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3° dimanche de l'Avent

Is 61, 1-2a.10-11 / Magnificat / 1Th5, 16-24 / Jn 1, 6-8.19-28


« Soyez toujours dans la joie. » nous recommande Paul. Vous ne trouvez pas qu’il est gonflé ? Çà ne se commande pas ; il faut de bonnes raisons pour être joyeux. Toutes les victimes de la faim qui voient mourir leurs enfants, vous croyez qu’elles peuvent se réjouir ? Et les familles Palestiniennes qui vivent à la belle étoile parce que les bulldozers Israéliens ont rasés leur maison cette année ? Pourtant, la situation mondiale n’était pas plus reluisante à l’époque de Paul, et lui-même avait traversé bien des épreuves. Les Thessaloniciens auxquels il s’adresse connaissent déjà les persécutions, et lui-même a dû les quitter précipitamment pour échapper au pouvoir romain auquel les juifs l’ont dénoncé comme fauteur de troubles. Alors, de quelle joie nous parle-t-il ? Et pourquoi se réjouir ? Pour quelles raisons serions nous dans la joie ?
« Soyez toujours dans la joie. » Il ne s'agit pas de retrouver un petit sourire de commande ; l'appel est énorme : vivez toujours dans la joie. Et il ajoute deux autres impératifs : Priez sans cesse, Rendez grâce en toute circonstance. Toujours sourire, toujours prier, toujours remercier Dieu, c'est de la pub spirituelle ! Non, dit Paul : « c'est la volonté de Dieu. » Et ce que Dieu veut pour nous, c'est le meilleur pour nous : être toujours dans la joie, dans la prière, dans le merci. « Que Ta volonté soit faite... » dirons-nous tout à l'heure dans le Notre Père. C’est l’Esprit du Christ qui fait jaillir en nous la prière. C’est lui qui murmure en notre cœur : « Abba ! Père bien-aimé ! » C’est lui qui fait de nous des Fils de Dieu. Et être fils de Dieu, ce n’est pas triste. Est-ce que ça ne devrait pas nous pousser à toujours lui dire merci, et à toujours nous réjouir ?
Dans la 1ère lecture, le prophète Isaïe se présente comme rempli de l’Esprit de Dieu, et il affirme : « Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance et aux captifs la liberté. » Quelques siècles plus tard, dans la synagogue de Nazareth, Jésus reprendra ces mêmes termes avant d’ajouter : « aujourd’hui, cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez. » Voila une autre raison de nous réjouir puisque nous  étions prisonniers de nos péchés et qu'il vient nous délivrer, nous avions le cœur brisé d'être séparé de Dieu par un abîme, et qu''il vient le combler. Pour Jésus, l’amour des pauvres, le souci de libérer les prisonniers, de guérir les malades, est inséparable de son amour pour le Père. On comprend mieux le message de l'ange à Bethléem : « Je viens vous annoncer une bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tout le peuple:Aujourd'hui vous est né un Sauveur. » Mais de quoi avons-nous besoin d'être sauvé aujourd'hui ? De quoi avons-nous besoin d'être délivré ? Ne sommes-nous pas prisonniers de certaines habitudes dans notre façon de vivre ? Ne sommes-nous pas esclaves de certaines idoles qui  défigurent l'image de Dieu en nous ? Par le mystère de son incarnation, qui est inséparable de celui de la rédemption, le Christ nous rend notre identité de fils. Alors, avec Isaïe, nous pouvons crier : « Je tressaille de joie dans le Seigneur... Car il m'a vêtu des vêtements du salut, il m'a couvert du manteau de la justice. »

Jean, l’évangéliste dit de Jean le Baptiste, le Saint patron de notre paroisse: « Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. » Dans les trois évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc), la prédication de Jean-Baptiste invite à la « conversion » : c'était l'évangile de dimanche dernier, souvenez-vous... « préparez le chemin du Seigneur, convertissez-vous... » Dans l'évangile de St Jean, lu aujourd'hui, il est frappant de remarquer, au contraire, que  Jean-Baptiste semble n'appeler qu'à la foi : « Reconnaissez Celui qui est mystérieusement présent au  milieu de vous. » Croire est plus important que tout, y compris que la rectitude morale. Le grand malheur de l'homme n'est pas d'abord l'immoralité, l'égoïsme, l'injustice -  même s'il est nécessaire, bien sûr de s'en convertir, pour préparer le chemin de la rencontre – Le grand malheur de l'humanité, c'est l'incrédulité, c'est le manque de foi, c'est de ne pas reconnaître le Dieu qui est secrètement présent au milieu de nous.
A Noël, nous allons faire mémoire de la naissance du Fils de Dieu dans notre humanité, et c'est une grande joie. Nous allons aussi nous préparer à l'accueillir lorsqu'il viendra établir son Royaume, à la fin des temps. Mais dès aujourd'hui, il nous faut rechercher la présence de Jésus parmi nous, pour nous approcher de lui, l'entendre, nous laisser toucher par lui. Pendant cette semaine, recherchons-le dans la prière et dans la rencontre vraie de tous les petits auxquels il  s'identifie. Cette préparation, en même temps qu'elle ouvre aujourd'hui nos cœurs à la joie de la rencontre du Seigneur qui revient, nous dispose aussi à entretenir en nous le trésor de la présence de Dieu dont nous sommes déjà le sacrement en ce monde. Alors, réjouissons-nous et rendons lui grâce par cette Eucharistie.

Jean-Jacques BOURGOIS, diacre permanent
Le Clion et La Bernerie
Le 17 décembre 2017


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