuser ce mystère de l’amour de Dieu pour l’humanité, de nous préparer à l’accueillir par la prière et le service de nos frères.
    En ce temps de préparation à Noël, nous pouvons, à la suite de Marie, l’humble servante du Seigneur, faire nôtre sa joie, lors de l’annonciation : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ». Amen.

Yves Michonneau, diacre permanent
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
17 décembre 2017

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