Année B
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retour vers l'accueilFête du CHRIST, ROI DE L'UNIVERS
Dn 7, 13-14 ; Ps 92, 1abc, 1d-2, 5 ; Ap 1, 5-8 ; Jn 18, 33-37
Seigneur, prends pitié de Rizana NAFEEK !
Jean 18, 33b-37
Aujourd’hui, nous fêtons le
Christ Roi de l’Univers pour terminer l’année liturgique. Cette fête
nous prépare à vivre avec le Christ Jésus de sa naissance dans la
crèche jusqu’au supplice de la croix et de la croix à la crèche !
Avec vous, je vais admirer ce Roi qui est bien à l’opposé de l’image
qu’on se fait d’un roi ! "Es-tu le Roi des juifs ?" demande Pilate. La
question de Pilate est pleine de sarcasme et l’évangéliste aurait pu
l’écrire bien autrement : « Alors ! C’est toi le roi des juifs ?,
toi pauvre loqueteux pas lavé, que tu sens mauvais après ton passage
dans mes cachots et les coups que tu as reçu ? C’est toi que les
grands prêtres de la synagogue accusent de te présenter comme le roi :
mais où est ta richesse ? allez ! montre-moi ta puissance ! »
Et Pilate se demande ce que celui là a pu faire pour qu’on lui livre dans un tel état !
Mais le sort de Jésus est écrit, il est déjà condamné, et ce roi dont
le royaume n’est pas de ce monde entendra bientôt Pilate dire à la
foule « voici votre roi ! » et la foule va hurler, trépigner sur la
place « crucifie le ! nous n’avons pas d’autre roi que César ! ».
Alors il le leur abandonnera pour qu’il soit crucifié.
Ce dialogue que nous lisons et
relisons sans cesse reste terrible pour tous les chrétiens : Jésus va
mourir. Et Pilate qui le sait innocent, baissera les bras en se lavant
les mains sous la pression de la foule.
L’histoire nous prouve encore que quand on veut la peau d’un homme tous
les coups sont permis, même les plus bas au point de relâcher un
coupable et de condamner un innocent, trafiquer les preuves, utiliser
des témoignages fictifs, pratiquer la corruption. Oui, il y a des
hommes de par le monde qui crient leur innocence et n’ont été ni
entendu, ni compris : depuis que les exécutions ont repris aux
Etats-Unis en 1976, plus de 100 personnes ont été libérées des couloirs
de la mort après avoir été innocentées. Mais en France, qui se souvient
de Rida Daalouche, condamné pour un meurtre qu’il n’avait pas commis,
puis acquitté après 5 ans de prison, de Roland Agret, condamné lui
aussi pour meurtre et finalement acquitté après 12 ans de détention et
les condamnés d’Outreau etc… comme nous dit l’évangile, il y a la
paille dans l’œil de notre frère et la poutre qui est dans le nôtre.
Dieu rejoint la misère et la faiblesse humaine, Dieu est présent près du condamné.
J’ai affiché au fond de l’église une petite feuille, pas
grand-chose, elle est noyée parmi les autres. Cette feuille, c’est une
proposition de prière pour une femme faite par l’ACAT. Elle n’est pas
chrétienne. Elle s’appelle Rizana NAFEEK, elle a été utilisée comme
esclave en Arabie Saoudite et elle est accusée d’avoir provoqué la mort
du bébé qu’elle gardait. Elle a été condamnée à mort par un
tribunal dont elle ne comprenait pas la langue, sans avocat, elle
peut être décapitée à tout moment.
Quand Jésus déclare à Pilate : «
je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité »,
c’est à nous qu’il fait cette déclaration.
Croyons-nous que Rizana NAFEEK
est aussi un enfant de Dieu ? Croyons-nous que le roi que nous
acclamons dans nos « alléluia » s’intéresse à ces persécutés, ces
pauvres, ces vieilles personnes laissées seules, ces jeunes à la dérive
?
Croyez-vous être assez forts pour servir la vérité et rendre témoignage
à votre tour que le sacrifice du Seigneur n’a pas été vain ?
Nous pensons alors tout particulièrement au travail des bénévoles du
Secours Catholique que nous avons reçu dans notre paroisse dimanche
dernier. Oui, il faut les remercier ces bénévoles, mais nous pouvons
faire davantage. Nous ne sommes pas la foule qui va demander la mort,
nous ne sommes pas impuissants et nous aussi, nous devons être témoin
de la Vérité: d’abord chacun possède un sourire, un regard
bienveillant, nous avons tous en réserve un geste affectueux, une
parole amicale, un geste bienveillant. Le dialogue fraternel ce n’est
pas compliqué et ça ouvre un espace de communion et d’espérance.
Jésus ligoté, couronné d’épines,
portant le manteau de pourpre, se tient devant Pilate. Il est le
roi pauvre, humilié, le roi des cœurs, le roi de la communion des
cœurs. Quand le peuple réclamera sa mort comme un
accomplissement, ils diront aussi que celui là ne peut pas être le
Messie fort et assez puissant pour les libérer du joug des romains,
pour restaurer le royaume de David. On le condamne pour ne plus
l’entendre dire que le plus petit parmi les hommes est le plus grand
aux yeux de son Père. Et nous, nous rendons grâces à notre
Seigneur, notre Roi et notre Dieu, martyrisé et faible, qui ne
cherche pas le pouvoir mais la « communion des cœurs ».
Gérald PRIVE
Paroisse SAINT THOMAS D’AQUIN
LE DIAMANT (MARTINIQUE)
25 novembre 2012
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