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7° dimanche du temps ordinaire


 
"Le Pardon nous est offert"

Les lectures de ce dimanche sont très fortement liées entre elles.

Dans sa 2ème lettre aux Corinthiens, Saint Paul affirme à propos du Christ : ‘’Toutes les promesses de Dieu ont trouvé leur ‘Oui’ en sa personne.’’
Ces promesses dont parle Paul, ce sont celles de l’ancien Testament, en particulier celles d’Isaïe qui résumaient bien l’attente d’Israël  entendue dans la 1ère lecture.
‘’Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ?
Ce monde nouveau, il est bâti sur le pardon inconditionnel de Dieu :
‘’Moi, oui, moi je pardonne tes révoltes, à cause de moi-même.’’
Ce monde nouveau, promis par Isaïe, est arrivé, puisque jésus guérit les malades et pardonne les péchés. ‘’Pour que vous sachiez que le fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l’ordonne, dit Jésus au paralysé, lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi.’’

Marc dans cette page d’évangile attire notre attention sur le pardon qui nous est offert.
Nous voyons dans ce texte de la guérison du paralytique, quatre porteurs et le malade. Ils ne parlent pas, mais ils sont décidés et prennent les moyens de parvenir à leur fin : la rencontre avec Jésus. Ils croient en la puissance de son intervention.
C’est cette foi que Jésus reconnaît et qui fonde son geste de guérison.
Il ne dit pas en effet :’’je te pardonne’’ mais ‘’mon fils, tes péchés sont pardonnés’’
Pour bien montrer qu’en Lui se trouve le pardon,  il remet debout le paralysé, Jésus est signe que la toute puissance de Dieu est en Lui.
Le lien qui est fait dans ce texte, entre souffrance physique et culpabilité, est symbole en fait du mal spirituel qui nous affecte.

Comme toujours, nous devons prendre les textes évangéliques comme s’adressant aussi à nous et comme s’ils parlaient directement de nous.
Posons-nous la question : En quoi suis-je paralysé ?
Si les réponses varient selon les personnes, il s’agit toujours de se lever pour suivre le Christ. Où ? Là où il va, vers les personnes qui ont besoin d’aide, vers ceux qui ont besoin de se lever et de marcher, mais que leurs conditions de vie immobilisent. Il nous faut surmonter nos inerties remplacer nos ‘’il faudrait’’ par des ‘’allons-y’’ comme le disait Sœur Emmanuelle.

N’est-ce pas ce que nous donne à voir l’évènement de 1954 ?
Il s’appelait Georges. Il sortait du bagne. Il avait l’idée ancrée de se suicider. Sur son chemin, il fait la rencontre qui orientera toute sa vie.
Au lieu de regarder et pleurer sur son passé, l’abbé Pierre l’accueille et  lui propose de se mettre, en échange, au service de plus pauvres que lui.
C’est la véritable naissance d’Emmaüs.

Ce qui me frappe, en faisant ce lien, c’est que les porteurs du paralysés, comme l’abbé, ont été signifiants que nous sommes portés par les autres et que nous avons-nous aussi à les porter. La foi des uns provoque le pardon des péchés des autres.

C’est la communauté ‘’Eglise’’ qui vit ainsi ‘’rassemblée’’ en Christ dans l’unité.
Nous aurions plutôt attendu que le paralysé se mette à suivre Jésus...
Il retourne chez lui pour y mener une vie ordinaire. C’est que le don et le pardon de Dieu sont gratuits. A partir de cette existence nouvelle, il pourra librement donner sa foi à celui qui lui a rendu son intégrité.
Nous ne vivons pas en nous enfermant dans le passé et la culpabilité.
L’appel à l’espérance est toujours un appel à la vie.
Si Dieu nous demande de voir germer son monde nouveau, il veut que nous y participions. Il nous faut quitter notre immobilisme, être artisan actif de paix.
Un germe, c’est tout petit, alors n’attendons pas de grandes actions spectaculaires pour vérifier ce que nous pouvons construire par nos tous petits gestes du quotidien.
Dans l’alliance que Dieu nous donne de vivre avec Lui, accueillons sa Parole.
Nous pourrons alors seulement dire aussi à nos frères : ‘’Avec Dieu ensemble, nous faisons un monde nouveau, il germe déjà, ne le voyez-vous pas ?

 Jean François NEAU, diacre permanent.

le 22 février 2009                                                                                                     



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