Le
vigneron, la vigne, et les sarments. Sous une forme poétique, ça
pourrait être
le titre d’une fable…avec cette morale : « Pour porter beaucoup
de
fruit, restez branchés sur Jésus Christ »
Le
vigneron, la vigne, et les sarments. Sous une forme écologique, c’est un
« écosystème »,
c’est-à-dire : des êtres vivants en constante interaction les uns
avec les
autres ; leur raison d’être, c’est d’exister et d’agir les uns pour
les
autres, en relation vitale.
La raison d’être du vigneron, c’est de planter et
faire fructifier sa vigne ; il est aux petits soins pour elle, il
veille sur
elle, il lui consacre toute son attention, toute sa patience, tous ses
moyens, sans
jamais désespérer des résultats,
La raison d’être des sarments, c’est de produire de
beaux fruits ; ils portent du fruit parce qu’ils sont branchés à la
vigne ;
ils se nourrissent de sa sève et de sa force de vie. Ils se laissent
tailler,
émonder, pour tout ce qui ne produit pas.
Le
vigneron,
sa vigne, et les sarments, c’est une Parabole de vie et d’Alliance
: les
fruits viennent sur les sarments, mais ils proviennent de la Vigne, et
ils
appartiennent au Vigneron.
Dans
tout l’Ancien Testament, la vigne est le signe de l’Alliance de Dieu
avec son
peuple Israël : il l’entoure de son amour, il le protège de ses
ennemis.
Jésus
est la Nouvelle Alliance avec les hommes – avec tous les hommes -
avec
toute l’humanité : il a donné sa vie, pour que tout homme ait la vie en
lui, la
vie en abondance.
Dans
cette parabole, on comprend bien que Jésus est au cœur de la
relation entre
son Père et l’Humanité : Jésus, vrai homme et vrai Dieu, est la Vigne
bien
aimée du Père, et il nous engendre - nous ses disciples- pour que nous
soyons
reliés à Dieu.
Le
Vigneron attend beaucoup de sa vigne ; et Jésus nous associe
intimement à la
mission qu’il a reçue du Père, il veut que nous lui soyons liés,
pour
porter du fruit en abondance : c’est la mission commune que le Père
nous
confie.
Porter
du fruit, c’est « garder les commandements de Dieu,
nous dit la Lettre de Saint Jean : faire ce
qui est agréable à ses yeux, mettre notre foi dans le nom de son Fils
Jésus
Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. »
Il y
a de multiples façons de porter du fruit, pourvu que l’on soit branché
directement sur la Vigne de Jésus qui nous relie à son Père :
-
(1ère
Lecture) Saint Paul, qui était l’ennemi N°1 des
chrétiens, a été littéralement retourné par sa rencontre avec Jésus ; il
est
devenu l’apôtre des nations : les lettres qu’il a adressées aux
communautés
chrétiennes du 1er siècle portent encore du fruit
aujourd’hui.
« Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui
vit en moi. » Une vie branchée sur
le Christ.
-
(Plus près de
nous) Saint Louis Marie Grignon de Montfort, que
nous fêtons aujourd’hui, a consacré toute sa vie à la Mission: un
engagement
passionné à vivre le baptême par Marie, une proximité paternelle avec
les
pauvres, les plus fragiles, les rejetés de la société de son temps, un
élan
missionnaire plein de créativité, une vie constamment à l’écoute de la
Parole
de Dieu, avec l’art de toucher les cœurs, le courage d’accepter les
épreuves
avec confiance, l’abandon à la divine providence : « Dieu
seul » comptait pour lui. Une vie branchée sur le Christ.
L’exemple
des
saints nous montre comment rester branchés sur le Christ, liés à Jésus,
et comment
DEMEURER en Lui. DEMEURER, c’est le verbe qui revient le plus dans cette
page
d’Evangile.
Pour
la vigne qui est le Christ et les sarments qui sont les disciples,
DEMEURER – c’est
être en osmose, en échange permanent, dans la bienveillance du Vigneron
qui est
le Père. C’est une fidélité, un approfondissement de la relation entre
le
sarment et la vigne, une disponibilité à recevoir et à échanger un
flux de
vie et d’amour.
Pour
nous aujourd’hui, qui sommes sur le chemin de la Sainteté, il y a
PLUSIEURS MOYENS
CONCRETS pour demeurer en Christ :
-
La prière, personnelle
et collective : l’oraison, la louange, et la prière de demande, qui
guident
notre volonté,
-
Les Sacrements, et en
particulier l’eucharistie qui est la communion intime et
communautaire au
Corps du Christ,
-
L’écoute de la Parole
de Dieu, qui éclaire notre intelligence, et qui nous relie au Père,
-
Les actes de
miséricorde que l’Esprit Saint nous inspire : « Petits
enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais en actes et
en
vérité ». Comme le Vigneron prend soin de sa vigne, nous
pouvons
également prendre soin de nos frères : guérir, nourrir, instruire,
apaiser, assister, consoler, encourager, aimer…
L’Abbé
Pierre répétait souvent : « Lorsque nous arriverons à la
fin de
notre vie, on ne nous demandera pas si nous avons été croyants, mais
si nous
avons été crédibles ».
Alors
oui, notre raison d’être, c’est de demeurer en Christ, de faire la
volonté du
Père, c’est-à-dire ajuster notre volonté à la sienne. Alors nous
porterons
beaucoup de fruit, et ce fruit réjouira le cœur des hommes.
Le
vigneron, la vigne, et les sarments : Dieu nous donne de porter ses
fruits
à Lui - le Vigneron de la Joie - pour le Salut du Monde !
Amen
Emmanuel MÉRIAUX, diacre permanent
Église Saint Louis Marie
Grignion de Montfort
28
avril 2024