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3° dimanche de l'Avent

Ce troisième dimanche de l'Avent est pour l'Eglise le dimanche de la joie et le dimanche de la paix. « Joie » et « Paix » : deux mots inséparables. Comment être dans la joie lorsque nous sommes en conflit avec nous-même ou avec nos frères ou avec Dieu, et comment être vraiment en paix si une joie profonde n'habite pas notre coeur ?
 Vous l'avez sûrement remarqué, le mot «  joie » a été prononcé de nombreuses fois depuis le début de cette célébration. Nous avons chanté à l'entrée : «  Joie pour la terre et gloire à Dieu ! »,  Le prêtre nous a dit, dans son mot d'introduction : « l'Eglise nous invite à la joie. » puis on a entendu la prophétie d'Isaïe annoncer la joie de tout un peuple et pour traduire le sens du Magnificat de la Vierge Marie, nous avons chanté : «J'exulte de joie en Dieu mon Sauveur ». Enfin, nous avons entendu l'apôtre Paul, adresser aux Thessaloniciens et à nous-mêmes cette supplication : "Soyez toujours dans la joie." Oui, à quelques jours de Noël, nous sommes invités à attendre la venue du Seigneur dans la joie. Le message de l'ange aux bergers de Bethléem est : « Je viens vous annoncer une grande joie pour tout le peuple : aujourd'hui vous est né un Sauveur ! » et alors la troupe céleste loue Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime ! »
Tout cela c'est bien beau, mais comment est-ce possible ? Peut-on y croire vraiment ?  Nombreux sont ceux qui, autour de nous, et peut-être même parmi nos proches, considérent l'espérance chrétienne comme une douce illusion. Pire encore, ils ne perçoivent dans le message de l'Ecriture et de l'Eglise qu'une série d'interdits, de mises en garde, de recommandations morales. Et puis, et c'est hélas la réalité, des conflits endeuillent tous les jours notre planète, les problèmes économiques et écologiques condamnent beaucoup de nos contemporains à une vie misérable et cela ne date pas d'hier.
Comment pouvons-nous être dans la joie,
comment pouvons-nous être des bâtisseurs de paix ?
Voilà une question essentielle, une interrogation qui mérite réflexion.

La joie, en tant qu'émotion profonde, ravissement, enchantement passager, est accessible à tous ! Regardez la joie qui éclaire les yeux des parents qui regardent leur enfant faire ses premiers pas... La joie pour un malade de quitter l'hôpital et d'apprendre de son médécin qu'il est guéri... La joie du jeune garçon ou de la jeune fille qui vient d'apprendre sa réussite au Baccalauréat... La joie des parents et grands parents à l'idée de recevoir à Noël leurs enfants et leurs petits-enfants.
Mais lorsque les journées sont porteuses de mauvaises nouvelles, ou qu'elles s’étirent dans la monotonie il est difficile de se montrer joyeux, et, d’une façon générale, lorsque nous sommes accaparées par les soucis et les activités incessantes, il est difficile d'être vraiment dans la paix et dans la joie.

La joie chrétienne est plus qu'une émotion passagère. Joie profonde, paix intérieure et épreuves peuvent cohabiter. Nous connaissons tous des gens qui rayonnent de joie et qui, pourtant, traversent des épreuves difficiles

La joie, nous dit St Paul, est un don de l’Esprit qui ne dépend pas de circonstances extérieures passagères. La joie, dont parle les Ecritures dépasse les événements et vient d’une source beaucoup plus profonde.

 C'est un jésuite,  le Père François Varillon, mort il y a déjà trente ans, qui nous a laissé un magnifique témoignage de foi, dans un livre merveilleux intitulé « Joie de Croire, joie de Vivre. ». Ce n'est pas dans ce livre, mais dans un autre, intitulé : «Beauté du monde et souffrance des hommes » qu'il nous fait une confidence et qu'il nous livre à quel moment il a reçu ce don de l'Esprit qu'on appelle «joie». C'est quand, à dix-huit ans, il a entendu un prêtre reprendre les paroles de St Jean : «Dieu est amour.». « Ce fut, dit-il, un bouleversement de l’âme et de l’esprit. »
 
 N'est-ce pas étonnant ? Cette affirmation, nous l'avons entendue maintes et maintes fois mais a-t-elle été pour nous une illumination, une découverte qui a bouleversé notre vie ? Pas sûr. C'est pourtant bien le message de Noël : «Je viens vous annoncer une grande joie pour tout le peuple : aujourd'hui vous est né un Sauveur !» Oui, la joie chrétienne, don de l'Esprit, trouve sa source dans la révélation d'un Dieu Amour venu en notre humanité pour nous sauver. La source de la joie, la joie elle-même seraient donc à chercher dans cette unique direction : le Christ. Il serait celui qui libère, celui qui génère dans les cœurs la vraie paix, celui qui fait naître la joie.

Cette nouvelle devrait nous bouleverser, nous faire rayonner de joie et faire de nous des artisans de paix et nous devrions être, comme Jean-Baptiste, des messagers de la Bonne Nouvelle. Dans l'histoire chrétienne, à toutes les époques, nous trouvons des pacifiques et les comblés de joie. Ils ont le visage de François, le pauvre d’Assise, de Vincent de Paul, de soeur Emmanuelle, de Jean Vanier  et de bien d'autres.


Avant la communion, nous serons invités à nous donner la Paix du Christ. Nous le faisons déjà de temps à autre. Essayons aujourd'hui de réaliser le sens profond de cette démarche. En  nous disant les uns aux autres : « La Paix du Christ » cela doit signifier : « l'amour de Dieu nous est offert dès maintenant en Jésus-Christ. Si nous savons l'accepter au plus profond de notre coeur, alors, nous pourrons être, à notre tour, des artisans de paix. ». C'est aussi la profondeur de ce message que nous devrons découvrir sur les galets portant ce mot « Paix » écrit dans différentes langues et que les enfants apporteront à la crèche le soir de Noël.

 Et pour conclure, je vous livre ce souhait profond, exprimé par  Jean Vanier, dans son livre « Recherche la Paix. » Ce canadien est fondateur de la Comunauté de l'Arche et cofondateur du mouvement « Foi et Lumière » dont les membres partagent la vie des personnes handicapées.
 Je le cite : «  Mon espérance est que de plus en plus de gens découvrent que la paix à laquelle nous aspirons tous n'est pas seulement l'affaire des gouvernements mais l'oeuvre de chacun de nous. Nous pouvons tous devenir des bâtisseurs de paix, nous pouvons tous faire notre part. Le futur de notre monde est entre nos mains. Il dépend de notre engagement à travailler ensemble, avec d'autres, pour la paix, chacun à la mesure de nos dons et de nos responsabilités. Bâtir la paix, ce n'est pas empêcher telle ou telle catastrophe, c'est redécouvrir une vison, un chemin d'espérance pour toute l'humanité. »

Puisse ce chemin d' espérance nous conduire tous à la joie de Noël !


14 décembre 2008
André ROUL, diacre permanent (d'après diverses sources).


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