Année B
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retour vers l'accueil5° dimanche ordinaire
Jb 7,1-4.6-7 ; 1Co 9,16-19.22-22 ; Mc1,29-39
Chers frères et sœurs, la séquence de Marc que nous méditons est la
suite immédiate de celle du dimanche dernier (Mc 1,11-28) présentant la
première prédication de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm. Nous le
suivons aujourd’hui, après sa sortie de la synagogue, dans son élan
missionnaire occupé principalement par la prédication itinérante.
Il est admirable de voir Jésus qui enseigne avec autorité. Il est vrai
que par sa Parole, il opère des guérisons et des exorcismes. Et les
disciples sont heureux d’être de sa suite. Simon doit être fier
d’accueillir chez lui le Maître qui relève sa belle-mère alitée. Jésus
est à l’œuvre, et les foules accourent de toute part. « La ville
entière se pressait à la porte », écrit Marc, montrant l’accroissement
d’intensité du travail de Jésus au contact de la foule, le Sabbat sitôt
fini. Mais les disciples, en étant avec leur maître, doivent le suivre
plutôt de l’intérieur que de l’extérieur. C’est à ce prix qu’ils
peuvent demeurer avec le Seigneur et se laisser saisir par Lui, comme
l’a été la belle-mère de Simon. Et alors, ils se lèveront et serviront.
Le vrai disciple du Christ ne pourrait le chercher mieux qu’en se
joignant à Lui avant tout dans la prière.
Simon et ses compagnons découvrent un raccourci édifiant qui nous
entraîne à chercher le Seigneur. « Tout le monde te cherche »,
disent-ils à Jésus. Mais ils doivent apprendre à le chercher non pas
comme tout le monde, mais plutôt comme ils doivent le chercher et là où
ils peuvent le rencontrer. Et de fait, ils le découvrent en dialogue
avec le Père. Jésus les instruit aussi bien par sa prière que par sa
mission. Lui qui tantôt était à la synagogue se remet à prier. Lui, le
Rabbi nanti d’autorité, il prie. Lui, le Fils de Dieu, il prie ! Et
pourquoi pas nous, frêles créatures ? Par ailleurs, le Maître dévoile
aux disciples le but de sa sortie : proclamer l’Evangile. Pour cela il
faut partir.
« Partons ailleurs », dit Jésus. En vérité, le salut proclamé par Jésus
ne consiste pas à s’établir dans des assurances physiques, si
importantes qu’elles puissent paraître. Jésus ne vise pas un succès
terrestre qui consisterait à être le leader d’une foule en quête du
nouveau et du merveilleux. Il veut conduire les disciples vers la
vérité de sa mission qui, en soi, consiste à servir. En Jésus qui prie
et se soumet au Père, nous découvrons le bonheur du ciel qui consiste à
vivre auprès de Dieu. Mais en nous-mêmes nous découvrons les pesanteurs
de la terre dont seul l’Evangile peut nous libérer. En ordonnant aux
disciples de partir ailleurs, Jésus leur indique de quitter leurs
propres projets pour se rendre disponibles à l’œuvre de Dieu, pour
qu’ils se tournent vers Dieu comme il leur en donne l’exemple en se
mettant en dialogue avec le Père dont il reçoit sa mission.
C’est cet état d’esprit qu’exprime l’engagement missionnaire de Paul
qui se détache de toute récompense, et même de ses droits légitimes de
prédicateur, quand il annonce l’Evangile. « … Je ne le fais pas de
moi-même [écrit-il aux Corinthiens], c’est une mission qui m’est
confiée ». Paul va jusqu’à lier tout ce qu’il fait, et même sa vie à sa
mission : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! » Telle
doit être la force de notre engagement à la suite de Jésus.
Puissions-nous aujourd’hui, en ouvrant nos cœurs au Seigneur, laisser
son Evangile parcourir notre vie et nos projets, visiter nos
familles et nos communautés, pour les rendre habitables par le Verbe de
Dieu. « Partons ailleurs », quittons notre vie centrée sur nous-mêmes
et centrons-nous comme Jésus sur la volonté de Dieu. Ainsi notre vie
deviendra, à la face du monde, le livre ouvert de l’Evangile aussi bien
vécu que proclamé.
Abbé Tanguy Soglo
8 février 2015
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