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Fête du CHRIST, ROI DE L'UNIVERS
      

        L’expression Christ Roi est un peu un pléonasme, puisque, est Christ celui qui a reçu de Dieu l’onction le consacrant souverain, libérateur. Il est celui par qui Dieu accomplit sa promesse.
    Aujourd’hui, en fêtant le Christ Roi de l’Univers, nous clôturons l’année liturgique. Elle nous fait aussi déjà entrer dans la nouvelle année, car elle nous prépare à aimer avec le Christ de la crèche à la croix et de la croix à la crèche !
    Dans ces deux évènements, nous vivons une seule révélation :
    Christ est Sauveur de toute l’humanité.
   
    Avec vous, ce matin, (ce soir) je veux contempler ce Roi qui se présente sous la figure du contraire de la royauté.
     Voyons le Christ en croix et écoutons-le qui nous parle :

    « Regardez-moi ! Je suis votre Roi : je porte une couronne d’épines...parce que je suis Roi de la vérité. Je souffre pour la vérité et je rends témoignage à la vérité que j’ai apportée du ciel. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. Quiconque aura lutté pour la vérité, sera couronné par la vérité. Je suis couronné roi de la vérité et je regarde comme mes sujets, mes héritiers, tous ceux qui luttent pour la vérité. »

    Saint Jean vient de le redire : ‘’Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité’’

    Frères et sœurs, à chaque fois que nous faisons la vérité en nous, nous entendons la voix du Christ et nous sommes ses disciples. Cette voix nous dit : ‘’Sois le serviteur de tes frères’’
    Que de fois ce mot de vérité est répété en ce jour !
    Mais qu’est-ce donc que la vérité ? C’est une question que Pilate va aussi poser à Jésus...Mais il restera sur ses propres certitudes.
    Pour l’homme, la vérité est ce qui le fait exister réellement, en vivant dans le sens de sa création.
Au contraire le mensonge le fourvoie et l’entraîne sur une route sans issue.

La vérité n’est pas autre chose que l’Amour, cet Amour qui, dans la foi et l’espérance, nous fait exister et accéder à cette Royauté du Christ.
En y regardant bien, l’Amour, c’est Dieu lui-même !
Dieu Amour et vérité qui sait retrouver l’homme sur des chemins toujours nouveaux, où il vient à notre rencontre.
N’oublions jamais que personne ne connaît  Dieu s’il ne connaît pas l’homme et personne ne connaît l’homme s’il ne connaît pas Dieu.

Face à ce Dieu Amour, nous avons bien du mal à vivre avec lui.
Nous dressons tant de murs, soi disant pour nous protéger, alors qu’ils nous séparent les uns des autres et nous privent de la liberté de reconnaître en l’autre la vérité, Dieu.
Quand nous abattons ces murs, nous nous ouvrons au contraire à la rencontre et au partage, à l’amour vérité qui nous fait vivre.
Et quand je parle de murs, je ne pense pas seulement à ceux de Berlin, d’Israël ou du Mexique.
Je pense à ce mur que je dresse quand je ne reconnais pas en l’homme condamné et en prison sa dignité de personne. Je dresse aussi un mur quand les opinions de mon proche voisin me dérangent et que je me détourne de lui, trop sûr de ma vérité !

Ecoutons encore le Christ souffrant : « Regardez-moi ! Je suis votre roi ; je porte pour signe de ma puissance un roseau à la main. Je ne viens pas pour renverser ou détruire les hommes, ni les forcer. Mon règne est celui de la bonté et de la paix. Je veux que mes soldats soient comme des agneaux au milieu des loups, acceptant de souffrir avec moi pour la justice ! Bienheureux ceux qui sont doux, ils possèderont la terre. »

En se soumettant à la violence, le Christ affiche que le vrai pouvoir n’est pas domination. Il nous manifeste la vanité et la perversité des conduites qui visent à disposer de la liberté des autres. Le Christ en croix attire les regards de tous les hommes parce que la vérité attire tout ce qu’il y a en nous de vrai !

« Regardez-moi ! Je suis votre roi ; mon Royaume n’est pas de ce monde, je porte pour manteau un lambeau de pourpre ; Je ne viens pas pour conquérir la terre, ni amasser des richesses ou trésors et abondance. Je n’ai qu’une étable pour logement, sans pierre où reposer ma tête ;  je n’ai qu’une planche pour mourir. Je suis le roi de la pauvreté, roi des pauvres de cœur. Je dis à chacun : ‘’Ne t’encombre pas de tes biens, viens et suis-moi.’’
Bienheureux les pauvres, je leur donnerai le ciel pour héritage !

Frères et sœurs, telle est la Royauté du Christ, unique, car elle se présente au contraire de la royauté terrestre

Le Seigneur est celui qui se fait serviteur, et seul, le serviteur est Seigneur !

Jean François NEAU
Diacre
22 11 2009

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