Année B
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retour vers l'accueil5° dimanche de carême
Jr 31, 31 – 34 ; Ps 50, 3-4, 12-15 ; He 5, 7 - 9 ; Jn 12, 20-33
Sur notre chemin en Carême, l’étape du jour nous rappelle la fidélité
de Dieu qui garde et renouvelle son alliance avec nous. Elle nous
rappelle que Jésus a partagé notre condition humaine, y compris la peur
des souffrances et de la mort. Elle nous rappelle que, dans la
nature, nous pouvons trouver le sens de notre existence. Elle nous
rappelle que Jésus attire à lui les juifs, les grecs et tous les êtres
humains, qu’il nous invite à le suivre pour entrer dans la joie
éternelle de son Père. Pour préparer dès maintenant ce monde nouveau,
le CCFD-Terre solidaire nous appelle aujourd’hui à l’action pour servir
la justice et la fraternité.
Dieu garde et renouvelle son alliance avec nous.
Alors que le peuple d’Abraham était en route vers la terre promise,
Dieu lui déclara : « C’est moi le Seigneur ton Dieu qui t’ai fait
sortir du pays d’Egypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras pas
d’autres dieux que moi. Tu ne feras aucune idole. » Mais, très
vite, le peuple a rompu cette alliance en se prosternant devant un veau
d’or, une statue qu’il avait faite avec l’or de ses bijoux. Pourtant,
en s’adressant à la maison d’Israël par l’intermédiaire du prophète
Jérémie, Dieu annonce qu’il va conclure une alliance nouvelle, fondée
sur le pardon des fautes. La Loi ne sera plus inscrite sur des
tables de pierre, mais au plus profond des cœurs.
Ce message est toujours d’actualité. Au-delà de nos infidélités et de
nos ruptures de relation avec lui ou avec nos frères et sœurs, Dieu
garde son alliance avec nous : Il nous prend par la main pour nous
faire sortir de l’esclavage du péché. Il nous attend dans une relation
qui dépasse largement le cadre de nos habitudes culturelles ou de nos
rites cultuels. Il nous espère dans une relation personnelle, fondée
sur l’amour, la vérité et le dialogue. Le Carême est donc un temps
privilégié pour nous retourner vers lui et reprendre le psaume que nous
venons de chanter : « Mon Dieu, selon ta grande miséricorde, efface mon
péché. Lave-moi tout entier de ma faute… Crée en moi un cœur pur…
Rends-moi la joie d’être sauvé ! »
Hormis le péché, Jésus a partagé notre condition humaine.
Jésus n’a probablement pas prié ce psaume à titre personnel puisqu’il
n’a pas vécu le péché. Mais il a partagé notre condition humaine dans
tous ses autres aspects. Au cours de sa vie publique, il a côtoyé le
mal sous des formes très variées. Confronté au péché individuel ou
collectif, il a dénoncé le mensonge et les violences sans jamais
condamner les personnes. Confronté aux maladies, aux handicaps
physiques ou mentaux, à la mort, il s’est laissé approcher et toucher
par les personnes concernées. Pour tous, quelles que soient leur
situation sociale et la nature de leurs souffrances, il s’est battu
contre le mal. A tous, il a redonné vie.
Lui-même n’a pas été épargné par les difficultés de toutes sortes. Il
ne les a jamais choisies délibérément. Mais il les a acceptées et
assumées en obéissant par amour à son Père dont il avait reçu la
mission. Il a été soumis aux tentations du pouvoir, du savoir et de la
gloire. Il s’est parfois senti fatigué par la marche, tiraillé par la
faim, la soif ou le manque de sommeil. Il a connu l’inquiétude du
doute, la douleur de la souffrance, l’angoisse de la mort. Dans sa
lettre aux Hébreux, l’auteur nous dit que le Christ, criant et
pleurant, continuait de supplier Dieu qui pouvait le sauver de la mort.
» Et pourtant Dieu ne l’a pas sauvé de la mort ! Alors, pourquoi
l’auteur dit-il : « Et il fut exaucé » ? Derrière cette affirmation, on
voit apparaître un salut qui traverse et détruit la mort.
L’image du grain de blé que Jésus choisit donne sens à notre existence.
Aujourd’hui, privés de liberté et de relations, inquiets pour notre
santé et l’avenir de nos enfants, nous ne savons pas quoi faire. Nous
nous sentons inutiles. Quel sens notre existence a-t-elle dans ces
conditions ? Cette question, beaucoup se la posent.
Nous voyons bien les dangers qu’elle comporte : le risque de nous
replier sur nous-mêmes, le risque de nous décourager, le risque de
perdre goût à la vie.
Nous voyons peut-être aussi la chance qu’elle nous offre : celle d’un
temps d’arrêt pour revenir à l’essentiel, pour réfléchir à nos
priorités d’aujourd’hui et de demain.
« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais
s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Alors, comme pour la graine,
cette période de ralenti est peut-être pour nous le passage à une vie
nouvelle. Dans cette pâque de la mort à la vie, Jésus nous appelle à le
suivre. Encore faut-il que, comme les Grecs qui le cherchaient, nous
ayons envie de voir Jésus, de nous laisser attirer, de nous laisser
entraîner à sa suite. Encore faut-il que, comme lui, nous acceptions de
donner notre vie pour le servir là où il est, c’est-à-dire au milieu de
nos frères les plus démunis.
En célébrant maintenant l’eucharistie, nous allons nous rappeler
comment Dieu a multiplié les alliances avec les hommes et les a formés
dans l’espérance du salut. Nous allons entendre comment Jésus a vécu
notre condition d’homme ; comment, par sa résurrection, il a détruit la
mort et renouvelé la vie. Nous allons reprendre conscience du sens de
notre existence pour la gloire de Dieu au service de nos frères.
Hubert PLOQUIN, diacre permanent
le 21 mars 2021
Saint Léger et Sainte Bernadette d’Orvault
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