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Sommaire Avent - année B
2° dimanche de l'Avent

Is 40, 1-5.9-11 / Ps 84 / 1P 3, 8-14  / Mc 1, 1-8


Les enfants, dites-nous ce que vous avez déposé dans l'anneau ?                

    - Des étoiles

Que représentent ces étoiles si joliment décorées ?                                      

    - La paix 

Et l'anneau bleu ?                                                                                          

    - L'Europe 

Vous avez raison, la paix est importante et même indispensable pour vivre pleinement. La paix entre les peuples, la paix entre les nations... mais l'Europe est-elle totalement en paix ? …Que se passe-t-il ?

Conflits, violences, guerre... pourtant, on espère tous la paix pour que les enfants, les femmes et les hommes vivent heureux ensemble. Vivre la paix pour construire un avenir, le vôtre les enfants, partagé, heureux, paisible et durable.

Croyez-vous que les conflits, les agressions, les colères ne sont qu’au niveau des États ou des nations ? …Non bien sûr ! Les conflits qui empêchent la paix sont déjà à notre niveau, celui des hommes, des femmes et même des enfants de notre pays, de notre ville, de notre paroisse et même parfois de notre famille. Dans votre école, vous les enfants, dans votre travail vous les adultes, dans notre quartier sommes-nous véritablement en paix avec tous ceux que nous croisons régulièrement ? Avant d'espérer une paix universelle, c'est-à-dire entre tous les pays de la terre, il faut déjà faire la paix, ici, entre nous.

Mais parfois, reconnaissons-le, nous ne sommes même pas en paix avec nous-même. On s'en veut, on est en colère contre nous-même, on se juge mal ou nul... Pour faire la paix, il faut être 2. Si je suis seul, à qui m’adresser ? Nous sommes chrétiens, tournons-nous vers Jésus, le « Prince de la Paix », comme le dit la Bible, pour lui demander de nous aider à nous pardonner et nous réconcilier avec nous-même car Dieu m'aime tel que je suis et sa Miséricorde, que j’implore, va m’aider à reprendre confiance et retrouver ma paix intérieure.

Alors, alors seulement je peux aller à la rencontre de celle ou celui avec qui je suis en désaccord, en conflit, pour lui proposer une réconciliation, par un pardon donné et reçu pour engager un chemin vers la paix, aidé par la prière avec Jésus, éclairé par l’Esprit, guidé par sa Parole « aimez-vous ». Faire la paix ça ne se décide pas seul, il faut être au moins 2. La paix c’est instaurer une confiance réciproque, regarder l'autre avec la dignité pour vivre avec lui.

Que ce soit seul, avec mon voisin ou entre pays, la paix nous avons à la confier à Jésus et à Dieu mais aussi à l'Esprit dans une prière régulière pour avoir la force, l’humilité et la persévérance pour préparer le chemin du Seigneur... dans l'Évangile de ce jour, Jean-Baptiste, celui choisi pour annoncer la venue du Sauveur, rappelle les paroles du prophète Isaïe. Un chemin de paix n’est pas une route bien plate, large et bien éclairée mais un chemin d’humanité avec ses faiblesses, ses chaos et ses lumières. Un chemin fragile qu’il faut construire et reconstruire par une conversion régulière en repoussant orgueil, pouvoir, domination …enfin tout ce qui nie la dignité et la liberté d’autrui. Préparer le chemin du Seigneur, préparer sa paix pour tous les hommes, n'est pas chose facile ! Des ravins se creuseront pour séparer les personnes, des collines se dresseront pour isoler et rejeter, parce que l’orgueil, la jalousie, la colère empêchent de voir l'autre tel qu'il est, enfant de Dieu, la peur de l’inconnu peut même me pousser à refuser le chemin.

Unissons-nous dans la prière pour renforcer notre foi et notre confiance en Dieu et en Jésus. Avec la force de leur amour par l’Esprit donné, ils pourront nous aider à dépasser les différences, les difficultés et accepter que cette paix ne soit pas instantanée. Il faut du temps pour construire, retrouver la confiance en moi, en l'autre et le temps de Dieu dépasse notre désir ! 

La paix n’est ni une utopie, ni un pari mais un engagement pour une vie digne ! Avec foi en la puissance de l’amour, il faut oser la vie avec Jésus, oser la vie avec nos sœurs et nos frères parce que ce n'est qu'ensemble, oui ensemble, que nous pouvons découvrir que la paix est le passage obligé vers le Royaume de Dieu.

Pour finir, je vous partage 2 écrits : un de Magda Hollander Lafon (1927/2023) survivante du camps d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Elle écrit : « Plus de 70 ans après la guerre, après la Shoah, les derniers survivants que nous sommes témoignent […] Le passé ne peut être effacé. Il m'a permis par son enseignement d'aller vers la vie, source de création et de recréation jamais finie. Aujourd'hui nous participons en témoignant au devenir d'un monde plus juste, plus humain. Nous essayons d'œuvrer là où nous sommes, pour faire advenir la paix, d'abord en nous, puis autour de nous. […] Il faut s'aimer … pour semer juste. »

Un du pape François : « il n'y aura jamais de vraie paix tant que nous ne serons pas capables de construire un système plus juste [...] Comme chrétien nous puisons cette conviction dans la Bible, en particulier à travers la parole des prophètes, qui rappelle les consciences et les peuples à l'Alliance de Dieu avec l'humanité. Il s'agit d'abandonner le désir de dominer les autres et d'apprendre à se regarder réciproquement comme des personnes, comme des enfants de Dieu et comme des frères. »

Finissons avec le début d’une hymne : 

La paix de Dieu n'est pas un cri lancé des Quatre Vents de l'univers.

La paix, c'est Dieu risquant sa vie, enfant des hommes, la nuit de Noël.


Patrick DOUEZ, diacre permanent

10 décembre 2023


 

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