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5° dimanche de Pâques



Le vigneron nous aime

Je vous propose ce soir (ce matin) de faire un sondage, c’est la saison !
Levez la main les personnes qui pensent ne jamais avoir entendu ce texte d’évangile…
Bien, Levez la main ceux qui l’ont déjà entendu…
Et maintenant levez la main ceux pour qui ce texte est une Bonne nouvelle, ceux pour qui ce texte a changé concrètement quelque chose dans leur vie…
Eh bien je vous propose de regarder ce texte avec cet objectif : le triturer, le malaxer, le ruminer jusqu’à ce que nous trouvions quelque chose de concret à mettre en pratique dans nos vies et pas seulement de belles pensées un peu éthérées et pas suffisamment terre à terre .
Car comme le dit St Jean dans cette lettre : « nous devons aimer non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. »

Dans la parabole que nous raconte Jésus il y a 3 personnages : Dieu le Père, le vigneron, Jésus, la vigne et les hommes et femmes, les sarments.
Alors on a tendance à se concentrer sur les paroles de Jésus en oubliant le Vigneron.
Quel est le rôle du vigneron, et nous devrions le savoir nous qui vivons au pays du muscadet ? Le vigneron AIME sa vigne : il la soigne, la désherbe, retend les fils qui la soutiennent : en un mot il veut qu’elle soit belle. Et belle car ainsi elle portera du fruit, un raisin gorgé de soleil qui n’aura pas besoin de manipulations chimiques pour donner un bon cru.
Alors évidemment il taille, il émonde, il attache, il contraint un peu ; mais c’est pour que la récolte soit bonne.
Sinon il arrache les ceps, et nous savons bien la tristesse que cela représente : une vigne arrachée, ces ceps entassés au bord du chemin et qui bientôt partiront au feu.
Ecoutons Jésus : « mon Père est le vigneron. […] Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. »
Alors maintenant que nous savons que nous sommes aimés, comme dans les bras d’un Père, que devons-nous écouter : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous… » Bien sûr les sarments qui ne sont plus attachés au cep ne servent qu’à allumer le barbecue, mais ceux qui sont bien accrochés ont aussi été taillés, rognés, un peu blessés mais c’est parce que le vigneron fonde de grands espoirs sur eux pour porter ces beaux raisins à la fin de l’été. Il a confiance en eux.
Alors pour cela il faut que les Paroles du Fils demeurent en nous.
Et d’abord quelles paroles ?
« Avoir foi en son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. » C’est une nouvelle manière de dire les 2 premiers commandements : aimer Dieu, et son prochain. Et l’évangéliste insiste : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l’obtiendrez. », et dans la lettre : « Tout ce que nous demandons à Dieu, il nous l’accorde, parce que nous sommes fidèles à ses commandements, et que nous faisons ce qui lui plaît. »
Mais une telle chose devrait changer nos cœurs, embellir la vie !
Et pourtant que voyons nous autour de nous, à la télé, dans les journaux, dans nos familles même ? Des guerres, des divisions, des conflits, des rancunes des colères !
Que devons nous faire pour que cela change ?
D’abord, d’abord, en premier, pour commencer, se convaincre que nous sommes aimés chacun, individuellement, par un Père débordant d’amour. Ensuite qu’il a confiance en nous, qu’il a besoin de nous pour porter cet amour.
Quelquefois nous trouvons que la taille est sévère et que la vie est rude. Mais une vigne qui n’est pas taillée finit par dégénérer et les grappes de raisin deviennent toute petites et très acides.
Et nous pourrions croire qu’il y a d’autres vignerons, plus cools, moins portés sur le sécateur… Jésus est allé jusqu’à la Croix pour porter du fruit et souvent nous pensons que nous aimerions bien un autre chemin, plus doux. Mais c’est aussi le chemin de la Résurrection.

Bon, mais concrètement que faut-il changer ?
Ces jours ci nous avons entendu beaucoup de choses pour éclairer notre vote.
Le bulletin paroissial nous rappelle le message des Evêques qui nous précisent que certains points sont plus importants que d’autres.
Mais dans le secret de l’isoloir si nous essayions de choisir pour mieux aimer. Aimer la vie, la famille, ceux qui ont besoin de notre solidarité, plutôt qu’en écoutant les remarques perfides et basses d’un état major politique ou d’un autre. Nous ne votons pas, les français les uns contre les autres, mais les uns pour les autres.

Vous relirez le chapitre des actes des Apôtres que nous avons entendu tout à l’heure : Paul qui venait pour emprisonner et tuer les chrétiens au nom de la communauté juive de Jérusalem est accueilli et protégé par la communauté de Damas qu’il venait persécuter. Car les cœurs étaient ouverts à l’Esprit de Dieu qui nous fait témoigner de son amour et porter des fruits là où tout parait perdu.

Philippe ARRIVE, diacre permanent.
Vertou  05-06 Mai 2012     


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